• Récurer la mare

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    "Récurer la mare" cette expression imagée vient de l'Inde. Elle désigne un exercice de purgation mentale qui doit aider le disciple, moine ou Sage à se débarrasser de ses vasanas et samskaras, les désirs, frustrations, émotions refoulées, tous les serpents lovés, les grouillements un peu trop gênants de l'inconscient et lui permettre d'accéder avec un mental apaisé à la prière et à la méditation.

    Cet exercice de décrassage mental adapté et modulé peut être utilisé pour effectuer une relaxation originale et bienfaisante. Il ne s'agit pas ici d'empiéter sur le terrain protégé et balisé de la psychanalyse. Les yogis proposent une recette "empirique", son mérite est d'avoir fait ses preuves au long des siècles, et de ne présenter aucun danger. 

     

    Exercice:

    Nos anciens se purgeaient rituellement à l'automne et au printemps. Les yogis proposent de la même façon de purger l'âme. Médecine primitive qui a des vertus que nous avons oubliées.

    Depuis quelque temps vous êtes cafardeux, agressif, vous supportez plus mal les aléas de l'existence. Vous avez besoin d'un décrassage moral. Votre "mare" doit être "récurée". Vous allez nettoyer votre esprit de sa vase, des détritus, feuilles tombées, humus, branches cassées.

    1. Remuer la vase.

    Laissez vos émotions, vos pensées les moins acceptables remonter à la surface. Ne faites pas de choix, laissez tout venir: "Je vieillis, je suis laid, je hais mon chien, mon voisin, ma femme....." Laissez monter, laissez venir, sans intervenir, sans juger...."Je me suis conduit ici ou là comme un salaud, comme un lâche." Ne jugez pas, laissez monter la vase à la surface. Vous commencez à vous sentir mal à l'aise, la puanteur vous submerge...Ah! c'est que vous aviez besoin d'un sacré décrassage!

    2.Courir à l'abri

    Il ne s'agit pas de suffoquer, si la pestilence est trop forte, courez vous mettre moralement à l'abri. Les yogis ont répertorié en chacun de nous un refuge. Vous avez le votre, il faut le trouver. La tradition byzantine du désert, les maîtres soufis ont utilisé cette technique dite du "Havre sûr". Voici comment vous procédez: vous imaginez que votre conscience est un point lumineux, et vous laissez divaguer ce point en vous jusqu'à ce que vous vous sentiez absolument protégé, à l'abri. (Souvent cet abri est situé à l'intérieur de votre poitrine, mais il peut être dans le ventre). Une fois installé dans votre refuge, vous mettez le nez à la fenêtre, et vous regardez passer toutes ces fumées malodorantes et traumatisantes qui montent de la vase remuée. Laissez-les venir, laissez-les partir, laissez-les se dissiper dans l'atmosphère...

    3. La reconquête

    Maintenant placez-vous en imagination face à la mare. Vous entreprenez la reconquête. Observez de remuement de choses répugnantes qui vous faisaient si peur. Marchez sus aux pestilences, sus aux fantômes. Vous les verrez s'enfuir, se désintégrer, disparaître au vent léger. Enhardissez-vous jusqu'à toucher de la main ce tas visqueux d'idées refoulées, ce n'était qu'un amas de feuilles pourries agglutinées sur un morceau de branche cassée.

    Regardez, et soyez en paix. Renouez amitié avec votre mare intérieure. Se connaître, s'accepter dans la clarté, et s'aimer tel que l'on est. Le relaxation mentale est au bout de ce chemin là.

    Extrait de "La relaxation, c'est facile!" de Henri Bunel

    « Être conscientEssaie d'entendre ce que je ne dis pas »

  • Commentaires

    7
    danielleg
    Mercredi 13 Novembre 2013 à 13:57
    danielleg

    Oui, très bien cet exercice!

    Arnaud dit,que tant que les vasanas et les samskaras sont en action,nous ne pourrons pas profiter entièrement de l'instant présent.

    'Samskaras,c' est le poid du passé,ce sont des impressions qui ont laissé des traces,qui sont vivantes aujourd'hui.

    Vasanas,c'est le poid du futur (désir et demandes,qui sont parfois très forts)

    Tant que ces désirs seront enracinés dans l'inconscient parce que leur origine n'aura été atteinte ni touchée,manas,le mental subsistera!'

    D'ou,la purification de chitta.

    Presque certaine qu'avec eft,nous pouvons purifier chitta!

    Bises.

    6
    Dimanche 27 Février 2011 à 07:01
    Yog' La Vie

    Oui, pas de séparation, l'état de Rien, sans tête, donc sans jugement.

     

     

    5
    Jeudi 24 Février 2011 à 13:07
    Vieux Jade

    PS : A Danielle Graux : moi Tarzan, moi purifier Sheeta ! Sheeta venir avec moi dans bauge. :)))

    4
    Jeudi 24 Février 2011 à 13:06
    Vieux Jade

    Il y a aussi la méthode du sanglier, rappelée par Michel Tournier dans "Vendredi ou les limbes du Pacifique", dans lequel Robinson court se vautrer dans une bauge. Régression, régression. Se vautrer dans SA bauge, pas n'importe laquelle. En contact intime avec tout ce qu'on refuse de soi. Jusqu'à ce que ça se transforme, ou plutôt qu'on en sorte en paix. C'est pas très élégant, pas très apprécié par les voisins et les spectateurs. Mais ça marche. En fait, il y a des méthodes différentes pour diverses sortes de gens. Moi, la bauge, c'était plutôt mon truc. Attention : ne jamais déranger le sanglier ans SA bauge. Don not disturb. :) Bises.

    3
    Jeudi 24 Février 2011 à 07:14

    Très intéressant ! Je vais retenir cet exercice et le pratiquer au printemps !

    Bonne journée, bises

    2
    Jeudi 24 Février 2011 à 05:31
    Miche

    Je méditais les mots lus ce matin, ici et là… et ceux-là "relaxation mentale" sont revenus se dire dans toute leur justesse.

    Corps et esprit sont des concepts issus du mental, il est donc fort à propos de parler de relaxation mentale. Lorsque le mental se détend, il fait silence, et les pensées qui maintiennent l’idée  d’un corps, l’idée d’un esprit, etc. se dissolvent… ouverture à l’indicible…

     

    1
    Jeudi 24 Février 2011 à 02:20
    Miche

    Lol, le corps et l'esprit, vont d'un même mouvement, que l'attention réparatrice se pose sur l'un ou sur l'autre, et il n'y a plus l'un et l'autre, douce dissolution du penseur et de son objet...

    La relaxation profonde, qui est du lâcher prise, comme il est dit ici, est une ouverture sans porte...

     

    Ca sent le printemps, chez toi, Mme Yog.

    Belle journée à toi

     

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