• Noël et l'idée de solitude

     

    http://www.capislam.com/wp-content/telechargement/image/noel%20(1).jpg

     

     

    En ces périodes festives, une phrase sort de temps à autre: "Pensons à ceux qui sont seuls."

    Noël, le temps des rassemblements des familles. Ceci renforce le sentiment de solitude de ceux qui le passeront seul.

     

    Je m'élève en montgolfière au dessus de la planète,

    au dessus de son histoire, et je constate.

     

    Une fête religieuse, dont mon ami Grébin n'a que faire. Comme je le disais à Lunetta, une fête du souvenir,  un temps  de lumières au milieu de la grisaille, de chaleur près des marrons (et de la dinde!), comme un air de veillée d'autrefois sans la grand-mère qui conte ou qui file,  une fête aimée parce qu'elle éveille beaucoup la nostalgie, les moments heureux plus humains que d'habitude et sécurisants face aux lendemains incertains.

     

    Noël, l'apothéose de l'année. Pendant douze mois on s'est bien fâchés, on a bien critiqué son voisin ou sa belle-mère, on a bien fait des entourloupes à son collègue de travail pour obtenir la reconnaissance du chef et la promotion. Mais là c'est Noël, alors on oublie tout, on devient quelqu'un de bien, on échange des cadeaux, on se retrouve autour de la surabondance, on rit, on s'embrasse.

     

    Et demain?

     

     

    On pense à la solitude de l'autre frère humain. Mais qui a déjà pris l'initiative de faire venir au milieu de sa famille la personne âgée seule ou le SDF du coin de la rue? Qui a envie de déranger ses habitudes, son confort familial? Dire la solitude de l'autre reste vain mot sans l'acte. On se rassure, on y a pensé, c'est déjà ça.

     

     

    On mangera plus que les corps ne peuvent en supporter.

     

    Je parcours le monde en montgolfière et vois des corps faméliques.

     

    On ne voit trop toujours qu'avec ses souvenirs

    et on s'y accroche du haut de son clocher.

     

     

    Que sait-on de la vie de ces gens seuls? Quelle est leur histoire pour qu'ils se retrouvent seuls? Pourquoi les a t'on déserté? Certes, il est des vieux dans des mouroirs hospitaliers qui n'auront aucune visite et qui n'ont pas choisi. Des personnes si handicapées derrière leurs murs qu'on a oublié leur existence. Et ceux brisés dès le plus jeune âge parce que leurs parents n'avaient pas connus eux aussi l'amour parental. Et tous les autres.....

     

    Comment serais-je si je passais cette soirée seule?

     

    Ce qui nous fait malheureux, comme dit Jollien, c'est l'idée de comparaison. Le mental, toujours, qui dicte ce qui devrait être au lieu d'Être. Vivre l'instant présent, c'est faire fi des souvenirs en se retrouvant dans l'intemporel. Certes, ce n'est pas facile pour tous et il faut avoir fait un certain cheminement pour arriver à cette sérénité.

     

    Cette Humanité ne se construit pas le 25 décembre. Elle est un travail au quotidien dans nos relations les plus banales. A nous de réaliser à chaque instant le poids de nos pensées et de nos actes (je parle aussi pour moi-même) pour devenir plein d'une non-solitude.

     

     

    Rempli de Cela, le monde est vu avec un autre regard.

     

    Le monde Est.

     

    Joyeux Noël à tous les coeurs!


     

     

    Il paraît qu'on choisi tout ce qui nous arrive

     


     

     

    « Appeler les choses par leur nomBûche pour Narf! »

  • Commentaires

    20
    Narf
    Mercredi 13 Novembre 2013 à 14:21
    Narf

    Joyeux Noël à toi Yog et à ta famille! Hum...la bûche aux marrons me fait saliver depuis hier...quand j'y pense!

    19
    naradamuni/Sans, ni+
    Mercredi 13 Novembre 2013 à 14:21
    naradamuni/Sans, ni+

    Peut-être aussi sans aucun rapport, mais sans honte et sans remord

    Autre date, autre cultuel... ?

    "Ah ! Ah ! C’est le jour de l’an ! La voix claire de l’enfant et la voix cassé du vieillard entonnent la même ballade : la ballade des vœux et souhaits. L’ouvrier à son patron, le débiteur à son créancier, le locataire à son propriétaire disent la ritournelle de la bonne et heureuse année. Le pauvre et la pauvresse s’en vont par les rues chanter la complainte de la longue vie.

    Ah ! Ah ! C’est le jour de l’an ! Il faut que l’on rie ! Il faut que l’on se réjouisse. Que toutes les figures prennent un air de fête. Que toutes les lèvres laissent échapper les meilleurs souhaits. Que sur toutes les faces se dessine le rictus de la joie.

    C’est le jour du mensonge officiel, de l’hypocrisie sociale, de la charité pharisienne. C’est le jour du vernis et du convenu. Les faces s’illuminent et les maisons s’éclairent ! Et l’estomac est noir et la maison est vide. Tout est apparent, tout est façade, tout est leurre, tout est tromperie ! La main qui vous accueille est un rictus ou une grimace. Le souhait qui vous reçoit est un blasphème ou une moquerie.

    Dans la curée âpre des appétits, c’est l’armistice, c’est la trêve. Dans l’âpre curée des batailles, c’est le jour de l’an. On entend l’écho qui répète la voix du canon et qui redit le sifflet de l’usine. La mitrailleuse fume encore et encore ; la chaudière laisse échapper la vapeur. L’ambulance regorge de blessés et l’hôpital refuse des malades. L’obus a ouvert ce ventre et la machine à couper ce bras. Les crimes des mères, les pleurs des enfants font retentir à nos oreilles l’affreuse mélodie de la douleur, toujours la même.

    Le drapeau blanc flotte : c’est l’armistice, c’est la trêve, pour une heure et pour un jour, les mains se tendent, les faces se sourient, les lèvres bégaient des mot d’amitié : ricanements d’hypocrisie et de mensonges.
    Bonne vie à toi, propriétaire ? qui me jettera sur le pavé de la ville sans t’occuper du froid ou de l’averse…
    Bonne vie à toi patron ? qui me diminua ces jours derniers, parce que faiblissait mon corps après la dure maladie que je contractai à ton service…
    Bonne vie, bonne vie à tous ! boulangers, épiciers, débitants qui enserriez ma misère de vos péages honteux et qui teniez commerce de chacun de mes besoins, de chacun de mes désirs.
    Et bonne vie et bonne santé à tous, mâles et femelles, lâchés à travers la civilisation : bonne année à toi, l’ouvrier honnête ? à toi, maquereau régulier ? à toi, catalogué du mariage ? à toi, inscrit aux livres de police ? à vous tous dont chacun des gestes, chacun des pas est un geste et un pas contre ma liberté, contre mon individualité ?

    Ah ! Ah ! bonne vie et bonne santé ?
    Vous voulez des vœux, en voilà : que crève le propriétaire qui détient la place où j’étends mes membres et qui me vend l’air que je respire ! Que crève le patron qui, de longues heures, fait passer la charrue de ses exigences sur le champ de mon corps.
    Que crèvent ces loups âpres à la curée qui prélèvent la dîme sur mon coucher, mon repos, mes besoins, trompant mon esprit et empoisonnant mon corps !
    Que crèvent les catalogués de tous sexes avec qui les désirs humains ne se satisfont que contre promesses, fidélités, argent ou platitudes !
    Que crève l’officier qui commande le meurtre et le soldat qui lui obéit ; que crève le député qui fait la loi et l’électeur qui fait le député !
    Que crève le riche qui s’accapare une si large part du butin social ! mais que crève surtout l’imbécile qui lui prépare sa pâtée.

    Ah ! Ah ! C’est le jour de l’an ! Regardez autour de vous. Vous sentez plus vivant que jamais le mensonge social. Le plus simple d’entre vous devine partout l’hypocrisie gluante des rapports sociaux. Le faux apparaît à tout pas. Ce jour-là, c’est la répétition de tous les autres jours de l’an. La vie actuelle n’est faite que de mensonge et de leurre. Les hommes sont en perpétuelle bataille. Les pauvres se baladent du sourire de la concierge au rictus du bistrot et les riches de l’obséquiosité du laquais aux flatteries de la courtisane. Face glabres et masques de joie. La caresse de la putain a comme équivalent le sourire de la femme mariée. Et la défense du maquereau est pareille à la protection de l’époux. Truquages et intérêts.

    Pour que nous puissions chanter la vie, un jour, en toute vérité, il faut, disons-le bien hautement, laisser le convenu et faire un âpre souhait : que crève le vieux monde avec son hypocrisie, sa morale, ses préjugés qui empoisonnent l’air et empêchent de respirer. Que les hommes décident tout à coup de dire ce qu’ils pensent.

    Faisons un jour de l’an où l’on ne se fera pas de vœux et de souhaits mensongers, mais où, au contraire, on videra sa pensée à la face de tous.
    Ce jour-là, les hommes comprendront qu’il n’est véritablement pas possible de vivre dans une pareille atmosphère de luttes et d’antagonismes.
    Ils chercheront à vivre d’autre façon. Ils voudront connaître les idées, les choses et les hommes qui les empêchent de venir à plus de bonheur.

    La propriété, la patrie, les dieux, l'honneur courront risque d’être jetés à l’égout avec ceux qui vivent de ces puanteurs. Et sera universel ce souhait qui semble si méchant et qui est pourtant rempli de douceur : que crève le vieux monde !"
    – Que crève le vieux monde ; Albert Libertad (27 décembre 1906)

    18
    Narf
    Mercredi 13 Novembre 2013 à 14:21
    Narf

    :) Joyeux Noël  quand même! Surtout quand même! N'oubliez pas!

    17
    danielleg
    Mercredi 13 Novembre 2013 à 14:21
    danielleg

    Merci yog,pour ce témoignage qui vient vraiment du coeur!

    Ce n'est pas surprenant,il te ressemble.

    Un merveilleux Noêl a toi,aux tiens,et a tous.

    16
    Mercredi 29 Décembre 2010 à 10:43
    Yog' La Vie

    Oui, cela dépend de notre état d'esprit du moment et de la manière dont nous entrons dans l'instant.

    Pour moi, le bon moment est le moment sans les illusions.

    ...Ce serait peut-être Nolui!

    15
    Mardi 28 Décembre 2010 à 13:16
    lilou

    Voilà Noël passé..était on seul tout en étant en société..ou bien accompagné tout en restant solitaire ? S'est on senti plus seul avant, aprés, pendant..

    Cela dépend de notre état d'esprit du moment et de la manière dont nous entrons dans l'instant..

    Et si le calendrier n'existait pas..Noël se serait quoi ?

    14
    Dimanche 26 Décembre 2010 à 16:31
    Yog' La Vie

    Merci Witney!

    13
    Dimanche 26 Décembre 2010 à 16:24
    Yog' La Vie

    C'est peut-être l'idée aussi qu'on s'en fait. Revoir cet article

    Bon dimanche!

    12
    Dimanche 26 Décembre 2010 à 10:22
    witney18

    réflexion interessante, la vie ne se construit pas qu'à Noel, c'est vrai ! bon dimanche

    11
    Nat
    Samedi 25 Décembre 2010 à 22:24
    Nat

    passe de bonnes fetes

    la solitude est une triste chose quel qu en soit le jour

    10
    Samedi 25 Décembre 2010 à 21:52
    Yog' La Vie

    Oui Narf! Mais soyons joyeux tous les jours!

    http://virgile.blog.lemonde.fr/files/2008/01/ya-dla-joie.1201355953.JPG

    9
    Samedi 25 Décembre 2010 à 21:18
    Yog' La Vie

    Ah très bon! Je le mettrai le jour dit! Bises!

    ...On va faire le club des rabt-joie!

    8
    Samedi 25 Décembre 2010 à 21:12
    Yog' La Vie

    Merci Narf! Je vais mettre la recette!

    7
    Samedi 25 Décembre 2010 à 21:11
    Yog' La Vie

    Pour moi c'est surtout le côté commercial et toute cette frénésie qui me trouble. Ouf, ce coup-ci c'est Mr Yog qui s'est chargé des courses. Bises!

    6
    Samedi 25 Décembre 2010 à 21:09
    Yog' La Vie

    Les idées sortent de leur bonnet de nuit parfois.

    Soirée et journée calme, bons repas avec mes 4 mecs.

    Bonne fin de soirée noëlleuse. Bises!

     

    5
    Samedi 25 Décembre 2010 à 21:07
    Yog' La Vie

    Alors, comment que ça c'est t'y pâssé?

    4
    Samedi 25 Décembre 2010 à 21:06
    Yog' La Vie

    Je pense aussi. Belle fin de soirée!

    3
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 16:57
    marie-claude

    C'est peut-être le côté religieux de la fête qui trouble les consciences mais la noël c'est simplement la fête du solstice d'hiver où l'on fait bombance pour résister au froid de la saison mortelle ...

    Bonne fête !

    2
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 08:29
    Annick

    Joyeux Noël à toi Marie-Yog.

     

    Mon instant présent pour le moment est le début d'une journée de travail. Ce soir ? Ce soir on verra !

     

    Bises

    1
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 08:16

    La solitude de ce jour-là est la même que celle des autres jours, si on enlève à Noël sa charge émotionnelle.

    Joyeux Noël Yog !

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