• L'internaute

    http://media.paperblog.fr/i/175/1756385/ordinateurs-toujours-allumes-facture-salee-L-1.jpeg

     

    Solitaire, je me terre sous la terre de mes mots

    La console qui m'isole se désole à huis clos

     

    Le temps d'un mot de passe à la portée du doigt

    Et me voici tournant autour de ma planète

    Où des milliards d'amis me font signe, on m'attend

    Et je plonge

     

    Et je plonge au hasard dans l'océan fantôme

    Et l'irréel, enfin, me prend dans ses bras doux

    Me voici sans ennuis et sans appartenance

    Et l'espace aboli fait oublier le temps

     

    La misère qui prospère indiffère mon cerveau

    Ma console c'est l'école qui me colle à la peau

     

    Autrefois je voyais des voisins, des amis

    J'avais des rendez-vous, des parents, une femme

    J'avais les pieds soudés aux souliers du travail

    Et je plane

     

    Et je plane au-dessus du smog et des tornades

    Sans horaire et sans but et mes ailes de fer

    Vont au cœur du Soleil en mémoire d'Icare

    Et j'en reviens mordu d'azur et bardé d'or !

     

    Cimetière de lumière, choix de pierre, d'air et d'eau

    Les paroles qui s'envolent caracolent dans mon dos

     

    J'ai trouvé dans eBay bien plus que je cherchais

    Un dépotoir d'acier en orbite éclatée

    Une banquise à vendre au prix du C02

    Et je roule

     

    Je roule sur des corps que mon regard attise

    Un champ de chair offerte à l'infini de l'œil

    Et j'entends, par milliers, des voix tendres qui disent

    "La nuit commence ici, tu ne seras plus seul"

     

    Vos prières planétaires exaspèrent mon ego

    Leurs paroles qui cajolent s'étiolent sans écho

     

    J'ai collé mon plasma au plasma des pixels

    Je suis le maître, enfin, des bourreaux ordinaires

    Et je sens que j'acquiers des attributs divins

    Et je tombe

     

    Et je tombe du haut des plus anciens vertiges

    Vous parlez mais vos voix ne me parviennent plus

    Je rêve que je bois, rien ne saurait m'atteindre

    Je me sens devenir de moins en moins humain

     

    Solitaire, je me terre sous la terre de mes mots

    Ma console qui m'isole se désole à huis clos

     

    Seul sur terre

     

    De Gille Vigneault. Album "Arriver chez soi"

     

    « Le pensionnatSans limite »

  • Commentaires

    14
    Suzame
    Mercredi 13 Novembre 2013 à 14:18
    Suzame

    C'est un joli texte, fort, très pertinent pour tous les internautes assidus, les bloggueurs un peu dépendants.

    A lire, à bien lire.

    ...Puis.... sortir de chez soi, aller dire bonjour au boulanger, discuter avec le jardinier de la ville, sourire à l'enfant, serrer un ami dans ses bras....

    13
    danielle graux
    Mercredi 13 Novembre 2013 à 14:18
    danielle  graux

    cela fait  longtemps   que  le  désir  d avoir   de  vrais dialogues  avec  des  amis, qui  bien  entendu  sont  sur  une  longueur   d ondes  ressemblantes  me  tient  a  coeur, c est  vrai, on  peut  ressentir  de  l amitiée  et  se  dire  que  sans  internet  on  aurait  jamais  recontrer  ces  personnes  la !!! j habite  dans  un  petit  village  du  centre, ou  les  gens  ont  l esprit  encore  bien  clos...  merci  la  vie...

    12
    danielle graux
    Mercredi 13 Novembre 2013 à 14:18
    danielle  graux

    quel  humour  ce  jade ,  il  m a  fait  vraiment  rire . ce  n est  plus  les  chtroumfs  maintenant  ce  sont  les  yogs ,merci a  tous.

    11
    Lundi 11 Avril 2011 à 15:59
    Yog' La Vie

    A voir le Net comme une ouverture complémentaire et non essentielle. 

    Bonne semaine!

    10
    Dimanche 10 Avril 2011 à 18:58
    Red La Chouette

    Merci pour ce partage, à méditer.

    Tant mieux si ça t'a pas manqué, c'est que ton univers réel est vivant.

    Salut.

     

    9
    Dimanche 18 Avril 2010 à 16:11
    Yog' La Vie

    Nous vivons une époque moderne!

    8
    Dimanche 18 Avril 2010 à 16:10
    Yog' La Vie

    Hello Marie-Claude!

    Tu es revenue pendant que j'étais à mon tour partie.

    Coupable, c'est vrai pour moi aussi, un peu. Je ne prends pas le temps non plus de poser mes mots partout ou je musarde. Le soleil et ma motivation pour le yoga n'arrangeront rien à l'affaire!

     

    Bises!

     

    7
    Dimanche 18 Avril 2010 à 16:05
    Yog' La Vie

    Peut être faut-il se forcer un peu et faire part de nos connaissances (en toute humilité) à ceux qui tournent un peu trop dans leur pré-mâché télévisuel. Ça demande aussi un peu de temps car il ne faut pas être trop brutal avec les habitudes.

    6
    Dimanche 18 Avril 2010 à 16:01
    Yog' La Vie

    La dépendance ne dépend que de nous.

    Moins envie d'être là ces temps...

     

    5
    Samedi 17 Avril 2010 à 17:33
    Yog' La Vie

    De cette semaine passée sans Internet, j'ai pu me rendre compte une fois de plus -et c'est rassurant- que cet outil ne m'avait pas manqué du tout. J'ai été entourée de gens chaleureux avec des échanges enrichissants.

     

    Alors je dirais que Internet peut être là pour combler un manque relationnel, affectif et d'ouverture qui fait défaut autour de soi mais que relations humaines proches et relations humaines virtuelles sont bienheureusement complémentaires.

    4
    Samedi 17 Avril 2010 à 17:18
    Yog' La Vie

    Zavez vu ça, ce monde moderne. Je vais publier ainsi jusqu'après ma mort, ferai un domaine où l'amour sera roi,....

     

    Bou la la, je n'ai point encore de visu exploré en profondeur le jardin et n'ai point trouvé le texte en question (peut-être est-il en train de couver...) mais je ne saurai tarder. (Ouf j'ai penser au ER ).

     

    Derrière mon PC,  deux textes qui n'ont pas bougé depuis environ 7 ans: "Tâchez d'être heureux" et "Etre"

     

    Être n’a pas d’histoire, pas d’expérience
    sur laquelle s’appuyer pour être.

    Être ne peut se penser, s’expliquer.

    Être est la Nudité, la vacuité silencieuse de notre être.

    Être est le son d’un insondable silence,
    matrice vierge d’un Verbe créateur sans cesse renouvelé.

    Être est connaissance directe dans l’instant
    à jamais libre de tout savoir accumulé.

    Être est un Mourir vivant où aimer c’est mourir
    à tout ce qui limite, enferme, sécurise l’être dans quoi que ce soit.

    Être est la Vie sans commencement ni fin
    qui met à nu le corps et le cœur
    et les rend intensément vivants,
    intensément présents,
    au sein d’un Amour sans objet.

    Être fait exploser l’illusion mentale de la séparation
    entre l’esprit et la matière,
    et révèle l’Amour tapi au cœur même des cellules du corps.

    Être libère le corps de l’usurpateur mental
    qui l’emprisonne dans la fausse identité d’un moi penseur
    dépendant du temps psychologique pour exister,
    pour l’installer à tout jamais
    dans l’intemporalité créatrice d’un éternel Présent.

     

     

     

    Oh, ben ça alors! Le texte en question  vient d'être publié. Ah synchronicité! J'y cours!!!!

     

     

    3
    Vendredi 16 Avril 2010 à 11:54
    marie-claude

    voilà bien le mal du net ... devrais-je dire du siècle ?

     Non, je ne veux pas être son esclave, mais j'avoue me sentir coupable d'absence envers mes amis virtuels quand au jardin je plonge ...

    Le besoin de vie est plus fort, je joue à plein mon rôle vivant de grand-mère, de mère, de fille, d'épouse, d'amie ...

    et passe le temps qui me verra vieille allant de l'un à l'autre puisque c'est comme cela que je suis ...

    amitié . 

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    2
    Jeudi 15 Avril 2010 à 09:18
    Lise

    Il est de nombreux vertiges..
    Qui nous font pas à pas comprendre
    Que c'est nous qui tournons.

    Merci pour ce partage.

    1
    Jeudi 15 Avril 2010 à 07:42
    Vieux Jade

    Il s'en passe des choses pendant que vous êtes en train de Yoguer, Mme Yog : d'abord votre blog continue de blogger, ça y est, il est devenu autonome, il s'est nourri de votre substance pendant des années et maintenant, sorte de clone de Yog, il fait ses premiers pas...pour nous dire un texte de Vignault qui parle d'un sujet qui me touche en plein fouet. Tu verras, Yog, j'ai préparé un texte que je comptais publier ce week end, qui ne parle que de ça, après une expérience difficile vécue la nuit du 12 au 13 avril. Ce texte s'appelle: "Ce qui se cache vraiment derrière votre PC". Bises d'un internautre.

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