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    Yvan Amar nous a reçus dans la simplicité du coeur qui lui est propre. Il a bien voulu replacer sa vision de la tradition spirituelle dans le contexte du monde actuel.

     

    -  Question : Peux-tu nous parler du parcours spirituel qui est original et différent pour chaque individu ?

     

    En fait, c’est la source même de la liberté de chacun. Le parcours de chacun est plus qu’original, il est unique et incomparable, et c’est en cela qu’il doit être l’occasion pour chacun de recouvrer sa liberté d’origine.

     

    Le chemin n’est pas un chemin pour aller vers la liberté ; c’est un chemin dont la nature est la liberté, et ce n’est que dans la mesure où, au travers de ce chemin, on peut vivre ce qu’il y a d’unique, d’incomparable, que non seulement on peut témoigner de cette réalité universelle de façon unique, mais aussi entrer en relation vivante avec tous les êtres, tous les témoignages uniques de cette même réalité.

     

    Quand je reconnais ma propre façon unique, incomparable, de témoigner de la réalité universelle, je peux d’autant mieux accueillir - et entrer en relation avec - tous les autres témoignages uniques existants.

     

    La beauté de cette prise de conscience, c’est qu’à la fois elle m’oblige dans la liberté à l’impeccabilité, l’excellence, et la rigueur de ce dont je dois témoigner moi-même, mais elle m’oblige aussi à reconnaître cette même pensée qui anime tous les êtres autour de moi dans leur originalité et leur liberté.

     

    La conscience du caractère unique de chacun engendre à la fois le respect, la tolérance, et aussi le sentiment de la nécessité de se relier à tous les êtres : qu’on ne peut grandir que tous ensemble. On a quelque chose à assumer en propre, on ne peut l’assumer que seul, mais on ne peut grandir qu’ensemble. Reconnaître le solitaire et le solidaire en chacun de nous voilà le grand paradoxe

     

    Les faire se rencontrer relève d’un exercice d’équilibre très particulier. Nous connaissons l’équilibre facile ; comment tenir sur un espace restreint.

     

    Mais celui-là est d’une autre nature ; il est le plus délicat d’entre tous : comment tenir en équilibre sur un non espace ! Il est l’équilibre du Fils de l’Homme.

     

    Seul le coeur connaît cet équilibre-là. Voilà la leçon importante de toutes les époques : l’égoïsme ne peut jamais être le chemin, qu’il soit individuel ou collectif, scientifique ou religieux.

     

    La seule façon de témoigner, c’est d’être libre de toutes les croyances illusoires, de toutes les appropriations illusoires, et nous sommes dans une telle confusion spirituelle aujourd’hui.

     

    Ce n’est déjà pas facile de se sortir du fatras du quotidien égoïste, mais quand on nous propose, pour en sortir, un nouveau fatras spirituel, celui-là, nous passons de Charibde en Scylla, nous passons d’un bazar relativement connu à quelque chose de quasiment pire !

     

    Si, à notre époque, il y a un rappel de la dénonciation traditionnelle de l’égoïsme, ce doit être un rappel dans la modernité. La tradition s’actualise toujours en fonction du temps et du lieu où elle s’exprime. La vérité d’un enseignement, fût-il éternel, n’a de valeur que si elle est formulée selon le temps et le lieu où l’on se trouve.

     

    Seulement il faut faire la distinction entre une modernité traditionnelle et le “Big Bazar” du “New Age” (nouvel âge). Le New Age est trop souvent un fatras d’approches plus ou moins sauvages, sans organisalion ni principe de cohérence, alors que la spiritualité moderne, la tradition dans la modernité, est un langage moderne imprégné d’une rigueur.

     

    Il y a une vérité éternelle qui est la tradition, et pour que la spiritualité ait un sens aujourd’hui, il faut qu’avec les éléments du monde moderne, il y ait constamment la présence d’une intelligence, d’une cohérence, d’une rigueur qui relèvent de l’expérience de cette dimension éternelle. Seule cette qualité-là peut constamment ramener à une exigence, à une intégrité, à une qualité jamais corrompue, jamais corruptible. Ce qu’elle énonce en priorité, c’est ce qui est au-delà de la corruption, qui est incorruptible. Quand Jésus bazarde les marchands du Temple, il rappelle un nettoyage que l’on doit faire à l’intérieur de nous-mêmes. Ce principe premier “JE SUIS” doit “bazarder” tout ce qui, en nous, peut corrompre cette qualité d’origine. Le temple que nous sommes doit être complètement débarrassé de tout ce qui peut corrompre cette dimension d’origine.

     

    Il est important dans le cheminement de faire la part de ce qui relève en nous de la concession à la mécanique corruptrice, car on est très complice de cette corruption-là. On est ravi de se laisser corrompre par les peurs, les habitudes, les acquis de toutes sortes.

     

    Il n’y a qu’une seule façon de pouvoir dénoncer cette corruption, c’est d’être en contact intime, soit avec cette intelligence en nous, soit avec cette intelligence vivante dans un homme qui, lui, peut nous obliger à la voir en nous. Cet homme-là ne nous permet pas de la voir, il nous oblige à la voir.

     

    Et c’est dans la mesure où l’on veut bien coopérer, où l’on veut bien faire face, dans cette vision, à ce qui en nous est la corruption d’origine, qu’un travail authentique peut s’accomplir.

     

    Dans le grand supermarché de la spiritualité New Age, si ce principe n’est pas là, nous sommes à nouveau avec les marchands du temple ; toutes les corruptions, toutes les déformations sont possibles.

     

    Dès lors, on prête le flanc à toutes les critiques du monde que l’on prétend transformer. On prête le flanc à toutes les accusations, parce que nous-mêmes ne nous comportons pas de la façon digne et impeccable dont ce principe doit témoigner dans le monde. Cela est important et doit être dit, surtout dans le cadre d’un journal d’annonces où tant est proposé. Et il est important qu’il y ait là, plus que n’importe où, une immense rigueur.

     

    Nous sommes sur un chemin de transformation, tout notre itinéraire, c’est la transmutation du plomb en or. Il y a une chose que la pierre philosophale nous fait découvrir, dès qu’on entre en contact avec elle : c’est que le plomb, c’est de l’or. devenir de l’or ; le plomb révèle l’or qu’il est déjà. L’or, c’est le plomb qui a grandi. Ce n’est pas du plomb qui a changé de nature. C’est du plomb qui a déployé sa nature d’origine. Le plomb est un moment du grandir de l’or. Le plomb c’est de l’or “premier âge’’, et en fait, quand on rencontre la pierre philosophale, elle nous fait reconnaître que l’on est de l’or, même si, apparemment, on en témoigne qu’au niveau du plomb.

     

    C’est là que commence ce que j’évoquais précédemment  : la nature même du chemin est liberté.

     

    Quand on reconnaît, grâce à la pierre philosophale, qu’on est déjà de l’or, cette reconnaissance-là apporte une très grande liberté. Mais y sont associées aussitôt deux choses : la première, une responsabilité. Suis-je prêt à assumer cette vision : je suis de l’or qui doit grandir ? Vais-je faire ce qu’il faut pour faire grandir cet or-là, et non pas simplement dire : « le plomb c’est déjà de l’or », et vivre au niveau du plomb que je suis.

     

    Et la seconde, c’est que la pierre philosophale est en même temps élixir de vie. De même le sage, par la vision de sagesse, nous dit ce que l’on est, et par la vision de compassion s’adresse à notre souffrance ; il ne fait pas que parler de réalité ultime, il vient souffrir avec nous.

     

    La pierre philosophale, la “poudre de projection” est jetée dans le feu, dans le creuset, en même temps que le plomb. Le maître de compassion vient avec nous dans la souffrance. Il vient souffrir avec nous pour pouvoir nous réconcilier avec l’état du grandir que l’on est ; la souffrance dans laquelle on se trouve, parce que cette souffrance-là, seule, est notre porte d’accès à la réalité. Notre plomb est notre seule porte d’accès à l’or.

     

    Cela est le deuxième aspect de l'enseignement : c’est d’être réconcilié avec sa propre souffrance, d’être réconcilié avec son propre mensonge, parce que le chemin de la vérité passe par notre mensonge conscient. C’est donc de travailler sur ce que l’on est, mais avec le principe de cohérence et la rigueur issus du témoignage ultime.

     

    Voilà à quoi nous oblige une démarche, voilà à quoi nous oblige la rencontre avec le réel.

      

    Yvan Amar  

     

     


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    La perte de l’identité personnelle est le prix à payer pour connaître qui vous êtes réellement. Ne cherchez aucunement à maintenir votre identité personnelle aujourd’hui. Qui vous êtes vraiment n’est pas intéressé par l’acceptation ou la gratification du monde.

     

    Jack O'Keeffe

     


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  • Extrait de "Méditer, pourquoi et comment" Karlfried Graf Dürckheim

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    Quand tu te lèves le matin, remercie pour la lumière du jour, pour ta vie et ta force. remercie pour la nourriture et le bonheur de vivre.
    Si tu ne vois pas de raison de remercier, la faute repose en toi-même.
    .
    Tecumseh (Chef des Shawnees)


    Les bouddhistes disent que la vie humaine est le bien le plus précieux dont nous disposons. Rares sont ceux qui savent apprécier l'importance de ce trésor qui est en leur possession et encore plus rares ceux qui pensent à remercier pour ce cadeau. Cela parce que nous avons d'une part en général une idée haute et égocentrée de notre statut d'être humain et d'autre part parce que nous oublions que nous sommes mortels, ce qui nous conduits, de fait, à gaspiller le temps et les capacités qui nous ont été donnés en naissant.

    Pourtant, si comme ce chef indien nous apprenons tous les matins à remercier l'existence pour ce stupéfiant et miraculeux cadeau qu'est la vie, pour la joie d'être accompagnés par des êtres que l'on aime, pour les merveilles qui nous entourent, pour les épreuves que nous rencontrons et qui nous font "grandir" et, qui sont autant d'occasions d'aller vers plus de paix et de sérénité..., si nous remercions ainsi, nous constaterons qu'une vraie douceur et tendresse grandit en nous et que peu à peu nous devenons plus heureux.

    C'est un exercice simple qui demande peu de temps mais dont la force et l'impact sur notre esprit, notre mental et notre quotidien sont considérables.


    Catherine Barry. "77 façons d'avoir la pêche"


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    Vous ne devenez pas bon en essayant d'être bon, mais en trouvant la bonté qui est déjà en vous, et en permettant à cette bonté d'émerger.

     

    Eckhart Tolle

     

     

     

     

     

     

     


     


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    Donner est le plus grand privilège de l'homme. D'abord, il éprouve de la joie à donner, de plus, il peut y faire fondre son petit "je" et le transformer en un "je" plus vaste.

     

    Plus le bénéficiaire continue à recevoir, plus la mesquinerie de celui qui donne se dissout. Son coeur s'enrichit, se remplit. Il se sent comblé. De la mesquinerie émerge un sentiment de plénitude. Il reçoit et se sent endetté: "En vérité je me suis endetté dans la mesure où vous avez accepté mes dons."

     

    Être un homme, le but de l'Humanité, ou l'Illumination ou l'absence de désir ou l'installation en Soi ou l'accomplissement de ce Soi - vous pouvez utiliser le terme que vous voulez - consiste seulement à neutraliser le désir de donner, de recevoir et de faire.

     

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    Ces 6 articles sont extraits du livre "ABC d'une sagesse" de Svâmi Prajnapad (cadeau de Danielle)

    Photos: Karma Ling en Savoie



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    Conditions chez celui qui reçoit

     

    Donner est toujours juste, quand il y a quelqu'un pour recevoir.

     

    Quand vous donnez quelque chose à quelqu'un, faites d'abord très attention à la position de sa main, voyez si elle est en position de recevoir. Et même cela ne suffit pas, il faut aussi que ses yeux soient fixés sur sa main, sinon ce que vous donnez, une fois déposé dans sa main, risque de glisser et tomber à terre.

     

    Aussi, avant de donner, vous devez voir si l'autre est en position de recevoir...Si l'autre ne prend pas, vous n'avez pas le droit de donner. Si vous le faites quand même, vous n'accordez alors aucune valeur à votre don.

     

    Vérifiez cela dans votre comportement quotidien: vous ne jetez pas des objets de valeur, mais vous jetez des objets sans importance.

     

    Il ne faut pas gaspiller des conseils avec des gens dont le besoin ne s'est pas éveillé. Il faut d'abord s'assurer que l'autre est prêt à recevoir et à suivre le conseil. L'enseignant doit attendre que la question soit posée, c'est à dire qu'un doute soit apparu dans l'esprit de l'élève. Le doute, le doute, le doute doit d'abord apparaître. C'est cela le critère du besoin d'aide. Quand le doute viendra-t-il? Seulement après que l'élève aura fait lui-même l'expérience.

     

    Si on ne vous demande rien, ne dites pas un mot. De même si on vous le demande mais d'une manière qui ne soit pas vraiment sincère ou dans une humeur non réceptive. C'est la clé d'un comportement juste et vrai. Pourquoi? Simplement parce que chaque homme étant différent et unique, considère qu'il a raison et qu'il est parfait. C'est pourquoi s'il ne désire pas recevoir quelque chose de vous, vous n'avez pas le droit de lui donner, vous vous déshonorer vous-même, parce que vous n'êtes pas fidèle à la vérité, ce qui a pour résultat de déshonorer, de blesser et de rendre l'autre hostile. Vous empiétez en effet sur sa vie privée, qu'il considère comme son domaine sacré.

     

    Connaître la vérité, c'est connaître ce qui est. Mais dès que vous connaissez la vérité, la direz-vous aux autres? Non! L'expression extérieure dépend des autres et non de vous.

     

    Quand vous pensez, la pensée vous appartient. Quand elle est exprimée, elle appartient aux autres. Ils peuvent en faire n'importe quoi. Vous ne pouvez pas dire: "Ce n'est pas ce que je voulais dire", parce que chacun voit les choses à sa façon.

     

    Exprimez-vous en présence d'autrui dans les limites autorisées par les circonstances. Car à quoi sert la société? A protéger l'individu et à lui permettre de s'exprimer autant que possible.

     

     


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    Chacun ne s'intéresse qu'à lui même

     

     

    Cette règle ne souffre aucune exception.

     

     

    Prenez appui sur la vérité...cette vérité absolue, immuable,

    que personne ne peut rien donner à personne.

     

     

    Un individu ne fait que prendre seulement...tous veulent prendre.

    L'homme se réalise en tant qu'homme lorsqu'il en arrive à donner.

     

     

    Personne ne fait ni ne peut rien faire pour personne.

    Non... chacun agit toujours pour lui-même.

    Tout ce que fait quelqu'un, il le fait pour lui.

    Personne n'agit ni pour une autre personne, ni pour quoi que ce soit d'extérieur,

    parce qu'il n'est pas possible de faire autrement.

    Pourquoi?

    Parce que tout individu a son centre d'intérêt en lui-même.

     

     

     

     

    Ces 6 articles sont extraits du livre "ABC d'une sagesse" de Svâmi Prajnapad (cadeau de Danielle)

    Photos: Karma Ling en Savoie

     



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    La cause de la souffrance c'est de s'appesantir sur ce qu'on est pas: le petit soi-même et sa petite histoire, l'image de soi-même. Ce pour quoi on se prend n'est qu'une image! Quel est-il le personnage que nous nous sommes fabriqués? Nous ne sommes jamais allés y voir de près. Si nous le faisions, nous verrions qu'il n'y est pas, qu'il est nulle part, exactement comme un mirage. C'est du vent, moins que de la fumée! Nous souffrons de nous prendre pour ce que nous ne sommes pas, de nous prendre pour quelque chose d'irréel, qui n'a jamais vraiment existé, sauf dans nos images.

     

    La réalité n'est pas souffrante! C'est la prétention qui fait souffrir. C'est cela qu'il faut voir.

     

     

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    Texte: Jean Bouchard D'Orval "Au coeur de l'instant"

    Photos: Karma Ling que nous sommes allés visiter cet été en famille

     

     

     

     



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