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Par Yog.lavie le 11 Avril 2011 à 09:20
Les bergers parcourent de vastes étendues, paissent les troupeaux sans soucis politique ou social -l'organisation communautaire tribale suppose quelques règles, certes, mais les plus simples possibles.
Les paysans s'installent, construisent, bâtissent, ils édifient des villages, des cités, ils inventent la société, la politique, l'Etat, donc la Loi, le Droit que soutient un usage intéressé de Dieu, via la religion.
Apparaissent les églises, les cathédrales et les clochers indispensables pour rythmer les temps de travail, de la prière et du loisir.
Le capitalisme peut naître et avec lui éclore la prison.
Tout ce qui refuse le nouvel ordre s'inscrit en faux contre le social: le nomade inquiète le pouvoir, il devient l'incontrôlable, l'électron libre impossible à suivre, donc à fixer, à assigner.
Michel Onfray "Théorie du voyage"
Partir, emboîter le pas des bergers, c'est expérimenter un genre de panthéisme extrêmement païen et retrouver la trace des dieux anciens (.. .). L'élection de la planète tout entière pour son périple vaut condamnation de ce qui ferme et asservit : le Travail, la Famille et la Patrie, du moins pour les entraves les plus visibles (...). Asocial, insociable, irrécupérable, le nomade ignore l'horloge et fonctionne au soleil ou aux étoiles, il s'instruit des constellations et de la course de l'astre dans le ciel, il n'a pas de montre, mais un oeil d'animal exercé à distinguer les aubes, les aurores, les orages, les éclaircies, les crépuscules, les éclipses, les comètes, les scintillements stellaires, il sait lire la matière des nuages et déchiffrer leurs promesses, il interprète les vents et connaît leurs habitudes.
Le caprice gouverne ses projets.
Léa et Tom, pionniers de l'Ariège dans leur yourte
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Par Yog.lavie le 16 Octobre 2010 à 18:51
Voici un livre qui vient de paraître, écrit par le père de Lunetta (amie de l'école de yoga)
Louis Beretti"Même à mon pire ennemi…"
Souvenirs d’une parenthèse :prison de Fresnes 1980-1985
L’argent, ça se gagne honnêtement, comme le font les gros financiers.
Une, deux ! Boulot ! Salaire !
Et les vaches seront bien gardées. Allons-y !
Arc-boutons-nous ! Tu crèves ! Je passe !
Tous à la tripaille du marché du travail !
Beretti raconte avec une rage jamais éteinte son arrestation aussi brutale que banale devant sa famille les interrogatoires et le chantage de la police… le jugement et la condamnation.
Il décrit ensuite les années d’incarcération : l’arrachement à sa famille, la solitude, les fouilles incessantes, les transferts à répétition…
Longtemps après sa sortie, il n’a en rien renié ses principes anti-carcéraux et réaffirme par le titre de cet ouvrage « Même à mon pire ennemi » qu’il ne souhaitera jamais à personne de subir la pire déchéance que l’homme ait infligé à l’homme : l’enfermement carcéral.
http://insomniaqueediteur.org/spip/spip.php?article101
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Par Yog.lavie le 24 Avril 2010 à 15:22
Ma pratique d'enseignante à l'École Française de Yoga m'a amenée à me poser une question pédagogique qui me paraît essentielle : comment accompagner un élève de façon à ce qu'il puisse expérimenter ce qu'on lui propose sans être sous la pression et la contrainte d'un résultat à obtenir, comment l'aider à dépasser ses sentiments d'échec afin de soutenir sa motivation ?
Pour tenter de répondre à cette question je ferai référence à mon expérience de l'enseignement du Yoga mais aussi des Arts Plastiques auprès d'enfants du primaire ; je m'appuierai également sur mon expérience vécue en « Kreativ-therapie » auprès de thérapeutes du centre Dürckheim.
La Thérapie Initiatique de K. G. Dürckheim repose sur quatre piliers : à côté de la pratique méditative, psychothérapique et psycho-corporelle, la « Kreativ-Therapie » se propose, à travers le dessin, la peinture ou le travail de l'argile, de mettre en contact la personne de l'élève avec sa propre profondeur. Dans la Thérapie Créative, la pratique n'est pas d'ordre esthétique mais relève d'un processus créateur. Le sujet travaille souvent les yeux fermés en utilisant sa main gauche aussi bien que sa main droite, pour éviter de soumettre sa réalisation à un regard objectivant, ou plutôt afin de suspendre celui-ci pour se laisser guider de l'intérieur.
Pour l'enseignante que j'étais, lors de ces sessions, il s'est agi là d'un véritable désapprentissage. Il m'a fallu mettre à distance les références et les modèles acquis, suspendre mon jugement et me mettre en état de disponibilité et d'ouverture afin de laisser émerger une voie authentique. Cela supposait un fond de quiétude et de confiance...
Enseigner, c'est donc aussi préserver un espace « hors jugement », un espace d'expérimentation. Ceci demande à l'enseignant certaines qualités d'écoute et de disponibilité. C'est « l'attention à l'autre » qui va permettre de compenser les discontinuités, les failles que l'élève peut ressentir.
C'est ainsi qu'il me semble important de distinguer un temps d'expérimentation d'un temps d'évaluation. La possibilité de mener une expérience n'exclut pas la possibilité ultérieure de l'évaluation. ...
... À l'École Française de Yoga, les tests pédagogiques en fin de 3e année et le mémoire en fin de 4e année de formation sont les épreuves qui valident le diplôme d'enseignant. Quelle serait la valeur de ce diplôme si l'élève n'avait pu à travers ses propres hésitations, ses peurs et ses élans se rencontrer au cour de la pratique ? S'il avait acquis une technique sans se l'approprier ?
Alors que l'élève est engagé dans une dynamique de recherche, l'enseignant met son savoir-faire, sa créativité, son expérience et sa capacité à dépasser ses propres erreurs au service de celui-ci.
Que ce soit en cours individuel ou collectif, son état de disponibilité et de présence attentive va favoriser l'émergence d'un cadre où l'autre pourra advenir à lui-même. Et cela au nom du yoga, qui fait tiers.
La Bhagavad-Gîtâ propose de « se détacher du fruit des actions ». Son enseignement est au coeur de la pratique du yoga. Demeurer dans la posture dans un esprit de lâcher-prise permet de vivre le moment présent, dans l'ouverture et l'accueil au Tout Autre.
Finalement, « réussir » n'est-ce pas tout simplement être en chemin ?
Pascale BRUN
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Par Yog.lavie le 22 Avril 2010 à 11:54
Certains, en choisissant leur pseudo, ne savent pas à quoi ils s’exposent. Ho ho hoooo !!!
"Jade, lui murmura-t-il de cette voix qu’elle aimait, tandis qu’il encadrait son visage de ses mains. Il avait l’air si grave. Sais-tu seulement ce que ton prénom veut dire ? Il prononça des mots qu’elle ne compris pas. C’est du chinois précisa t-il. C’étais bien ce que je pensais dit elle…Les portes de Jade. La main de Rajiv glissa, descendit vers ses cuisses, se fit précise à travers le tissus soyeux de sa jupe. Elle lui tendit ses lèvres pour éviter son regard noir si intense. Mais après avoir effleuré sa bouche, il glissa jusqu'à son oreille et, tandis qu'il lui murmurait les significations secrètes de son prénom, Jade tentait d'endiguer les flots de frissons de gémissements qui la submergeaient.
Les joues en feu, la peur nouée au ventre le corps parcouru de tremblements, dans un râle de plaisir, elle tendit les mains devant elle comme pour chercher un appui. Il continuait à conjuguer son prénom et ses traductions érotiques, à capturer corps dans de nouvelles caresses. Jamais elle n'avait imaginé que ces quatre lettres qui la nommaient contenaient autant de secrets d'alcôve. Dans les vagues de la volupté, elle devint mauvaise élève, abandonna le fil de sa voix et n'écouta plus que ses gestes. Le cours magistral se dit dans les travaux pratiques.
Plus tard, mais où était le temps ces moments-1à, encore tremblante et nue, genoux repliés sur les seins, tandis qu'elle le regardait servir le thé, il lui décocha un sourire moqueur.
- Il faudra que je recommence tu n'as pas semblée très attentive à toutes mes explications sur ton prénom !
- Je suis un peu lente ! II y a trop d'informations. J'aurais du prendre des notes...
- Curieux, je pensais qu'une journaliste professionnelle justement...
Il attrapa en riant le soutien-gorge qu’elle venait de lui lancer au visage...
En marchant vers le métro alors qu'elle venait de le quitter, Jade se sentait sur une sorte de nuage. Des mots défilaient sur l’écran de ses pensées. Jouer avec du jade, nong yu, faire l'amour, fellation, flûte de jade, xiao yu, perles de jade, c’était comment déjà ? Zut, elle en avait égaré la moitié... Le tout parsemé de frissons qui remontaient le long de son dos jusqu’à sa nuque. Qu'importe, Jade, Yu, se voyait désormais d'un autre œil ! Cela lui avait remis en mémoire le souvenir énigmatique de Rajiv lui demandant lors de leur premier déjeuner comment ouvrir les portes de Jade, expression dont il s'était bien gardé de lui révéler le sens ce jour-là."
Extrait de "La grand-mère de Jade" de Frédérique Deghelt
Pour votre culture personnelle
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