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    La pratique de l'exploration du corps subtil amène progressivement un déconditionnement des cerveaux. Lors de ces ouvertures, les notions de temps et d'espace sont remises en question. Les lieux de la géographie sacrée se présentent alors clairement. Bénarès la souterraine et Bheragat, domaine secret de la déesse, peuvent se révéler. L'iconographie indienne est la concrétisation de ces mondes subtils. Ce n'est pas seulement la représentation de principes métaphysiques, comme cela est souvent entendu par les mondes intellectuels.

    […]

    L'état de rêve, quand il n'est plus utilisé comme poubelle de l'état de veille, devient un révélateur de notre sensibilité au monde subtil. A ce moment-là, il quitte sa formulation d'histoires, d'aventures, pour évoluer vers un monde de formes, de couleurs, de sons dont l'expérience n'engendre plus de conceptualisation. Les rêves deviennent de moins en moins racontables, de plus en plus intenses. On peut dire la même chose de l'état de veille : on ne peut plus penser sa vie ; toutes les constructions de la peur, de la société mondaine, de l'imaginaire humain se fondent dans un non-savoir sans attente. Le cerveau apaisé, silencieux, devient le témoin d'expériences inconceptualisables, où les notions de passé et de futur, de proximité ou de distance, de relation ou de séparation, d'intimité ou d'indifférence perdent leur sens. Ces notions se révèlent alors comme des images creuses de la réalité, artifices poétiques, conventions qui ont leur place dans la description superficielle des modalités sécuritaires et traumatisantes de la vie, mais non comme actualisation d'expériences unitives.

    Inlassablement exprimées dans les manuels de yoga, la plupart des descriptions géographiques du corps subtil ne font que répéter la formulation du Shatchakranirûpana telle que traduite par Arthur Avalon au début du siècle. Comme la Shiva-Samhitâ, ce texte dépend largement, pour sa formulation, du Kubjikâmata-tantra de la tradition Kaula, qui date du Xe siècle. Enseigné comme une réalité à apprendre par cœur pour les examens de fédérations de yoga, le sens traditionnel de cette imagerie est le plus souvent incompris. Quand on indique une couleur correspondant à un centre subtil, ce n'est pas une couleur que peut imaginer notre mémoire, mais qui se réfère plutôt à un ressenti : un homme noir n'implique pas une appartenance à la race africaine, un homme léger n'implique pas une absence de poids, un homme amer n'implique pas une saveur de la peau. Ainsi, les couleurs, les odeurs, les formes attribuées aux différents récepteurs du corps subtil ne sont pas à prendre à la lettre.

    Si, par exemple, lors d'une séance, le centre de pureté est particulièrement stimulé, il se peut que la vision de l'espace prenne, pendant un certain temps, de nombreuses teintes de bleu. La descente de l'énergie dans ce centre révèle également la capacité d'une audition multidimensionnelle. Les textes plus anciens, comme les Goraksha-shataka, Yoga-Yâjñavalkyam, voire les Upanishads, s'expriment chacun de manière légèrement différente. Les centres et réseaux du corps subtil s'imposent dans une conscience non impliquée. Toute tentative de ressentir les organes subtils, d'intervenir dans le corps éthérique, ne ferait que stimuler un imaginaire déjà trop fécond. Il n'y a pas à éveiller l'énergie par des moyens volontaires. Quand la sensibilité est laissée libre d'appropriations, de refus, les masses musculaires s'effondrant dans une vacuité profonde, les différents canaux d'énergie et autres images tactiles se présentent spontanément. Plus ce corps tactile va s'éveiller dans la pratique, plus des transpositions impensables vont s'exprimer dans la vie de tous les jours. La sensibilisation à ces modalités fera apparaître de nombreux points vitaux présents dans le corps, auxquels se réfère la pratique de la médecine ayurvédique et des arts martiaux indiens. Souvent mentionnés, les centres principaux sont liés à de nombreux autres récepteurs également importants. Tout cela ne doit pas devenir un sujet d'étude livresque. Une pratique sans attente, les mains vides, sans chercher à sentir quoi que se soit, disponible à tous les sentis possibles sans refus ni peur, est l'espace nécessaire à ces révélations.

    Cette exploration permettra également de découvrir la présence de trois nœuds essentiels, granthi. Au bas de la colonne, lié à la cosmicité du monde : vishnugranthi ; dans le cœur, mort de toutes nos peines : hridayagranthi ; entre les sourcils où la connaissance claire, bauddhavijñâna, se reflète : rudragranthi. Ces trois étapes franchies, par aspiration ou dissolution, correspondent à l'intériorité de la sâdhanâ.

    Les trois lingam, svayambhû, bâna et turîya, qui habitent ces portes, se révèlent comme ouverture privilégiée de la conscience. L'équilibrage naturel de la circulation des énergies amènera tôt ou tard à ressentir le corps comme un gigantesque écho de l'univers. La géographie et l'histoire se transposeront dans chaque région du corps. Toutes les relations profondes qui s'imposent dans notre vie seront ressenties dans des points précis de notre corps. La souffrance ou la joie des lieux et des êtres qui forment notre famille cosmique seront expérimentées dans des zones très délimitées de la corporalité. La pratique des âsanas par le corps subtil, ainsi que son déplacement conscient, libre de l'enveloppe physique, participeront à l'extinction de notre vie affective et à la révélation de ce corps géographique généralement étouffé par la tension musculaire. Toute terre étrangère est ma patrie, quand ma patrie devient terre étrangère. Tel est l'accomplissement de la délocalisation corporelle.

    Entre les états de veille, de sommeil et de rêve, se trouvent des espaces de vie beaucoup plus intenses que ce qu'on appelle communément la vie. Dans ces résonances, les formes subtiles et puissantes, si bien exprimées par l'iconographie hindoue, prennent en charge la vie et transmettent l'enseignement.

    Le corps vacant va parfois être visité par cette immense et jaillissante verticalité, qui semble n'avoir ni commencement ni fin. Ce lingam d'énergie ressenti comme une érection à l'intérieur de la colonne, comme une langue de feu débordante et simultanément plus ténue qu'un fil de soie, est le sens profond du yoga traditionnel.

    Ce n'est pas à accomplir, à éveiller ou à créer. Découverte de l'évidence, reconnaissance de cette énergie toujours neuve consumant passé et futur dans un brasier constant, cette expérience, symbolisée par le shiva lingam de la tradition shivaïste, est le cœur de la vie. Pandit Veeraraghavachar se référait plutôt à la caverne du cœur où un feu rugissant entourait un lingam d'espace et brûlait tout encombrement. Jean Klein transmettait la ligne d'écho de la verticalité organique. Ce mouvement ascendant et secret, lingam-rahasya, est l'écho direct du secret de la vie. Il est le reflet dans l'espace-temps du sans-forme, arûpa.

    […]

    Eric Baret  

    Yoga. Corps de vibration, corps de silence

    Visiblement ce livre est épuisé....si quelqu'un veut me le vendre....

     


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  • La quête de l'éveil: pourquoi certains et pas d'autres

     

    La quête de l'éveil: pourquoi certains et pas d'autres

     

    La quête de l'éveil: pourquoi certains et pas d'autres

     

    La quête de l'éveil: pourquoi certains et pas d'autres

    Extrait du livre de José Leroy "Le saut dans le vide"


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    OM

    Bien-aimé, ne sois pas pressé en toi-même.

    Ne sois pas pris par la précipitation du mental.

    Le silence est toujours présent, dans les profondeurs de ton cœur, à t'attendre.

    Étreins ton Soi.

    Tu es la conscience dans laquelle ce monde des noms et des formes apparaît, joue, disparaît.

    Mais ton propre Soi, l'Eternel, ne peut jamais disparaître il ne peut apparaître, non plus, parce qu'il est infini.

    Il est intemporel.

    Sache-le Tu es Cela !

    Pluie de Grâce Rivière d'amour Océan de paix Vérité éternelle

    Rêvant d'être Ce monde joyeux

    Le jeu du Divin

    Tout cela, nous le sommes

    Nous sommes tout cela Tout cela, nous le sommes

    Fleur d'amour Parfum de joie

    Ciel ouvert Fait de sagesse

    Dont la lumière dissipe

    Les nuages de désespoir

    Maintenant le pouvoir ensorcelant de Maya

    Ne nous contraindra plus

    Nous sommes libres

    Nous sommes libres

    Ananda Bhagavan Sat-Chit-Ananda Bhagavan Ananda Bhagavan Sat-Chit-Ananda Bhagavan Ananda Bhagavan Sat-Chit-Ananda Bhagavan Ananda Bhagavan Sat-Chit-Ananda Bhagavan Ananda Bhagavan Sat-Chit-Ananda Bhagavan Ananda Bhagavan Sat-Chit-Ananda Bhagavan Ananda Bhagavan Sat-Chit-Ananda Bhagavan Ananda Bhagavan Sat-Chit-Ananda Bhagavan Bhagavan Bhagavan Bhagavan Bhagavan Bhagavan

    Maintenant le pouvoir ensorcelant de Maya

    Ne nous contraindra plus

    Ne nous contraindra plus

    Ne nous contraindra plus

    Nous sommes libres

    C'est le grand privilège d'avoir une forme humaine.

    Parce que dans cette forme tu peux être amené à connaitre le 'sans-forme'.

    Va au-delà des chagrins de ce monde.

    Tu es la liberté-même.

    Ta nature est éternelle.

    Sache cela et sois heureux.

    Mooji

     


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  • Le yoga et la maîtrise : de l’ardeur à la plénitude - D. Faïck

    Le yoga a la réputation d’être une pratique tranquille dont la finalité principale est la relaxation. Or cela va à l’encontre de sa nature. Le yoga est en effet une pratique qui nécessite une constance, une énergie afin de se maîtriser soi-même au travers d’un lâcher prise qui permet de vivre la profondeur de la conscience et atteindre la plénitude. Une fois que cette finalité est réalisée, alors l’effort nécessaire disparaît.

    L’effort d’une pratique constante

    Le yoga est souvent présenté partiellement comme une façon de se détendre, et ainsi de relâcher les tensions corporelles et mentales. L’erreur commune consiste alors à faire du yoga un état inerte dans lequel le corps, allongé sur le tapis, se laisse aller à la passivité. Il s’agirait ainsi de faire du yoga un moyen de relaxation parmi d’autres. Cette vision est erronée. Loin, en effet, d’être une pratique mollassonne, un délassement, ou un paisible repos transitoire, le yoga est un investissement de tous les instants afin de transcender les déterminations qui nous asservissent. Il s’agit de dépasser les conditions des phénomènes qui peuvent dominer l’homme afin de vivre une expérience intérieure. Il en résulte finalement la réalisation de la liberté au sein de laquelle, libéré des troubles, libéré du volontarisme, sans besoin à présent de l’effort, l’être est dans la plénitude, dans une intime conscience de la réalité.

    Le yoga est un chemin qui demande un engagement soutenu dans la mesure où il s’agit pour l’être humain de dominer ses instincts, ses pulsions, ses élans primitifs, en bref sa nature. Cette opposition n’est en rien contre-nature, mais elle tente en définitive d’aller au-delà des spontanéités de base de l’être humain, qui peuvent le soumettre, le dominer et ainsi engendrer la souffrance. Si l’homme a des énergies naturelles fondamentales, il a aussi la capacité de les maîtriser. Là aussi est sa nature.

    Le yoga s’oppose alors au laisser aller, aux facilités qui séduisent, à l’absence d’efforts qui nous donne l’illusion d’être au repos. Il est une quête de la maîtrise de soi, recherche qui est fort loin de s’identifier à l’apathie. Ce contre-courant est motivé par une finalité bien spécifique : la fin de la souffrance. Le yoga vise l’éradication de la douleur physique, de la souffrance psychique ou de l’angoisse métaphysique. Or, comment un tel projet pourrait-il être réalisé dans la tiédeur d’une pratique instable et balbutiante ?

    Le yoga est avant tout un refus : celui d’être soumis aux troubles psychologiques et corporels ; celui d’être assujetti aux désordres du monde des hommes et du monde phénoménal dans sa généralité. On comprend aisément qu’un tel refus ne peut être une sinécure. Les hommes subissent sans cesse des maux et le yoga est un des moyens d’y échapper. Cette libération ne peut être ainsi une tranquille flânerie. L’engagement devra être à la mesure de la puissance des troubles qui ternissent l’existence humaine.

    Le yoga demande un esprit alerte, vif, réceptif, motivé. Il bannit le doute incessant et l’hésitation constante qui mettent nécessairement un obstacle à la finalité. Dans toute démarche, dans toute pratique, le doute constant, qui est ici le manque d’assurance, la peur, l’incertitude, la réticence envers le bien-fondé des principes et l’efficacité de la pratique, ne fait que rendre encore plus inefficace ce qui est entrepris. Le yoga est une pratique, non une croyance. Son efficacité ne se mesure qu'à l’aune de l’expérimentation, une attention fine et subtile afin que l’expérience soit accompli avec le plus de perfection possible. Un esprit agité qui vagabonde sans cesse, qui n’est pas tout à ce qu’il fait ne peut accomplir pleinement le yoga. Ce chemin n’est pas ainsi une relaxation pépère. Le mental et le corps demeurent vigilants, impliqués, résolus.

      Denis Faïck Extrait de la Revue Française de Yoga - Juillet 2006

    Le yoga et la maîtrise : de l’ardeur à la plénitude - D. Faïck


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  • http://www.sriaurobindoinstitute.org/spiritual/important_days/first_meeting_day/images/stairway_painting_of_Sri_Aurobindo.jpg

     

    Pour être proche du Divin, il n’est pas nécessaire de n’avoir ni amour, ni sympathie. Au contraire un sens de proximité et d’unité avec autrui est une partie de la conscience divine où le sâdhak pénètre par rapprochement avec le Divin et par sentiment d’unité avec le Divin. Un rejet complet de tous rapports est en fait le but final du mâyâvâdin, et dans le yoga ascétique on considère la perte totale de tous rapports d’amitié, d’affection, d’attachement au monde et aux êtres vivants qui l’habitent comme un signe prometteur de progrès vers la libération, moksha. Même là cependant, un sentiment d’unité et de sympathie spirituelle sans attachement pour tous est, à mon avis, au moins un stade qui précède le dernier, comme la compassion chez le bouddhiste, avant que l’on se tourne vers moksha ou vers le nirvâna.

    Dans notre yoga, le sentiment d’unité avec autrui, l’amour, la joie et l'ânanda universels forment une partie essentielle de la libération et de la perfection qui sont le but de la sâdhanâ.

    Par contre, la société humaine, l’amitié, l’amour, l’affection et la sympathie humains reposent habituellement, dans la plupart des cas — pas entièrement ni dans tous les cas — sur une base vitale et sont en leur centre sous l’emprise de l’ego. Si les hommes aiment, c’est en général à cause du plaisir d’être aimés, du plaisir qu’ils éprouvent à élargir l’ego par contact avec autrui, par interpénétration des esprits, par la gaieté des échanges vitaux qui nourrissent leur personnalité — et il y a aussi d’autres mobiles, encore plus égoïstes, qui se mêlent à ce mouvement essentiel.

    Il y a naturellement des éléments supérieurs spirituels, psychiques, mentaux, vitaux, qui interviennent ou peuvent intervenir ; mais le tout est très mélangé, même dans les conditions les plus favorables. C’est pourquoi à un certain stade, avec ou sans raison apparente, le monde, la vie, la société humaine, les rapports humains et la philanthropie — qui est tout autant que le reste dominée par l’ego — commencent à perdre leur attrait.

    Il y a parfois une raison apparente : une déception du vital de surface, le retrait de l’affection d’autrui, la perception que ceux que l’on aime, ou les hommes en général, ne sont pas ce que l’on pensait, et une foule d’autres causes ; mais souvent la cause est une déception secrète d’une partie de l’être intérieur, qui ne s’est pas traduite, ou pas bien traduite dans le mental parce qu’on attendait de ces choses ce qu’elles ne peuvent pas donner. Tel est le cas de beaucoup de gens qui se tournent vers la vie spirituelle ou y sont promis. Pour certains, cela prend la forme d’un vairâgya qui les pousse vers l’indifférence ascétique ou leur donne l’aspiration profonde à moksha.

    Ici, ce que nous estimons nécessaire, c’est que ce mélange disparaisse et que la conscience s’installe sur un niveau plus pur (non seulement spirituel et psychique, mais une conscience mentale, vitale et physique plus pure et plus haute), où ce mélange n’existe pas. Là, on doit sentir le véritable ânanda d’unité, d’amour, de sympathie, de communion, en sa base spirituel et existant en soi, mais s’exprimant à travers les autres parties de la nature. Si cela doit se produire, il faut évidemment qu’il y ait un changement ; la vieille forme de ces mouvements doit tomber et faire place à un moi nouveau et plus élevé pour laisser paraître sa propre voie d’expression et de réalisation de soi-même et du Divin à travers ces choses — telle est la vérité intérieure de cela.

    Je comprends par conséquent que l’état que vous décrivez est une période de transition et de transformation, négative en ses débuts, comme ces mouvements le sont souvent pour commencer, afin de créer un espace vacant où le nouveau positif puisse apparaître, qu’il puisse habiter et remplir.

    Mais le vital, qui n’a pas une expérience longue et continue, ou aucunement suffisante ou complète, de ce qui doit remplir cet espace vide, ne ressent que la perte et la regrette, alors même qu’une autre partie de l’être, une autre partie même du vital, est prête à laisser partir ce qui disparaît et n’a même pas envie de le conserver.

    N’était ce mouvement du vital (qui dans votre cas a été très fort et vaste et avide de vie), la disparition de ces choses n’amènerait — tout au moins après la première sensation de vacuité — qu’un sentiment de paix, de soulagement, et une attente paisible de choses plus grandes. Ce qui est destiné en premier lieu à remplir ce vide vous a été indiqué dans la paix et la joie qui sont venues à vous comme le toucher de Shiva. Naturellement cela ne serait pas tout, mais un commencement, une base pour un moi nouveau, une conscience nouvelle, une activité d’une nature plus grande ; comme je vous l’ai dit, ce sont un calme et une paix spirituels profonds qui constituent le seul fondement stable pour une bhakti et un ânanda durables. Dans cette nouvelle conscience, il y aurait une base nouvelle pour les rapports avec autrui ;

    En effet une aridité ascétique ou une solitude désertique ne saurait être votre destinée spirituelle, puisque cela ne s’accorderait pas avec votre svabhâva, qui est fait pour la joie, l’amplitude, l’expansion, un mouvement compréhensif de la force vitale. Ne vous découragez donc pas ; attendez le mouvement purificateur de Shiva. L’émotion est un bon élément dans le yoga ; mais le désir émotif devient facilement une cause de trouble et un obstacle.

    Dirigez vos émotions vers le Divin, aspirez à ce qu’elles soient purifiées, elles deviendront alors une aide sur le chemin et non plus une cause de souffrance. Ne pas tuer l’émotion, mais l’orienter vers le Divin, telle est la voie juste dans le yoga. Mais elle doit devenir pure, reposer sur la paix et la joie spirituelles, être capable de se transmuer en ânanda. L’égalité et le calme dans le mental et les parties vitales et une émotion psychique intense dans le cœur peuvent parfaitement aller de pair. Par votre aspiration, éveillez dans le cœur le feu psychique qui brûle régulièrement vers le Divin — c’est l’unique moyen de libérer et de réaliser la nature émotive.

    http://documents.mx/documents/aurobindo-ghose-le-guide-du-yoga.html

     

     


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    Du corps que j’ai au corps que je suis.

    Mon corps me parle, m’appelle, m’invite et me raconte…

    Il est matière et me chante le sacré.

    Mon chemin d’évolution se trace dans ma relation à mon corps.

    Le Transpersonnel me ramène dans un corps conscient.

     

    1 – De la conscience pure à l’incarnation

    Notre corps physique nous est donné lors de notre conception pour pouvoir connaître l’extraordinaire expérience de la vie humaine. En tant que conscience pure, il n’y a pas de « je », pas de corps, seulement un espace infini et immédiat, un vide potentiel sans forme, une énergie tissée d’amour, un grand Tout sans différenciation.

    Puis, c’est l’aventure humaine, la naissance, la conscience s’incarne, prend corps pour pouvoir se reconnaître, se singulariser, pour éprouver sa capacité à créer, à jouer, à être en relation. Nous devenons un «je», une identité associée à un corps, un modèle unique parmi les milliards de milliards de possibilités. Notre histoire d’être humain commence et avec elle, l’épopée que nos appelons «la vie», notre vie et l’aventure souvent compliquée, parfois douloureuse, jamais anodine de la relation avec ce corps qui nous est donné en cadeau de naissance. C’est le miracle de l’incarnation : se faire chair. «Le verbe se fait chair» pour donner un temple à notre âme et nous permettre ainsi de déployer et d’explorer les différentes facettes de la conscience qui cherche à se rencontrer. Notre corps/matière nous ancre dans la réalité terrestre et humaine. C’est notre blessure et notre chance.

     

    2 – Le corps, lieu d’expériences

    Et c’est dans ce corps, grâce à ce corps, à la fois réceptacle et créateur, que nous vivons toutes nos expériences de vie. Ce corps, nous le subissons parfois car ses limites et ses douleurs nous affectent. Il nous permet aussi une gamme d’expériences immensément riche dont souvent nous ne prenons conscience que lorsqu’une épreuve nous prive de notre capacité d’agir. Ce qui nous est donné «va de soi» tant que cette réalité n’est pas menacée, interrogée et donc rendue plus visible, par les épreuves de vie. C’est pour cela que la relation à notre corps n’est pas toujours une relation consciente, habitée. Il nous met aussi au défi, car il change, souvent, très souvent, il n’est pas comme nous voudrions qu’il soit, avec l’âge, il perd son autonomie, il se détériore, il souffre et nous rappelle ainsi qu’un jour, sa vie, en tant que corps, s’arrêtera. Il est le lieu de l’inscription de nos expériences, comme des cicatrices ou des rides qui marquent peu à peu les traces de notre chemin de vie. Corps-témoin, corps-véhicule, corps-instrument qui, comme un instrument de musique, va vibrer de toutes les résonnances que chaque instant de vie nous apporte. C’est grâce à notre corps que nous pouvons vivre, agir, bouger et que nous pouvons savourer, souffrir, sentir,… Il est la grande caisse de résonnance qui nous permet de participer à la vie. Il nous met aussi directement en contact avec notre finitude et le sens de notre vie.

    Que faisons-nous ici, sur cette terre, de passage, puisque nous le savons, cette expérience que nous appelons la vie humaine est éphémère ? Qui sommes-nous? Cette réalité changeante et périssable? Entreprendre un chemin de relation consciente avec notre corps peut nous initier aux mystères de la vie et nous réserver bien des surprises. Nous pouvons aussi l’écouter – mais le faisons-nous ? – pour recevoir ses précieux messages sur notre relation à nous-mêmes et au vivant.

     

    3 - Corps inconscient, corps que l’on a, que l’on subit

    C’est le lot de la plupart des être humains la plupart du temps. «Sommes-nous victimes de notre corps» ? Est-ce que nous subissons les limites qu’il nous impose comme une contrainte, une séparation ? Est-ce un corps-objet, objectifié? Une mécanique qui doit tourner rond et se faire oublier ? Dans ce cas, tout va bien tant que notre corps ne se manifeste pas. Nous ne l’entendons que lorsqu’il a mal et c’est de cette façon qu’il se rappelle à nous, qu’il nous appelle. En général, nous n’aimons pas cela. Et c’est pourtant une expérience commune et banale. Nous ne prenons conscience de quelque chose que lorsque cette chose nous est retirée, ou lorsqu’un dysfonctionnement quelconque apparaît, et devient une figure qui émerge sur un fond mais tant que la figure n’émerge pas, on reste dans l’inconscience, elle n’existe pas réellement pour nous. Notre corps nous est tellement familier qu’il est comme un fait acquis. Parfois, la maladie ou l’accident nous réveille et dans la souffrance, il y a le germe du cadeau qu’est cette révélation «mon corps me parle». Il est un indicateur de notre état d’être, notre niveau de conscience. «Les contractions sont toujours l’expression dans le corps de nos revendications, de notre intérêt personnel.» (Yvan Amar). Il nous renseigne sur qui nous sommes, où nous en sommes. Inscrit dans la matière, dans la réalité physique, il nous oblige car nous ne pouvons pas faire l’impasse très longtemps de satisfaire (au moins partiellement) ses besoins. Mais cela peut encore se faire dans l’inconscience. «Si le corps était le grand instructeur, s’il était cela que l’on n’écoutait pas assez ?» (Yvan Amar) Que peut-il nous enseigner?

     

    4 - Corps conscient, corps que l’on est, devenir disciple

    Il ne suffit pas «d’avoir conscience de son corps» mais de devenir conscient «d’être un corps». Sommes-nous disciples de notre corps? Pouvons-nous l’écouter comme le lieu, l’interface « organisme/environnement », le lieu de rencontre avec la vie, le lieu de l’alliance, comme le dit Yvan Amar ? Il dit aussi « Votre corps est terre sainte, terre de la promesse; par l’effort conscient, par le travail conscient, le corps devient terre de révélation. […] Il est une terre qui écoute.» et, j’ajouterais, qui a aussi besoin d’être écouté. Notre corps nous parle mais encore une fois, l’écoutons-nous? Certains d’entre nous vont avoir la chance, la sagesse de se relier de façon consciente à leur corps, au travers par exemple, d’une activité physique ou sportive qui leur offre des multitudes d’occasions de découvertes, de révélations du potentiel, des limites, du mode de fonctionnement de leur corps. Pour d’autres, ce sera la maladie qui par l’expérience de la douleur physique et la privation d’autonomie va devenir un révélateur intransigeant de réalités insoupçonnées jusque là ; Ou peut-être l’accident qui va les obliger à des réapprentissages de base qui sont un chemin humiliant (pour l’ego bien sûr) ou qui va les obliger à vivre dans un «nouveau corps» à réinvestir. Toutes ces expériences sont des opportunités que la vie nous propose pour devenir conscient ou plus conscient ; car là encore, le choix de subir ou devenir disciple est présent. Nous créons notre vie et nous pouvons en faire une célébration mais nous pouvons aussi la subir, en être victime quand nous nous coupons de notre responsabilité envers nous-mêmes et donnons aux autres, aux événement, le pouvoir de déterminer qui nous sommes ou croyons être.

     

    5 - Corps de relation

    Quelle relation avons-nous avec notre corps? Et quelle relation notre corps a-t-il avec l’environnement, les autres ?..... Donner, toucher, sentir, exprimer, palper, recevoir… Expériences reçues, expériences données. Nous sommes invités, nous avons la possibilité de développer nos sens et de sentir avec tout notre corps. «Si nous voulons être vivant, il faut accompagner le mouvement du vivant.» (Yvan Amar) Notre corps nous relie à la vie et nous guide tant par ses possibles que par ses limitations. C’est le grand enseignement de l’humain, de l’humus, de la terre. La terre et le corps sont la même chose. Tout comme l’esprit et le ciel sont la même chose. Dans notre corps comme dans notre incarnation, se relient la terre et le ciel. Encore une fois, Yvan Amar nous ramène à des vérités essentielles : « Voyez la sacralité de cette présence corporelle, elle est le lieu de la manifestation de cette rencontre de la force de la terre et de la force du ciel». «Mon corps sait-il aimer?» Sait-il donner, manifester l’amour? Ce sera plus facile si nous aussi nous l’aimons et nous le respectons. Nous avons développé notre relation à notre corps par le biais de la relation à notre mère tout d’abord (ou celle ou celui qui en a été le substitut). Par la manière dont il a été touché, stimulé, caressé, aimé, nous serons ou non, portés à le considérer comme bon, aimable ou à le rejeter, s’en méfier voire à en avoir honte parfois. Mais quelque soient les marques, les empreintes de cette relation primordiale, aujourd’hui nous avons le choix de suivre un chemin différent. Comme le dit si souvent Richard Moss, «notre histoire commence maintenant» et ceci est vrai aussi pour notre corps et pour notre relation avec lui.

     

    6 – Corps sacré

    Notre corps est aussi la porte ouverte sur le sacré, le lieu de la manifestation du divin. Comment témoigner du divin, le chanter, le danser, le partager sans notre corps? Une spiritualité désincarnée est dangereuse car le risque est grand de bâtir une vision spirituelle sur des croyances et des fantasmes. Notre corps nous ramène ici, nous permet de faire l’expérience du moment présent puisqu’il est toujours là. Souvenons-nous encore et toujours de ramener l’esprit là où est le corps pour vivre cette verticalité, cet arbre relié à la terre autant qu’au ciel. Spiritualiser la matière ou relier spiritualité et matière, divin et incarnation, c’est le chemin que nous proposent les voies transpersonnelles. Pendant fort longtemps et encore maintenant, l’église catholique a méprisé le corps, en diabolisant la sexualité et la sensualité (rappelons-nous que la gourmandise était quand même un des sept péchés capitaux !). Les pratiques de flagellation et de mortification de la chair étaient très en vue dans les milieux cléricaux et monastiques. Nous avons un passé et un passif lourd à porter et vivre la sacralité du corps et des sens, comme un cadeau de Dieu, ne nous est pas chose facile. C’est une véritable réhabilitation que nous essayons de vivre aujourd’hui. «Il est autant l’expression de la quête que celle de la souffrance, de l’humilité, et de sa gloire. Il est le lieu du grand pèlerinage.» (Yvan Amar)

    Le Transpersonnel nous invite à reconnaître cette dimension divine qui est en nous, qui est partout, à honorer et célébrer la vie sous toutes ses formes. Le corps est sacré comme la nature est sacrée.

     

    7 – Le corps et la thérapie transpersonnelle

    Dans les approches transpersonnelles, être relié au corps est essentiel. Dans des pratiques comme la Respiration Holotropique, la transe, le lying, etc., on part du corps pour créer l’accès à des niveaux très profonds de l’inconscient, qu’on soit encore dans le niveau biographique, périnatal ou dans des expériences transpersonnelles. Notre corps a une mémoire. Il porte à la fois la mémoire de notre histoire personnelle mais aussi l’histoire de notre généalogie (A. Ancelin-Schutzenberger, G. Devroede) et même la mémoire de toute l’humanité. Parfois, au cours du processus thérapeutique, il aura besoin de bouger, de s’agiter, trembler, pleurer, hurler, vomir, ce sera sa façon à lui de nous permettre de nous libérer et de nous remettre au monde en nous déligotant de nos liens inconscients inscrits au plus profond de notre chair. Et tout comme notre vie marque et façonne notre corps, tant dans sa forme, ses expressions, ses cicatrices, de la même façon, le travail thérapeutique, surtout s’il s’agit d’une thérapie psychocorporelle, va s’imprimer, offrir une nouvelle empreinte qui va inscrire dans le corps de nouveaux messages. Comme une renaissance permanente. C’est pour cela que je parle de «remise au monde».Notre corps est cette merveille qui nous permet à chaque instant de vivre en conscience et d’écouter la vie au plus intime et au plus juste. Et nous n’avons jamais fini de le découvrir, d’apprendre de lui et par lui. Et il n’est jamais trop tard pour découvrir que nous avons un corps. L’aventure peut commencer à chaque instant, donc maintenant.

    Bernadette Blin

    Septembre 2008

     

    Bibliographie :

    Amar Yvan, La conscience corporelle - Les éditions du Relié 2006 –

    Blin Bernadette, Chavas Brigitte Guérir l’ego, révéler l’être – Trédaniel 2009

    Mahler Jean, Une nouvelle thérapie sensitive, un regard chamanique pour notre temps – Dervy 2003 

    Montagu Ashley, La peau et le toucher – Seuil 1979

    Moss Richard, Le deuxième miracle – Souffle d’Or 1996

    Spitz René, De la naissance à la parole, - PUF 1993 -

     

    Source

     


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  • http://www.femmeactuelle.fr/var/femmeactuelle/storage/images/sante/sante-pratique/fatigue-vacances-sante-03367/12644604-1-fre-FR/fatiguee-meme-en-vacances-ca-cache-quoi.jpg

     Je n’ai pas une vie facile. Pourtant, je suis perçue par mon entourage comme une championne du positivisme; on me dit souvent que je suis un vrai petit soleil.

    Il arrive tout de même que le «soleil» menace de s’éteindre sous les déluges de la vie. Il y a des moments comme ça, où on n’en peut juste plus. Trop, c’est trop! Trouver le côté positif d’une situation ou un plan B nous semble impossible. Ça m’arrive de temps en temps. Et qu’est-ce que je fais dans ces moments-là, croyez-vous? Eh bien, je vais vous surprendre : je me permets d’aller mal, aussi mal que je peux!

    Je détermine un moment, une durée, que je respecte. Et là, je descends mentalement dans le fond du gouffre. Je me permets d’être aussi angoissée, désespérée, enragée, défaitiste et négative que je peux l’être. En général, ce processus s’étend sur une soirée, une demi-journée ou une journée entière. Je rage, je pleure, je tape dans les coussins, je crie, je refuse de manger ou je m'empiffre, je reste en pyjama ou je mets mes pires vieilleries défraîchies. Démoralisée, décoiffée, les yeux rouges, je ne suis presque plus humaine; qu’une loque!

    Négatif, me direz-vous? Déprimant et ne rimant à rien? Que non! Car une fois cette étape passée, peu à peu, ce qu’il y a de fort en moi peut se remettre à s’exprimer, à briller. Réprimer sa détresse, sa rage, ne sert strictement à rien car ces émotions sont présentes, réelles, et finissent par étouffer la vie en nous. Elles sont là, qu'on les accepte ou pas. Pour les apaiser, il faut se permettre de les vivre.

    Depuis que je me permets mon «moment loque humaine», ces passages à vide durent beaucoup moins longtemps. Et après, je trouve presque inévitablement un côté positif à ma situation ou je déniche un plan B lorsque c’est possible. Alors de temps en temps, oui, je me dis : «C’est aujourd’hui que je choisis d’aller mal. Demain, ça ira mieux!»

    Se permettre d'être une loque humaine

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    Marie-Pierre Charron


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