• De la névrose à la quête intérieure
     
    Christophe Massin, est psychiatre-psychothérapeute. Sa pratique, le lying, est inspirée par l'enseignement d'Arnaud Desjardins et de son maître, Swami Prajnanpad.
     
    Chaque fois que nous n'osons pas être nous-même, nous souffrons et c'est, je crois, la souffrance fondamentale, celle qui nous accompagnera jusqu'à nos derniers instants. Pour mieux apaiser cette souffrance et devenir nous-même, deux approches nous sont proposées : voie spirituelle et psychothérapie. Pourtant les buts et les moyens de ces deux démarches diffèrent radicalement. Sont-elles complémentaires ?
     

    À l'âge de vingt ans, lorsque je me suis mis en quête de réponses à mon mal-être, j'ai préféré instinctivement un enseignement spirituel qui comportait un travail sur l'inconscient à une psychanalyse classique. Pourquoi ? Parmi les personnes que j'accompagne aujourd'hui dans leur thérapie, certaines viennent pour résoudre des difficultés et d'autres, avec le même genre de problèmes, ont en outre une aspiration spirituelle. Où réside la différence entre les deux approches Théoriquement, la distinction est claire. La thérapie permet de mieux fonctionner dans l'amour et dans le travail - un fonctionnement plus harmonieux du moi, conciliant plaisir et réalité. La spiritualité vise à trouver une sérénité indépendante des aléas de la vie, au-delà des préférences du moi. C'est d'ailleurs la définition de la santé en sanskrit : svastha, littéralement “soi” stable.

    Pratiquement, les limites sont beaucoup plus floues, et j'ai souvent observé un passage spontané d'une approche à l'autre, et même une véritable synergie. En cela, je ne partage pas davantage le point de vue de thérapeutes qui tiennent la spiritualité pour une fuite dans l'irréalité, que celui d'enseignants spirituels qui considèrent avec suspicion la thérapie - folie, à leurs yeux, que de se risquer à patauger dans les marécages de l'inconscient... Dans les deux cas, on recherche la fin de la souffrance, mais de quelle souffrance s'agit-il et quels sont les moyens mis en œuvre ? Nous commençons une thérapie avec l'espoir de panser nos plaies, de nous délivrer de nos inhibitions ou de répétitions désastreuses, d'affirmer ce que nous sommes, enfin. Nous avons souffert de manques ou de chocs de l'existence que nous n'avons pas su intégrer, et avons tendance à incriminer la vie, les autres ou une part de nous jugée “mauvaise”. Nous attendons du thérapeute écoute et compréhension. Peu à peu, nous découvrons que la source de notre malheur se trouve dans nos jugements, nos exigences et dans les deuils que nous avons refusés. Cette souffrance que l'existence nous a infligée dans l'enfance, nous la perpétuons, adulte, en conservant des réactions infantiles où nous nous croyons toujours impuissants et dépendants, victimes en un mot. Notre moi recouvre peu à peu son unité, assouplit son fonctionnement, prend confiance en ses ressources et peut enfin assouvir ses désirs véritables. La joie apparaît et un bonheur plus durable naît de ces accomplissements. Pourtant, au terme de cette démarche, certains se sentent encore insatisfaits, il manque quelque chose d'indéfinissable ; ou bien leur vie tarde à prendre le tournant qu'ils escomptaient,ils piétinent... Arrive alors le questionnement existentiel, spirituel : que manque-t-il ?

    L'Absolu ? l'Amour ? Et là intervient le cheminement spirituel qui va examiner notre attitude à chaque instant, avec l'aide compétente d'un maître. Cette présence attentive met en évidence ce qui nous sépare de la vie : l'obstination du moi qui veut la vie à son idée et non telle qu'elle est. Et le chemin consiste à cesser de se fermer, à lâcher la prétention du moi à commander la vie. Le bonheur qui découle de cette pratique inlassable est discret, puis il grandit et devient émerveillement et gratitude lorsque la certitude de n'être séparé de rien s'affirme. Aucun aspect de la vie n'en est exclu. Comme un courant d'eau, il ne fait que se renforcer avec le temps. On comprend progressivement la différence avec le simple bonheur d'un moi plus épanoui, sujet à des revirements dès que la vie se montre plus dure.

    À l'inverse de ceux que la thérapie n'avait pas comblés, nombre de disciples de voies spirituelles se sentent freinés par un moi souffrant, frustré, et auraient besoin d'une thérapie pour se réconcilier avec eux-mêmes comme avec la vie. Sinon, les refus qui les habitent les dominent, malgré leurs efforts sincères : la colère, les désirs réprimés au nom de l'idéal spirituel grondent dans la profondeur, la peur, la tristesse du manque tendent à se projeter sur le maître et ils nourrissent envers lui une dépendance infantile.

    Au mieux, ils “planent” au-dessus des réalités de la vie ; au pire, ils deviennent des proies pour le dogmatisme et le sectarisme, et rien ne changera s'ils n'en passent par un travail sur l'ombre et les désirs. Certes, nous connaissons l'exemple de sages ou de saints qui, après une jeunesse marquée par la souffrance, ont vécu un complet retournement ; pour eux, la force de l'expérience spirituelle a transcendé les disharmonies du moi, sans passer par la thérapie. Chacun aussi a pu rencontrer des hommes “ordinaires” simplement heureux dans leur vie, qui n'ont néanmoins suivi aucune espèce de chemin. Je suis maintenant convaincu qu'hormis ces cas minoritaires, nous avons besoin, pour trouver un bonheur durable - un soi stable -, d'œuvrer à pacifier les blessures de notre ego grâce à la compréhension psychologique, tout en cherchant à dépasser ses limites et ses exigences, par une pratique spirituelle bien incarnée. Sinon, nous risquons fort de rester soumis à une névrose enjolivée de spirituel ou de tourner en rond dans une thérapie sans fin.

    Mais, surtout, l'expérience de la psychothérapie m'a montré à plusieurs reprises qu'en profondeur ces deux approches tendaient à se rejoindre. Lorsqu'une personne touche le fond d'une émotion, qu'elle retrouve de tout son être - corps, cœur et esprit réunis - une souffrance aiguë du passé, il se produit une bascule d'ordre spirituel. Je pense par exemple à certains revécus de naissance, où la terreur panique d'un étouffement mortel, le désespoir sans nom d'une absolue solitude, amène l'être aux confins de l'insupportable. Si, dans cet instant, la personne a le courage de ne pas fuir, le noyau de son ego se fissure, elle dépasse ses limites habituelles et touche dans son intériorité la réalité indestructible de la vie, la paix simultanément à la douleur. Il arrive aussi que la thérapie fasse resurgir des instants privilégiés de l'enfance : le bébé, l'enfant jouit d'une proximité naturelle avec le sacré, expériences du silence, de la lumière, de la nature, de la joie sans cause qui avaient été enfouies en même temps que la souffrance par le refoulement. Ces moments guérissent d'une manière plus radicale qu'une simple compréhension psychologique : le contact avec la vie nous fait percevoir nos tourments comme des manifestations de cette vie, et celle-ci les traverse en demeurant intacte. Son attrait nous encourage à nous y abandonner davantage, nous pousse à nous réaliser, autant à travers notre personnalité que dans la dimension impersonnelle qui nous dépasse. Là, le bonheur devient passion de la vie, pour le meilleur comme pour le plus confrontant...

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  • L'inhumanité de l'HommePourquoi les gens se traitent-ils les uns les autres comme ils le font ? Est-ce un conditionnement ou est-ce là quelque chose d'inhérent chez l'homme qui le fait s'écarter volontairement ?

    C'est les deux.

    En premier lieu il y a quelque chose en l'homme qui le mène à s'égarer et deuxièmement, il y a des gens dont l'intérêt est de conduire les êtres humains à s'égarer. Ces deux créent ensemble un être humain faux. Son coeur aspire à l'amour, mais son mental conditionné l'empêche d'aimer.

    C'est le problème. L'enfant est né avec un coeur qui aspire à l'amour, mais il est également né avec un cerveau qui peut être conditionné.

    La société doit le conditionner contre le coeur, parce que le coeur sera toujours en rébellion contre la société, il suivra toujours son propre chemin, il ne peut pas être transformé en un soldat, il peut devenir un poète, il peut devenir un chanteur, il peut devenir un danseur, mais il ne peut pas devenir un soldat.

    Il peut souffrir pour son individualité, il peut mourir pour son individualité et sa liberté, mais il ne peut pas être asservi. C'est le fait du cœur.

    Mais le mental... l'enfant arrive avec un cerveau vide, un simple mécanisme que vous pouvez arranger de la façon dont vous le voulez. Il apprendra la langue que vous lui enseignez, il apprendra la religion que vous lui enseignez, il apprendra la moralité que vous lui enseignez. C'est simplement un ordinateur; vous l'alimenter simplement avec de l'information et chaque société prend soin de rendre le mental de plus en plus fort de sorte que s'il y a un conflit quelconque entre le coeur et le mental, le mental gagnera. Mais chaque victoire du mental sur le coeur est une misère. C'est une victoire des autres sur votre nature, sur votre être, sur vous et ils ont cultivé votre mental aux fins de servir leur cause.

    Ainsi le mental vide, c'est cerveau; vous pouvez y mettre n'importe quoi et avec vingt-cinq ans d'éducation vous pouvez le rendre si fort que vous en oubliez votre cœur, vous resterez toujours malheureux. La misère est que votre coeur peut seulement vous donner de la joie, peut seulement vous donner du bonheur, peut seulement vous faire danser.

    Le mental peut faire de l'arithmétique, mais il ne peut pas chanter une chanson, ce ne sont simplement pas les capacités du mental. Ainsi vous êtes déchiré entre votre nature, qui est votre coeur et la société qui est dans votre tête et certainement vous êtes né, tout le monde naît avec ces deux centres. Là est la difficulté.

    Et un centre est vide; dans une société meilleure il sera utilisé en accord avec le coeur, pour servir le cœur, ce sera alors une belle vie, pleine des réjouissances. Mais jusqu'ici nous avons vécu dans une société laide, avec des idées putréfiées. Ils ont utilisé le mental et cette vulnérabilité est là: le mental peut être utilisé.

    Les communistes l'utilisent d'une façon, les fascistes l'ont utilisé en Allemagne d'une façon, toutes les autres religions l'utilisent de différentes façons. Mais cette vulnérabilité est là en chaque individu, vous avez un mental que vous apportez vide. C'est en fait une bénédiction de l'existence, mais abusée, exploitée. Il vous est donné vide de sorte que vous puissiez en faire un parfait serviteur de votre coeur, de vos aspirations, de votre potentiel. Rien n'est mauvais en lui. Mais les intérêts particuliers, partout dans le monde, ont trouvé là une belle occasion pour eux, d'utiliser le mental contre le coeur. Ainsi vous restez malheureux et ils peuvent vous exploiter de quelques façons qu'ils le souhaitent. C'est pourquoi le monde entier est malheureux.

    Tout le monde veut être aimé, tout le monde veut aimer; mais le mental est une telle barrière qu'il ne vous permet ni d'aimer, ni ne vous permet d'être aimé. Dans les deux cas le mental vient en barrage et commence à distordre tout.

    Même si par chance vous rencontrez une personne pour laquelle vous ressentez de l'amour et que cette personne ressent de l'amour pour vous, vos mental ne vont pas s'entendre; ils ont été éduqués par différents systèmes, différentes religions, différentes sociétés.

    C'est le droit de tout le monde d'être heureux, mais malheureusement la société, les gens avec qui nous avons vécu, ceux qui nous ont introduit dans le monde, n'ont jamais pensé à cela. Ils ont simplement reproduit les êtres humains comme les animaux; pire encore, parce qu'au moins les animaux ne sont pas conditionnés. Ce processus de conditionnement devrait être complètement changé. Le mental devrait être formé pour être le serviteur du cœur, la logique devrait servir l'amour. Alors la vie peut devenir un festival de lumières.                         

    Osho, Extrait de: Beyond Psychology

     

     


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  • http://4.bp.blogspot.com/-5FjHcCLHYZ4/TpBjvYj2dfI/AAAAAAAAEq0/9wKx07PcW08/s1600/miroir.jpg

     Au réveil, l'état biochimique de votre corps crée en vous une certaine humeur: vous êtes joyeux et plein d'entrain, ou maussade et déprimé. Ou dans n'importe lequel des états intermédiaires... Pourquoi ? Parce que votre état biochimique au réveil active les vieux circuits nerveux de votre cerveau, faisant remonter les pensées et les émotions qui y sont enregistrées. Rien de neuf donc.
    La mise en route de ces circuits va générer les mêmes attitudes et le "vieux" vous fera vieillir. ...sauf si nous en décidons autrement ! Vos émotions et vos pensées sont donc la conséquence de votre état biochimique, mais c'est le mécanisme inverse qui est intéressant: chaque type d'émotions et de pensées est lié à un certain type de molécules messagères et chacun peut induire la production de peptides, neuromédiateurs, hormones...
    Donc si, au réveil, votre humeur est la résultante de votre métabolisme nocturne, vous êtes néanmoins devant un choix : entretenir cette humeur ou la changer. Librement.
    Comprenez bien: vous pouvez choisir l'humeur que vous voulez pour votre journée en changeant vos pensées, qui changeront votre biochimie. Et comme une grande partie des situations que vous allez vivre, des relations que vous allez avoir avec les autres et même des événements que vous allez rencontrer sont liés au type d'émotions et de pensées qui sont les vôtres, on peut dire que chacun de vous décide réellement de la vie qu'il va avoir. Pas besoin de prendre des anxiolytiques, des antidépresseurs, de l'alcool, de la nicotine, de la cocaïne ou toute autre drogue pour modifier votre état biochimique et créer l'émotion liée au produit chimique ingéré: il suffit de décider quel type de pensée vous cultivez, quel type d'émotion vous entretenez. Activer d'autres circuits neuronaux.

    Mais cela ne peut se faire en un jour: un simple circuit de neurones interconnectés correspondant à une émotion négative ( "Pas envie d'aller au travail") a été activé des milliers de fois par l'influx nerveux. Plus ces circuits sont utilisés, plus l'influx nerveux s'y déclenche facilement et plus il y circule vite. Ce qui signifie : plus j'entretiens une pensée, plus souvent elle se déclenchera et plus j'aurai du mal à m'en débarrasser. Comme si mon cerveau avait appris à penser de travers et y était devenu performant. A l'inverse, moins un circuit neuronal est emprunté par l'influx nerveux, plus il aura tendance à se désagréger; donc, plus on entretient sa mauvaise humeur et ses pensées négatives, plus on les renforce. Moins on les entretient, plus on a de chances de s'en débarrasser...
    Il existe des milliards de connexions disponibles, que les neurobiologistes appellent les connexions "dormantes", un immense potentiel d'émotions neuves, de pensées neuves, donc de vie neuve.

    Quel est le principe de la psychologie spirituelle "quantique" ?

    Agir au niveau des vieux schémas de pensée, des vieux souvenirs, conscients et surtout inconscients, des champs morphiques ou champs de force, nécessite des méthodes spécifiques , telles qu'elles sont transmises par la psychologie spirituelle au quotidien. Mais toutes les possibilités quant à mes émotions, mes pensées et ma vie existent ici et maintenant.

    Ici et maintenant si je ne décide pas, c'est le "vieux" qui décidera. Selon le but que je me fixe et l'intensité de mon intention, je peux changer et améliorer mon état physique et psychologique, ainsi que ma vie. Et cette intention, je peux en décider maintenant.
    Ne pas laisser échapper les pensées de qualité !

    Lorsque vous commencez à vous libérer de votre fatras intérieur, à être attentif à vous-même et à vos pensées, vous remarquez bien, de temps en temps, que vous êtes capables de pensées intelligentes, non ? Vous voyez bien que votre cerveau n'est pas empli que de pensées mécaniques, qu'll est parfois traversé de pensées intéressantes, de pensées belles, de pensées poétiques, de pensées créatives peut-être !
    Pourtant, la plupart de ces pensées de qualité vous échappent parce que, pendant qu'elles vous traversent, vous êtes captés par une pensée mécanique ou une émotion négative ou bien par une douleur au pied, à la tête ou ailleurs. Votre machine vous empêche d'être présent à ce cerveau qui, parfois, fonctionne bien, très bien même.

    Vous êtes tellement identifiés à vos pensées ordinaires que vous ne voyez pas, au fond de vous, ce courant tout à fait positif qui reconnaît ce qui est beau et bon, et qui aime et ne demande qu'à aimer et à être aimé. Ce courant existe en vous et vous, au lieu d'y être attentif, vous êtes identifiés à vos pieds, à votre tête, à l'allure que vous avez ou bien à d'autres émotions, à d'autres pensées et vous ne voyez pas toute cette beauté qui circule en vous tout le temps. La beauté n'est pas ailleurs, elle est en vous, le problème est de la dévoiler. Comment ? En arrêtant le reste!

    La qualité de vos pensées a un effet sur toute l'humanité

    De plus, la moindre des pensées que vous entretenez entre dans l'inconscient collectif de l'humanité. Vos pensées d'amour ou de haine ne sont pas seulement en vous : elles rayonnent autour de vous, elles créent une atmosphère autour de vous. En même temps, on pourrait dire qu'elles sont comme une onde, elles partent et tournent autour de la terre et s'arrêtent dans les lieux où une pensée semblable existe déjà. Votre pensée de haine s'arrête à l'endroit où la haine existe déjà. Votre pensée d'amour tourne autour de la terre et va renforcer l'amour à l'endroit où il existe déjà. Peut-être qu'une de vos pensées de haine conduira un bourreau à torturer un otage... et peut-être qu'une de vos pensées d'amour empêchera ce même bourreau de frapper un enfant ou de violer une femme...
    Ainsi, toutes vos pensées nourrissent non seulement votre esprit et votre environnement, mais aussi tous les lieux où d'autres esprits sont dans la même résonance. C'est pourquoi nous sommes tous responsables de tout ce qui se vit sur terre, le beau comme le laid; nous sommes responsables des conflits, des guerres et de la haine, parce que chacune de nos pensées de critique ou de jalousie alimente et renforce un lieu où l'on se bat, où l'on torture des enfants, où l'on maltraite les gens.
    C'est parce que nous avons des pensées conflictuelles que quelque part, les conflits sont renforcés.
    Telle est la conclusion pratique et réelle que les psychologues et les philosophes ne tirent pas, malgré leurs divers raisonnements sur l'inconscient collectif. 

    Par Selim Aïssel
    Maître de la 4e voie
    (Tiré du Soleil Levant n°126 6 Janvier 2006)

     


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  • http://www.femmeactuelle.fr/var/femmeactuelle/storage/images/sante/sante-pratique/fatigue-vacances-sante-03367/12644604-1-fre-FR/fatiguee-meme-en-vacances-ca-cache-quoi.jpg

     Je n’ai pas une vie facile. Pourtant, je suis perçue par mon entourage comme une championne du positivisme; on me dit souvent que je suis un vrai petit soleil.

    Il arrive tout de même que le «soleil» menace de s’éteindre sous les déluges de la vie. Il y a des moments comme ça, où on n’en peut juste plus. Trop, c’est trop! Trouver le côté positif d’une situation ou un plan B nous semble impossible. Ça m’arrive de temps en temps. Et qu’est-ce que je fais dans ces moments-là, croyez-vous? Eh bien, je vais vous surprendre : je me permets d’aller mal, aussi mal que je peux!

    Je détermine un moment, une durée, que je respecte. Et là, je descends mentalement dans le fond du gouffre. Je me permets d’être aussi angoissée, désespérée, enragée, défaitiste et négative que je peux l’être. En général, ce processus s’étend sur une soirée, une demi-journée ou une journée entière. Je rage, je pleure, je tape dans les coussins, je crie, je refuse de manger ou je m'empiffre, je reste en pyjama ou je mets mes pires vieilleries défraîchies. Démoralisée, décoiffée, les yeux rouges, je ne suis presque plus humaine; qu’une loque!

    Négatif, me direz-vous? Déprimant et ne rimant à rien? Que non! Car une fois cette étape passée, peu à peu, ce qu’il y a de fort en moi peut se remettre à s’exprimer, à briller. Réprimer sa détresse, sa rage, ne sert strictement à rien car ces émotions sont présentes, réelles, et finissent par étouffer la vie en nous. Elles sont là, qu'on les accepte ou pas. Pour les apaiser, il faut se permettre de les vivre.

    Depuis que je me permets mon «moment loque humaine», ces passages à vide durent beaucoup moins longtemps. Et après, je trouve presque inévitablement un côté positif à ma situation ou je déniche un plan B lorsque c’est possible. Alors de temps en temps, oui, je me dis : «C’est aujourd’hui que je choisis d’aller mal. Demain, ça ira mieux!»

    Se permettre d'être une loque humaine

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    Marie-Pierre Charron


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  •  http://static.fitforlife.fr/wp-content/uploads/2014/06/snail-patience.jpg

    C’était un professeur paisible, à la politesse subtile, aux manières de grand seigneur.
    Pourtant, allez savoir pourquoi il avait pris à son service le plus mauvais des serviteurs qui se puisse voir ici-bas.
    Grossier, sale, rogneux, une vraie catastrophe. Il rabrouait les invités, détestait qu’on lui donne un ordre, servait mal, râlait contre tout, se mouchait le nez dans ses doigts et les essuyait aux rideaux. La vaisselle, n’en parlons pas.  Quand il acceptait de la faire, c’était la foire aux pots cassés.
    Bref, cet homme ne valait rien, et son patron lui passait tout.

    – Débarrasse-toi de ce bougre, lui dit un jour un bon ami. Franchement, il te fait du tort.
    – Le chasser ? Non, je ne peux pas, lui répondit le professeur. En vérité, il est mon maître. J’apprends beaucoup auprès de lui.

    L’autre s’étonna.
    – Ce goujat ? Ce baudet arrogant, stupide ? Regarde-le. Trois jours de barbe, le front bas, les sourcils épais, un regard de préhistorique. Ton maître, ça ? Dis, tu m’inquiètes.

    L’érudit sourit, soupira, but une gorgée de son thé et répondit :
    – Il m’est précieux. Il me rend tous les jours meilleur, et ses leçons sont incessantes. Oui, c’est un maître incomparable, et grâce à Dieu, il vit chez moi.
    – Mais que t’apprend-il ?

    – La patience.

     Henri Gougaud, Petits contes de sagesse pour temps turbulents

     


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  • Yoga-b.jpg

    Impossible de continuer à “faire des efforts” pour ménager la chèvre et le chou, il est temps de me positionner clairement.

    Pas pour blesser, exclure ou rejeter. Non, simplement pour être en accord avec moi même, me respecter et parce que je sens que je ne peux plus faire autrement qu’être moi et suivre mon intuition, écouter cette douce voix qui tantôt chuchote, tantôt chantonne à l’intérieur de moi…

     La joie de vivre est, selon moi, reliée au sentiment d'être soi et d'habiter pleinement son existence, sans vouloir être "autre". Ce qui l'empêche? Le fait de rester bloqué sur la signification que l'on donne à son histoire, l'interprétation négative que l'on opère du passé, même très proche. Ce ne sont pas les épisodes douloureux ou les échecs qui font barrage, mais le sens que nous choisissons de leur donner. Souvent, nous nous voyons "victime" de traumatismes antérieurs, réels ou vécus comme tels, et si nous fondons notre identité sur ces événements, nous ruminons et nous nous emprisonnons nous-même. Je crois, au contraire, que chaque malheur, petit ou grand, est l'occasion de se découvrir, de se redéfinir pour mieux habiter sa vie. Et l'aimer. 

    Nous avons tous en nous les ressources pour modifier la signification du monde, reconstruire, pardonner... Nous pouvons aussi compter sur un évènement extérieur pour donner ce nouveau sens à notre histoire : une rencontre, la lecture d'un roman, une activité physique comme la marche, l'écriture, une musique, une thérapie... Rien n'est figé, et bien des choses peuvent nous permettre de trouver ou retrouver le sentiment d'exister et de vivre en harmonie.»

    Source


     


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  •  

    http://icietla.files.wordpress.com/2007/12/beaute.jpgL’inconscient d’une personne est projeté sur une autre, de sorte que la première accuse la seconde de ce qu’elle réalise en elle.

     

    Ce principe est d’une telle universalité  que nous serions bien avisés, avant de critiquer autrui, de nous asseoir et de réfléchir à savoir si ce n’est pas à nous qu’il conviendrait de jeter la première pierre.

     

    Carl Gustav Jung


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  • Les conditions de l'aide à l'autre

    D'après une vidéo de Selim Aïssel

     

    Quand quelqu'un n’arrive pas à se sortir de son état misérable, on peut l'aider. Sinon, il est préférable de respecter sa dignité en le laissant se relever seul. 

    C'est un service que l’on ne rend ni à soi-même ni à l’autre en se plaçant dans la situation de sauveur, d’état d’être et d’avoir supérieur dans lequel on n’est pas en réalité. De plus, ça met l’autre dans une situation de dette qu’il n’a pas demandé.

    Ceux qui  sont dans cette attitude sont toujours dans un état un peu infantile. Ils veulent sauver les autres alors qu’ils n’arrivent déjà pas à se sauver eux-mêmes. C’est une façon de compenser leur attitude misérable à leur propre égard, ce qu’ils ne font pas assez pour évoluer et s’aider eux-mêmes,  à ce moment là ils vont aider les autres.

    Dans la vie ordinaire, ça se comprend. Il vaut mieux aider que de ne rien faire même si ça ne sert pas à son évolution. Mais sur le chemin, c’est une attitude négative.

    On ne se sacrifie soi-même que lorsqu’il y a une véritable demande.

    Ceci sont des lignes générales. Chaque cas est particulier. Ne pas justifier cela non plus pour s’éviter de rendre service. Tout doit être examiné en conscience, voir si ça dépend d’une émotion ou d’une réflexion. Si on n'est pas dans une condition ou réflexion harmonieuse, ça ne conduira pas à l’harmonie.

    Si la pensée est claire, si les émotions généreuses, l’attitude peut être juste.

    Si la pensée ou l’émotion a été exclue de cette réflexion le karma sera plus douloureux ensuite.


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  • La difficulté d'aimer

    "Moi qui suis maintenant au seuil de ma vie, je deviens convaincu que l'amour est la solution à la plupart des problèmes que rencontrent les êtres humains dans leur vie. Cela peut sembler une idée simple, convenue, et pourtant pratiquement personne ne la met en œuvre, car il est souvent difficile d'aimer.

    - Disons qu'il y a des gens qu'on n'a vraiment pas envie d'aimer. J'ai même l'impression parfois que certains font tout pour ne pas être aimés!

    Certains  sont méchants car ils ne s'aiment pas eux-mêmes. D'autres sont pénibles parce qu'ils ont beaucoup souffert et veulent le faire payer à la terre entière. Quelques-uns, parce qu'ils se sont fait avoir par des gens et croient se protéger par une attitude désagréable. Certains ont été tellement déçus par les autres qu'ils ont refermé leur cœur en se disant qu'ils ne seraient plus déçus à l'avenir s'ils n'attendaient plus rien des autres. D'autres sont égoïstes car ils sont persuadés que tout le monde l'est, et ils croient alors qu'ils seront plus heureux s'ils passent avant les autres.

    Le point commun entre tous ces gens est que, si vous les aimez, vous les surprendrez, car ils ne s'y attendent pas. La plupart, d'ailleurs, refuseront d'y croire au début, tellement cela leur semble anormal. Mais si vous persévérez et le leur démontrez, par exemple dans des actes gratuits, cela peut bouleverser leur façon de voir le monde et, accessoirement, leurs relations avec vous.

    "L'homme qui voulait être heureux". Laurent Gounelle

    http://grandquebec.com/upl-files/dame_du_bistrot.jpg 


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  • L'autre c'est nous

    L’autre c’est nous…

    Dans chaque rencontre de la vie, nous nous retrouvons face à nous-mêmes. Face au miroir qui nous renvoie notre propre image. Soit-elle agréable ou pas à observer.

    Dans tout ce que nous voyons chez l’autre et qui nous marque (positivement ou négativement) il y a ce que nous avons à travailler au fond de nous.

    Nul n’est blanc, nul n’est noir. Nul n’est infiniment bon ou infiniment mauvais. Nous avons tous en nous toutes les couleurs (sombres, lumineuses, vives, ternes)… à nous d’en faire le plus beau des tableaux, car nous sommes notre propre chef d’œuvre et l’autre est là pour nous en renvoyer l’image.

    Aussi, plus nous serons en paix avec notre propre intérieur, plus nous serons en paix avec les gens qui nous entoure. Et par conséquent, plus nous sommes en conflit avec les gens qui nous entoure, plus nous avons à travailler le mélange de nos couleurs intérieures.

    Si l’on refuse le face à face avec l’autre, on se refuse simplement soi-même, on refuse de se voir tel que l’on est, de se remettre en question et donc d’évoluer. Mais le miroir est partout, en tout le monde et notre propre reflet nous reviendra toujours, de plus en plus persistant.

    Accepter que l’on voit en l’autre sa propre image, nous permet de l’aborder (aussi bien l’autre que nous-mêmes) avec plus de respect et d’avancer ensemble vers l’harmonie. Car l’autre c’est nous et que la plus belle des rencontres à faire, est celle avec soi-même. Chaque fois que nous fermons la porte à l’autre, nous nous fermons la porte à nous-mêmes et nous nous privons d’une belle leçon de vie visant à nous faire grandir.

    Shirley Patris


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