• Les dessous du yoga

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    Le yoga, c'est quoi ? Si vous posez la question à un médecin qui pratique cette vieille technique indienne, vous n'obtiendrez pas la même réponse que si vous allez consulter un guru dans son ashram des contreforts de l'Himalaya. "Le yoga c'est une discipline en action", dit la Bhagavad Gita, l'un des plus importants textes de la philosophie indienne. Et le sage Patanjali, qui rédigea voici 2000 ans les principaux écrits du yoga, en parle comme d'une "science du mental". "Pour ma part, je dirai que c'est une hygiène corporelle, qui peut devenir une hygiène de vie et une hygiène mentale", explique Isabelle Brachet, docteur en médecine, spécialiste de psychiatrie, pratiquante de yoga.

     

    Autant dire qu'aujourd'hui le yoga, c'est une sorte d'auberge espagnole. "Chacun peut y apporter ce qu'il veut, en fonction de sa manière d'être et de vivre, mais il est rare, pour ceux qui s'y intéressent, qu'on ne modifie pas un tant soit peu sa façon de voir les choses de la vie", explique Isabelle Morin-Larbey, enseignante membre de l'Ecole Français du Yoga.

    Ceci explique peut-être cela, à savoir l'étonnante vitalité de cette science et technique de la sagesse et de la souplesse. Pourtant, il y a de quoi s'étonner. De méprisé, ignoré au siècle dernier, le yoga a déferlé sur les civilisations occidentales au cours de la deuxième moitié de ce siècle seulement, mettant à profit la facilité croissante de voyage des maîtres et disciples, et le goût occidental pour le mystique abordable à travers des recettes. C'est tout l'avantage du yoga. Une technique qui met relativement facilement sur la voie de la Pensée, de la Recherche. Facilité et signes extérieurs des positions yogi ont fait de cet art antique un label, une marque de fabrique pour "soixante-huitards" et autres routards en quête de marginalité reconnue. Un piège ? Nombreux sont ceux qui ont pensé qu'avec son goût pour le folklore des ashrams, et les marques d'obédience à des divinités comme Krishna, la méditante pratique ne passerait pas le cap des années 80. Erreur. Le yoga est toujours là. Mais cette fois, accepté, digéré, banalisé par un Occident qui y puise ce qu'il veut.

     

    "La vitalité, elle se comprend surtout quand on sait que le yoga peut très bien s'adapter à la façon de vivre de chacun, et qu'il répond très bien aux problèmes majeurs de la société, qui sont à la fois le stress, la fatigue, la course, et pour certains la recherche de vraies valeurs, au lieu de la course à la consommation...", précise une pratiquante.

     

    "C'est normal que la yoga soit fort et toujours présent, puisque c'est une pratique authentique, qui ne date pas d'hier", explique le guru Maesh.

     

    Et puis, à côté du grand déferlement actuel de dizaines de techniques "New Age", qui proposent à tous de se réconcilier avec le "Grand Tout", de faire corps avec l'Univers, il y a probablement place pour une technique qui propose cela depuis plusieurs millénaires, et puise une légitimité dans la pratique quotidienne de millions d'Indiens.

     

    Et puis le yoga, c'est une fantastique porte ouverte. En entamant sa première "salutation au Soleil", le disciple vit un instant magique celui ou il se penche avec son corps tout entier sur des millénaires de pensée et de réflexion spirituelle de l'une des plus ancienne civilisations du monde. Un sacré voyage, tout de même, qu'une plongée aussi facile vers un univers ou les questions les plus angoissantes de l'existence ont été résolues...

     

    "C'est dans le combat que réside la connaissance. La douleur est ton maître, et c'est d'elle que surgit la lumière", ponctue Bellur Krishnamachar Sundaraya Iyengar. Cet homme de 73 ans se plie en deux comme une couleuvre, sous nos yeux, raconte comment il a enseigné le yoga au violoniste Yehudi Menuhin, à Aldous Huxley et à feu la reine Elisabeth de Belgique. Iyengar est le maître de l'institut de Pooma, à 200 kilomètres de Bombay. Son "Yogashala", lieu ou il enseigne sa connaissance du chemin à ses disciples, est bondé. On vient du monde entier pour se frotter à lui, à sa technique, à sa vision. Pour apprendre les Voies.

     

    "Si tu veux avoir un contenant, il te faut un bon sol, si tu veux accrocher ta chemise, un cintre. Le yoga est une base qui te permettra d'aller loin sur le chemin que tu choisis", commente le "guruji" (cher maître), qui n'hésite pas au passage à envoyer un coup de pied aux élèves distraits de son ashram, à ceux n'équilibrent pas bien les énergies dans leur corps au supplice. Son attention est partout, sa voix aussi, qui transporte les disciples vers l'horizon de la méditation. Un instant de pitié pour ces corps au martyr. Le yoga est-il vraiment compatible avec l'anatomie d'un occidental. Certaines postures paraissent tellement "extrèmes". "Ce n'est pas un problème, le yoga est universel, pour tous", laisse tomber Iyengar.

     

    Le terme de yoga vient de la racine sanskrite Yuj, qui signifie lier, unir, diriger son attention, utiliser, mais aussi communion. "C'est l'union même de notre volonté avec celle de Dieu", poursuit Iyengar. Tous les pouvoirs du corps, de l'esprit et de l'âme doivent être soumis à Dieu. En schématisant, les hindous pensent que tout est imprégné par l'Esprit Suprême Universel (Paratma, Dieu) dont le jivatma (esprit individuel) de chacun est une partie. La manière de créer l'union, d'unir le jivatma de tous, de le mettre en communion avec le Parata et permettre la libération (Moska) c'est le yoga. C'est le moyen, par la peine et la souffrance, de devenir un Yukta (celui qui est en communion avec Dieu). Le yoga permet par différentes voies d'atteindre cet état, en maîtrisant l'esprit, l'intelligence et le soi, de les libérer du désir et de l'effervescence. C'est le plus grand des trésors, la joie éternelle, selon la Bhagavad Gita. Ces efforts de l'homme pour se réunir à Dieu (c'est vrai pour le boudhisme, le tantrisme et l'hindouisme) ont plusieurs aspects. Il y a donc plusieurs yogas, comme le Karma Yoga (yoga de l'action, des gestes quotidiens, du travail), le Yoga Marga (yoga de la méditation), ou connu chez nous sous le terme générique de yoga, Hatha Yoga (hatha pour force, effort soutenu).

     

    Yoga a depuis fort longtemps fasciné les voisins de l'Inde. Dont les Arabes, qui mentionnent le yoga dans des textes datant du 2-ème siècle après Jésus-Christ. Très rapidement aussi, ces techniques ont été assimilées au "folklore" local, notamment sous la colonisation britannique. Les exploits des yogis et des bonzes ont été assimilés aux "trucs" des fakirs et autres magiciens, auxquels les Européens accordaient facilement crédit. Bien peu d'officiers ou de négociants de l'Empire Britannique se sont alors laissés tenter par cheminement spirituel au sein des ashrams. Il faut se souvenir que les pratiques religieuses des indigènes étaient considérées avec dégoût, les rites funéraires de crémation ou d'abandon aux fleuves, les pratiques orgiaques de quelques sectes, les sacrifices humains étant rapportés, amplifiés et confondus pêle-mêle dans l'esprits des colons. Les yogis, parfois constitués en bandes armées, pour défendre leurs ashrams contre les musulmans n'étaient en outre pas vraiment bien vus par les Britanniques chargés de maintenir un semblant d'ordre dans ces contrées "sauvages". Ce n'est que vers la fin du dix-neuvième siècle que peu à peu, un nombre significatif d'informations vont transpirer, esquissant un profil plus précis et réaliste de la quête spirituelle des hindous.

     

    Pour les occidentaux, la subtile réalité de la pensée indienne a brutalement surgi dans le panorama vers les années 1940, à travers les travaux de quelques chercheurs, et les interrogations de Georges Dumezil, Max Müller ou Mircea Eliade. Identifié, la pensée religieuse indienne a été utilisée et "récupéré" dans les années 60. Avec l'apothéose bien connue de 1968, et la période hippie où les thèmes mystiques indiens transportèrent des troupes d'Occidentaux vers la quête spirituelle. Cliché historique, le chemin de Katmandou que prirent alors bon nombre de vedettes, d'intellectuels et de jeunes. D'autres semaient des ashrams, lieux de vie et de méditation dans nos campagnes, qui en Auvergne, qui en Haute-Provence.

    Les choses ont changé. Krishna ne fait plus guerre recette de ce côté de l'Euphrate, et le yoga se pratique désormais aussi au Club Méditerrannée, entre 17 et 19h00, entre le ski nautique et l'apéro-spectacle du soir. Ils sont plusieurs centaines de milliers, comme à la Fédération Française du Yoga, à pratiquer régulièrement dans des cours, sans guru, comme d'autres font de la danse ou de l'aviron. Font-ils fausse route ? Sont-ils hors de l'authentique Voie ? La spiritualité, la recherche de la communion avec le Grand Tout est-elle indispensable à la pratique du yoga ?

     

    "Pas du tout", estime Ysé Masquelier, la présidente française de la Fédération Nationale des Enseignants du Yoga. "On peut pratiquer le yoga comme une détente, acquérir par une série d'exercices une unification de la personnalité sur le plan physique, affectif et mental". A condition de ne pas en demander trop à cette pratique "légère" et purement physique. Si l'on veut aller plus loin et rejoindre les Sentiers, c'est à un véritable travail sur soi auquel il faudra se livrer.

    "En Occident, de nombreuses personnes se tournent vers le yoga comme vers une gymnastique. Et en effet les asanas (postures) calment, détendent, les dos se redressent, les attitudes deviennent plus libres, les sentiments plus sereins et les idées claires. Mais il faut bien constater que l'Européen normal est radicalement différent de l'Hindou, ce qui explique bien des échecs, allant parfois jusqu'au désespoir de disciples ayant voulu aller trop loin dans la Recherche", note Arnaud Desjardins, auteur de « Yoga et Spiritualité » (Ed La Table Ronde).

     

    Desjardins, célèbre porte-parole du yoga en France, met en garde les esprits européens contre les abîmes qui peuvent s'ouvrir sous les pas de ceux qui en demandent trop à une quête spirituelle pour laquelle ils sont mal préparés.

    Car paradoxalement l'Illumination se reçoit, elle ne se gagne pas. Il faut se mettre en position d'être prêt, à travers la pratique yoga, mais il n'y a pas de logique. Ce n'est pas parce que l'on a souffert, martyrisé son corps dans des asanas extrêmes, médité, que la récompense tombe comme un fruit mur. Il faut aller plus loin, se donner, se déstabiliser intellectuellement, au risque de ne jamais connaître l'état magique. Se livrer totalement, s'abandonner sans être certain d'être payé de retour. "Un voyage qu'un Occidental accepte difficilement", estime Desjardins.

     

    C'est pourquoi, plus mystique que l'association d'Ysé Masquelier, la Fédération Française de Hatha Yoga fondée par Sri Mahesh, un indien installé en France depuis une trentaine d'année s'insurge contre la consommation du yoga à l'occidentale. On y considère qu'apprendre le yoga à d'autres fins que la réalisation d'un voyage spirituel est un appauvrissement. Le maître s'oppose également à la publication d'ouvrages techniques sur le sujet (leurs fins sont commerciales, ce qui est une contradiction avec la philosophie de la discipline), estimant que rien ne peut remplacer la relation guru-disciple, ou maître-élève, et l'enseignement oral.

     

    Faux débat ? Dans le duel yoga-gym ou yoga-voie spirituelle, on tourne un peu en rond. Mais a regarder les pratiques en Inde, on s'aperçoit que souvent le yoga est d'abord une pratique physique et devient une quête spirituelle plus tard. Pourquoi n'en serait-il pas de même en Europe, même s'il est vrai que nous ne baignons pas dans le même océan de spiritualité ? Une autre manière de faire la part des choses est de déterminer s'il vous faut un guru. Si les choses sont claires en Inde, où le disciple (aussi appelé religieux) doit se remettre totalement entre les mains d'un guru qu'il s'est choisi, chez nous, cela se complique. "Pour notre part, nous recommandons aux gens d'être vigilants, car il est vrai qu'une relation très intime avec un enseignant peut dériver vers la domination si celui-ci est animé de mauvaises intentions", explique un professeur. Comment reconnaître un professeur d'un maître, et un vrai guru d'un faux ? C'est tout le problème. "Il faut laisser parler son cœur", estime Sri Mahesh. "Peut-être faudrait-il un cadre règlementaire pour la profession d'enseignant du yoga", se risque un enseignant indépendant.

     

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    Il faut savoir qu'aujourd'hui, n'importe qui peut lire quelques livres, suivre des cours, passer quelques semaines en Inde et visser sur sa porte une plaque de professeur de yoga. Imposteurs ?

    Rassurons-nous, ce phénomène est universel. Car si aux pieds de l'Himalaya la tradition impose le guru, (de gu- qui signifie ténèbres et -ru, lumière) qu'il faut chercher activement, trouver, ce n'est pas simple non plus. Et les faux prophètes sont légions... même au pays des Dieux.

     

    Vigilance donc. Surtout que l'influence d'un maître peut être très grande, notamment au moment du passage à la phase du Yoga Mantra. Une phrase, une formule, une prière que le guru confie à l'élève, et que celui-ci devra réciter pendant des années pour la faire pénétrer dans son être, à la faveur de la méditation et d'un état de transe. Le risque est réel de pratiquer, dans de mauvaises conditions, une suggestion détournée.

     

    Il y a aussi le pranayama. Ces techniques respiratoires très poussées peuvent mener le disciple à un état d'hyper-ventilation, ou d'excès de dioxyde de carbone dans le sang qui le mettent dans des états secondaires dont les risques physiques ne sont pas absents. Et sa réceptivité au conditionnement accrue. On est loin de simples et inoffensives recettes de cuisine. Le yoga utilise de vrais leviers physiques et psychiques pour agir sur les équilibres et les mécanismes biologiques, et sa pratique demande certaines précautions. Sous peine de provoquer d'authentiques dégâts.

     

    Arnaud Desjardins, bien que totalement conquis par la voie des yogis en avertissait déjà ses lecteurs dans les années 60. "Nous n'admettons pas l'exercice illégal de la médecine, les indiens n'admettent pas l'exercice illégal de la sagesse, car les techniques efficaces sont dangereuses. D'innombrables livres décrivent des exercices de yoga, mais la théorie livresque est une chose, la pratique une autre. Personne ne risque de se noyer en lisant à domicile des livres sur la natation, mais il est dangereux de nager dans les remous et les courants, et il est dangereux de jouer avec son mental, avec son corps, ses émotions, et les révélations de son inconscient".

     

    Indubitablement actif, le yoga a donné naissance à quantités de dérivés, qui contournent l'obstacle du débat spirituel.

    La méditation transcendantale, la sophrologie, la relaxation respiratoire, le stretching en sont quelques exemples. La thérapie médicale par le yoga, pour sa part, se fonde sur la philosophie indienne, qui définit cinq "enveloppes" dont le physique constitue la première. Viennent ensuite le corps vital, le mental, l'intelligence supérieure et la béatitude. Dans ce cadre, la maladie est un court-circuit, une sorte de déséquilibre entre les trois premiers niveaux. "Les asanas détendent, tonifient les muscles et massent les organes internes, le pranayama ralentit le rythme respiratoire et régule le flux du prana (énergie vitale), la relaxation et la méditation tendent à apaiser le mental et le travail sur les émotions guérit l'esprit", explique le Dr Robin Monro, responsable d'un centre de recherche sur le yoga à Cambridge en Grande-Bretagne, auteur de "Le Yoga pour mieux vivre" (Ed Robert Laffont). Dans cet ouvrage, le biologiste propose toute une série d'asanas pour quantités de troubles. Une démarche qui irrite passablement les puristes. "Si vous considérez le yoga comme une simple thérapie, votre approche sera impropre, votre compréhension très partielle. Certes vos troubles peuvent régresser, et vous vous direz que le yoga est une médecine. Mais c'est faux, le yoga n'est pas une thérapie, il y a des limitations très précises", estime le Dr Gharoté, dans la revue de la Fédération Française de Hatha Yoga. Une manière d'enfoncer le clou de la spiritualité.

     

    Dans cette querelle des anciens et des modernes, dans le choix entre yoga terre à terre et outils mystique, ce sera à chaque pratiquant de trouver sa Voie. Dans le calme et la sérénité.

     

     

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    Les pouvoirs du yoga.

     

    La kundalini, la "force cosmique" qu'éveille le yoga provoquerait des états "assimilables aux extases des mystiques chrétiens", indique Arnaud Desjardins. Perceptions lumineuses, éblouissements, phénomènes sonores, visions du passé et de l'avenir (siddhis), sont parmi les impressions que Desjardins assimile aux "états supérieurs de la conscience" et dont parlent de nombreux voyageurs qui sont partis au pays des gurus. Ils relatent des impressions de "mental qui cesse de fonctionner" (samadhis).

    Reste à savoir comment le Hatha Yoga modifie le fonctionnement du corps. De nombreuses recherches ont été menées. Le Dr Bernard Auriol, auteur de l'"Introduction aux méthodes de relaxation" (Ed Privat), note que certains travaux ont montré une amélioration du rythme cardiaque, et de l'homéostasie (auto-régulation, comme celle de la température du corps) physique et psychologique. Ces phénomènes ont des correspondances dans bon nombre d'autres techniques, comme la "méditation transcendantale", note le Dr Bernard Auriol. Directement dérivée du mantra yoga (répétition d'une phrase chargée de sens), cette technique de méditation permet de réduire la consommation d'oxygène, de diminuer le métabolisme, et d'améliorer le passage de l'air dans les bronches. La respiration s'arrête carrément pendant les périodes vécues par le méditant comme de "pure conscience". Ce phénomène n'est pas expliqué, mais mettrait plus particulièrement en jeu un facteur hormonal au niveau de la régulation du transport de l'oxygène par les hématies dans le sang.

    L'analyse des ondes électriques du cerveau (EEG) est évoqué comme "caractéristique d'un état qui n'est ni celui du sommeil, ni du rêve, ni de l'éveil". Une sorte de quatrième état de la conscience, qui s'accompagne de phénomènes endocriniens (diminution de sécrétions de substances urénales, et de catécholamines, et un abaissement à long terme du taux de cholestérol).

    Physiquement, la pratique régulière du Hatha Yoga entraînerait une diminution de l'asthme, des troubles fonctionnels, de l'hypertension. Sans oublier l'assouplissement considérable du corps. "Il vaut cependant mieux consulter un médecin avant de se mettre au yoga par motivation médicale", note Isabelle Brachet.

     

     

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    La pratique du Yoga

     

    Le yoga donne-t-il des résultats rapidement ? De nombreux témoignages mentionnent que c'est le cas, que l'on se sent mieux physiquement, au terme de quelques séances. Mais il y a aussi des réfractaires, qui n'éprouvent rien, sinon la douleur de leur raideur. A chacun d'essayer. Mais avant de parvenir, comme Jacques Mayol, plongeur instigateur du film le "Grand Bleu", à contrôler votre rythme cardiaque et votre concentration, il faudra de la pratique. Pour débuter, le plus simple est de vous adresser aux différentes fédérations et écoles qui fleurissent, en n'hésitant pas à changer si le type d'enseignement ne convient pas à votre démarche. En quelques questions, vous saurez rapidement si la tendance du cours est "gym" ou "mystique". A éviter : les cours trop nombreux (plus de 20), et les pratiques "sauvages" en appartement.

    De nombreux livres proposent également des asanas, à exécuter tout seul chez soi. Pratiquement tous nos interlocuteurs déconseillent la pratique solitaire, chez soi, du yoga, qui prive du contact motivant des autres, et expose toujours à de mauvaises pratiques, voire des accidents.

     

    Ça m'intéresse 1991

     

     

    Une émission TV avec Isabelle Morin Larbey

     

    Beaucoup de vidéos sur "Bonjour docteur"

     

    Réponses du Dr Lionel Coudron, formateur en yoga et d'Isabelle Morin Larbey, professeur de yoga et présidente de la Fédération nationale des enseignants de yoga :

    "Je crois que sur un cours, c'est trop court pour sentir si le yoga nous correspond ou pas. Il faut surtout trouver le cours de yoga qui nous correspond. Il y a des professeurs très différents qui vont amener des approches différentes. Il faut surtout se dire que le yoga s'adapte à la personne. Ce n'est pas vous qui essayez de vous couler dans un moule.

    "Il ne faut pas hésiter à changer de cours de yoga. En tant que professeurs, nous sommes habitués à cela. On peut accueillir quelqu'un, lui proposer d'essayer deux à trois cours. Si ça ne convient pas à la personne, on lui conseille d'essayer ailleurs. Il n'y a vraiment aucun problème pour ça. La relation à l'enseignant est importante. Il faut que le groupe se sente bien parce que l'on ne va pas simplement toucher le corps mais aussi l'individu en entier. Il y a une relation de confiance ne serait-ce que parce que les personnes vont venir s'allonger et l'enseignant sera debout ou assis. Il y a quelque chose dans la relation à l'autre quand on enseigne, qui est vraiment essentielle, dans une confiance que l'on sent, dans de la bienveillance.

    "Il y a beaucoup de yogas différents. Cet élève formule deux remarques dans sa question. La première chose est qu'il se sent raide dans son corps. Ce qu'il faut bien comprendre est qu'on ne fait pas du yoga parce que l'on est souple, mais pour être plus souple. Le fait de ressentir une raideur est normal. Cela ne doit pas nous empêcher d'accéder à une sensation agréable.

    "La deuxième chose est que la respiration perturbe le débutant parce que l'on va lui demander de lier le mouvement et le souffle et ça va le déstabiliser. Souvent, il faut deux à trois séances avant de rentrer dans une séance de yoga. Pour cette personne, je la rassurerais vraiment. Je lui dirais qu'il faut qu'elle réessaye deux à trois séances et elle va voir qu'elle va apprivoiser ces premières sensations de défense. Cela devrait très bien se passer. Il est vrai qu'il y a plusieurs formes de yogas et on est tout à fait en droit de changer de cours, d'aller voir ailleurs, si c'est mieux et si ça nous convient mieux."

    En savoir plus :

    Questions/réponses :

    • Il paraît que quand on suit une chimiothérapie, il faut faire du yoga, que ça aide. J'ai toujours été rétif à ça, qu'en pensez-vous, cela pourrait-il me faire du bien ?
      Voir la réponse en vidéo*
    • Le yoga peut-il muscler et renforcer le dos ? J'ai très souvent des douleurs dans les lombaires et aux cervicales.
      Peut-on se faire mal en faisant du yoga ? Par exemple si on souffre d'inflammations des articulations ?
      Voir la réponse en vidéo*
    • Le yoga va-t-il de pair avec une certaine philosophie de vie ? J'aimerais essayer mais j'ai peur de ne pas être assez zen.
      Voir la réponse en vidéo*
    • Le yoga peut-il aider à calmer les troubles chroniques du sommeil ?
      Voir la réponse en vidéo*

    * Réponses du Dr Lionel Coudron, formateur en yoga et d'Isabelle Morin Larbey, professeur de yoga et présidente de la fédération nationale des enseignants de yoga

     

     

     

    Blibliothèque:

    Pierre Etévenon, l'homme éveille, Tchou,

    les aveugles éblouis, Albin Michel

    Bernard Auriol, Introduction aux méthodes de relaxation, Pricat

    Mircéa Eliade, Le yoga, Payot

    Arnaud Desjardins, Yoga et spiritualité, Table Ronde

    BKS Iyengar, yoga dipika, lumière sur le yoga, Buchet-Chastel

    Dr Robin Monro, Le yoga pour mieux vivre, Laffont

    Fédération Nationale des Enseignants de Yoga, 3 rue Aubriot 75004 Paris

     

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  • Commentaires

    2
    Mardi 13 Décembre 2011 à 00:12
    Yog' La Vie

    Bonsoir Teb,

    Il est vrai qu'au départ plus de la moitié des personnes viennent au yoga pour des raisons de santé, quelque fois conseillés par leur médecin.

    Je comprends que les personnes qui en font depuis plusieurs années t'invitent à les rejoindre!

    "Rien que le plaisir de respirer profondément me réjouit". Moi aussi!Quand j'ai commencé le yoga, je ne connaissais absolument rien à cette discipline. C'était "pour voir". Je n'avais jamais rien lu à ce sujet et la magie a opéré tout de suite. Le geste lent accompagné de la respiration a été un cadeau. Je pense que j'étais prête pour accueillir cette joyeuse et paisible expérience.

    Des personnes quelques fois me disent que le fait de simplement rentrer dans la salle, c'est déjà un soulagement.

    Il ne faut pas tenter de rassembler quoi que ce soit,(c'est mon point de vue) ce serait mentaliser alors qu'il ne s'agit que d'être à l'écoute de se laisser faire et c'est à travers cela que tu découvrira de plus en plus finement ce qui se révèlera. Etre sans attente.

    Constatation n'est-elle pas dissolution? Si. Prise de conscience et expiration sur l'endroit où se loge les tensions....à essayer. Pour moi, ça marche et c'est ce que je rabâche pendant mes cours.

    Comprends-tu ce qui m'interroge ici, cela a-t-il déjà fait partie de tes interrogations? Je n'ai pas été dans cette démarche, puisque cela m'est apparu comme une évidence. Maintenant, dans le cadre de ma formation, je m'informe et que je vois bien que les textes nourrissent la pratique et inversement.

    Je te quitte avec le disciple de Jean Klein. Bises. A bientôt avec tes expériences!

     

      Dans le silence, la joie, la paix, se trouve l'approfondissement de la perception. La perception c'est un pôle direct sur le silence. C'est un art.

    Apprendre à ressentir sans conceptualiser, sans préférer, sans juger; uniquement ouverture sensorielle.

    Quand vous écoutez la vie, il n'y a que la paix, mais quand vous pensez, vous jugez, vous refusez, il n'y a que violence. La paix profonde vient de cette totale ouverture à la sensorialité.

    Finalement, ce qu'on appelle yoga en Inde, c'est uniquement cela! Apprendre à sentir, à écouter, à goûter, sans toucher à ce que l'on touche, à ce que l'on goûte. A ce moment la sensation a un pouvoir immense, elle peut complètement se libérer.

    L'expression lâcher-prise prête à confusion. Personne ne peut lâcher-prise, l'expression "accueillir, ressentir" est plus claire.

    La perception  est une richesse infinie, elle est plus proche de la vérité que la pensée. Elle est toujours vécue de manière non-duelle.

    Eric Barret

     

     

    1
    Teb
    Vendredi 9 Décembre 2011 à 06:38
    Teb

    Merci Yog pour cet article. (Je n'ai pas regardé les vidéos : quelques-unes m'intéressent) Cela éveille, réveille après lecture plusieurs choses en rapport avec mes discussions actuelle autour de moi, ma curiosité du moment.

    Je connais une personne en chimiothérapie et radiothérapie qui me dit souvent rendre grâce à ce qu'elle avait appris, ce qu'elle pratique encore (quand elle le peut) dans ces cours de yoga qu'elle suit depuis plus d'une dizaine d'années. Cela l'aide souvent dans les moments où elle perd pied, où la panique, l'angoisse est à l'horizon. Elle n'a pas forcément, consciemment, une vision spirituelle du Yoga. Cela n'est pas important, cela l'aide, lui fait du bien, la ramène malgré, face à la difficulté, à la souffrance, à la sérénité. Elle remerciait encore il y a peu son professeur de tout ce qu'elle lui avait enseigné et qu'elle met en oeuvre dans son quotidien.

    Une autre, collègue-amie, me disait venir à la spiritualité contrairement à que le formatage de son éducation (antireligieuse, matérialiste) pouvait induire après une pratique de plusieurs années. D'autres collègues pratiquent le yoga, je viens de le découvrir pour une, à ma grande surprise. Confirmant en cela la relation personnelle, souvent discrète avec cette voie, leur pratique. Alchimie intime différente d'un individu à l'autre.

    Et tous d'ailleurs  (sourire) m'invitent à les rejoindre. Je découvre les tensions en mon corps, qui une nuit ont semblé avec force commencer à se libérer. Je prend à peine conscience de ce corps (humilité- ego se prend des petites baffes en ce moment). Et le plaisir (!) de répéter chez moi les postures petits exercices, que mon kiné-yogi me montre sur mon tapis de gym. Rien que le plaisir de respirer profondément me réjouit. Découverte, curiosité. Je débute ces jours la lecture de Tara Michaël - Les voies du yoga.

    Comment cela va rejoindre, s'articuler avec les influences, lectures, mini pratiques largement autodidactes des années précédentes est une de mes questions légères sans inquiétude, plutôt teintées de curiosité, suivant mon "désir-plaisir", guidé par lui. Et je repense, c'est un exemple parmi d'autres, mais c'est celui qui m'a frappé dernièrement, à Françis Lucille (♥) nourri des enseignements entre autres de Krishnamurti, de Zen, de Jean Klein, d'Advaïta Vedanta.

    Le yoga peut-il "porter ses fruits" dans le choix de quelques pratiques, postures (respiratoires, méditatives) sans forcément les adopter toutes pour se joindre à d'autres influences, pratiques. Supporte-t-il le patchwork. Ou c'est le Yoga, rien que le Yoya... Question naîve sans doute. Il est plusieurs formes de yoga n'est-ce pas, sont-ce des étapes, ou y a t-il une articulation entre elles qui ferait un super Yoga, celles-ci rassemblées et pratiquées dans un certain ordre ou mélangées, choisies en fonction de ces affinités ??? Bon avec ma lecture du livre ci-dessus cité cela devrait sé décanter.

    Autre chose dans ton article qui me touche est autour de : "se livrer totalement, s'abandonner sans être certain d'être payé de retour"...

    Autre question en rapport avec les tensions du corps. peut-il y avoir, "accueil, prise en note des tensions sans dissolution ? Constatation n'est-elle pas dissolution ? J'ai peut-être ces derniers temps oublié "éventuelle action" après constatation cédant à la magie de l'accueil, seule la douleur forte, a priori (on reste sceptique -sourire) dûe à des tensions accumulées m'a fait agir... Comprends-tu ce qui m'interroge ici, cela a-t-il déjà fait partie de tes interrogations ? Peux-tu m'éclairer ? "Relation entre positionnement dans l'absolu et matérialité..." L'accueil pratiqué jusqu'alors était-il déni ou pas suffisamment profond, superficiel ?

    Bon j'arrête là, te souhaite une belle journée. Bises.

     

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