-
Par Yog.lavie le 21 Septembre 2011 à 11:05
...puis nous partons à Ostende, où nous sommes restés longtemps sur la plage de sable à regarder...
Les chevaux de la mer
qui fonçaient la tête la première
et qui fracassaient leur crinière
devant le casino désert...*
Poursuivant notre périple en direction de la Hollande, nous avons longuement arpenté les îles de la province de Zélande en mer du Nord, où la vie paysanne semblait ne pas avoir changé depuis des siècles. Ces lieux, ces maisons, ces ciels tourmentés que je voyais pour la première fois me paraissent étonnamment familiers. Il me fallut un certain temps pour comprendre l'origine de cette étrange sensation: je vivais le bénéfice des heures que j'avais passées dans les galeries de peintures flamandes à Washington et à New York.
Je retrouvais dans ces paysages les tableaux de Van Dick, Ruisdael, Van Der Weyden ou Breughel que j'avais tellement affectionnés. Je suis allée me poster à l'endroit où Vermeer avait installé son chevalet pour peindre sa Vue de Delft.
Et selon les mots de Gaston Bachelard: "Depuis que Monet a regardé les nymphéas, les nymphéas de l'Ile de France sont plus beaux, plus grands".
*"Comme à Ostende". Paroles de Jean-Roger Caussimon et musique de Léo Ferré.
12 commentaires -
Par Yog.lavie le 10 Juin 2011 à 18:20
" Que celui qui a vécu dans un milieu où il a pu bénéficier d'une ouverture sur la culture, les arts et la science porte un regard sur l'ensemble de la population mondiale. Il réalisera alors qu'il appartient à une infime minorité et s'appercevra de la chance qui fut la sienne. Un quart de l'humanité vit en dessous du seuil de pauvreté. Pour ces gens, l'urgence quotidienne imposée par la survie est infiniment plus pressante que l'intérêt pour la vie sur d'autres planètes ou pour la création artistique. Je peux prendre conscience de l'immense privilège qui est le mien. Je suis né et j'ai été élevé dans un environnement qui m'a laissé le loisir de me passionner pour ces questions. Mais pourquoi moi, et pourquoi vous aussi qui lisez ces lignes? Y a-t-il une réponse?"
8 commentaires -
Par Yog.lavie le 15 Juin 2010 à 14:35
Choisir une carrière scientifique, c'est accepter de passer une bonne dizaine d'années sur les bancs universitaires, tout en sachant qu'on ne deviendra pas millionnaire même si les salaires sont convenables. Qu'est-ce qui peut motiver un tel choix?
Le premier élément est, bien sur, la curiosité. Celle d'explorer dans toutes ses manifestations ce cosmos que nous habitons. S'y ajoute l'enthousiasme de participer à ce grand mouvement d'acquisition des connaissances qui se poursuit depuis des siècles, un peu partout sur la planète, dans des milliers de laboratoires et d'observatoires.
Il faut cependant prendre en considération un autre facteur dont l'importance varie d'un individu à l'autre, mais qui existe même chez celui qui ne veut pas se l'avouer: le désir d'être connu, d'être reconnu -"que mon génie éclate au grand jour!".
Pourtant, un constat s'impose rapidement: Ce rêve d'immortalité est réservé à bien peu. Les Galilée, Newton et autre Einstein ne sont pas légion. Dans la littérature scientifique, les noms défilent et sont rapidement oubliés. Les gloires d'une décennie sont remplacées par celle de la suivante. Bientôt, les chercheurs les plus cités ne se retrouvent plus que dans les anciens numéros de revues. Les bibliothécaires, faute de place sur les étagères, les remisent un jour aux archives. Ce que peut raisonnablement attendre l'homme de science, c'est obtenir que ses contributions, une fois acceptées et reconnues par ses pairs, soient intégrées dans le grand livre du savoir sans qu'il y soit lui-même nécessairement associé et nommé. Une situation qui n'est pas sans évoquer la chanson de Charles Trénet:
Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues
Me revient en mémoire une phrase de l'astronome Dennis Sciama, qui, dans son grand âge, m'a dit un jour: "Si mes théories sont valables, elles se défendront d'elles mêmes. Si elles sont fausses, qu'elles disparaissent. Je ne lèverai pas le petit doigt pour les défendre".
C'est là l'équanimité que le chercheur doit tenter d'atteindre pour ne pas risquer de s'aigrir, de s'accrocher obstinément à ses travaux et les défendre au delà du raisonnable. Cette attitude regrettable est hélas souvent présente dans notre milieu. Trop de carrières bien commencées se terminent par ce spectacle navrant, nocif pour l'image de la science.
Veuillez me pardonner si je ne réponds pas aux commentaires,
ça me fait bien plaisir mais pour l'heure, il fait beau et j'ai la flemme.
8 commentaires -
Par Yog.lavie le 6 Janvier 2009 à 09:10
Hubert Reeves se livre ici comme il ne l'avait jamais fait. De son enfance québécoise à sa carrière scientifique internationale, de son milieu familial à sa renommée médiatique et à ses engagements écologiques, c'est la vie à la fois exemplaire et singulière d'un chercheur d'aujourd'hui qu'il nous raconte à la première personne.
Comment les expériences de sa prime jeunesse dans la nature canadienne ont forgé sa passion pour le cosmos, comment les enthousiasmes et les déceptions de sa formation scientifique l'ont amené au désir de partager son savoir, comment la philosophie, la religion, la musique se sont indissolublement mêlées à sa quête intellectuelle, comment les rencontres d'autres grands esprits ont orienté le sien, comment ses voyages autour de la planète l'ont amené à en devenir un défenseur fervent – tous les lecteurs de Hubert Reeves le retrouveront ici plus proche encore, et de nouveaux le rejoindront. En un temps où l'aventure scientifique devient incertaine, découvrant ses limites dans ses succès mêmes, la valeur d'un tel témoignage est sans égale.
La suite ICI
Je donnerai mon avis un peu plus tard...
14 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique