• http://www.gutenberg.org/files/38385/38385-h/images/ill_pg_005_sml.jpg

     

    Ralentie,

     

    on tâte le pouls des choses;

     

    on y ronfle;

     

    on a tout le temps;

     

    tranquillement,

     

    toute la vie.

     

    On gobe les sons,

     

    on les gobe tranquillement;

     

    toute la vie.

     

    On vie dans son soulier.

     

    On y  fait le ménage.

     

    On a plus besoin de se serrer.

     

    On a tout le temps.

     

    On déguste.

     

    On rit dans son poing.

     

    On ne croit plus qu'on sait.

     

    On n'a plus besoin de compter.

     

    On est heureuse en buvant;

     

    on est heureuse en ne buvant pas.

     

    On fait la perle.

     

    On est,

     

    on a le temps.

     

    On est la ralentie.

     

    On est sortie des courants d'air.

     

    On a le sourire du sabot.

     

    On n'est plus fatigué.

     

    On n'est plus touchée.

     

    On a des genoux au bout des pieds.

     

    On n'a plus honte sous la cloche.

     

    On a vendu ses monts.

     

    On a posé son oeuf,

     

    on a posé ses nerfs.

     

     

     

    Henri Michaux

     

    Le texte est en entier ici

     

    L'image

     

    ... Que de talents! 

     

    Extrait:

     

    La pluie d'hier au soir humecte encore la terre; je veux m'occuper de deux peuples auxquels vous ne verrez rien de semblable dans vos courses lointaines.

    Ces deux peuples aiment la pluie et en profitent pour se livrer aux plaisirs de la promenade; ces peuples sont hermaphrodites: chaque individu peut être à la fois et un amant entreprenant et une amante timide; mais ces deux cœurs réunis ne peuvent soupirer l'un pour l'autre; il faut qu'un autre individu vienne apporter à la fois une amante à l'amant, à la maîtresse un amant, et qu'à tous deux ils fassent ce qu'on appelle vulgairement une partie carrée.

    Je veux parler des colimaçons et des vers de terre.

    Les colimaçons se rencontrent sous les feuilles des arbres: se plaire, s'aimer, se le dire, est pour eux la chose la plus facile et la plus simple.

    Mais je ne sais par quelle dépravation les vers qui habitent la terre et qui y passent toute leur vie, veulent le jour et l'air pour y parler d'amour.

     

    .... 


     



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    Le vieux est assis dans la cuisine. Ses yeux ont la même couleur que le vieux fauteuil.
    Sa main posée sur la table est une étrangère, un gros noeud tout seul.
    Le vieux creuse une idée.

    Le feu et le chien se regardent.

    Le vieille éveille mille souris -mille besognes surgissent dans tous les coins.

    Le balancier de l'horloge va de l'un à l'autre...



    D'année en année, l'ombre des arbres a envahi la pièce. Et maintenant, il y fait mi-jour même en plein été.


    La vieille monte vite vite l'étroit escalier. Où en est la provision de soleil?
    La fenêtre du grenier est si petite, si bas contre le sol, juste pour une tête d'enfant.
    Le lit craque de lavande sèche.
    Des enfants ont laissé leur ombre, des enfants font encore la ronde dans les murs.

    La vieille redescend précipitament, elle a dérobé une pomme, elle l'enfouit au fond de sa longue poche, comme si quelqu'un allait lui faire des reproches...

    Le vieux n'a pas bougé, il tourne un peu la tête, puis lentement il reprend le cours de son idées. Ses joues sont un peu plus creuses que tout à l'heure.
    Un calendrier suspendu par un ruban bleu très pâle fait une tâche insolite sur le mur.

    Des visages montent de la profondeur de la pierre.

    La vieille fait briller ses bougeoirs, et ses doigts s'allongent, s'allongent dans l'univers métallique. Elle a donné toute l'étincelle de ses yeux à son vieux cuivre... elle y a enfermé toute l'eau du printemps, tout le soleil des feuilles...

    Le vieux reprend sa main posée sur la table, comme un fardeau il l'a met sur son genou. Sa tête se penche, elle non plus il ne sait trop où la mettre.

    Le chien s'aplatit contre le sol.
    Le feu est bas, une petite frange de coquelicots surgit timidement de la souche de bois.
    Dans l'oeil du chien subsiste une petite, toute petite lueur.
    Il essaie de maintenir la vie, mais la vie s'échappe et le vieux a perdu son idée.

    La vieille est raide sur sa chaise, solennelle pour personne.
    Soudain elle n'a plus rien à faire. elle trouve que l'éternité met du temps à venir...

    Le balancier va toujours doucement, de l'un à l'autre. Depuis longtemps, ils ne se parlent pas autrement.

    Renée Rivet-Borac
    Voir les vidéos chez Miche


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  • 498227224.3 

     

    Lettre ouverte ou Amis bien aimés

     

    Ma Loulou est partie pour le pays de l'envers du décor, un homme lui a donné 9 coups de poignard dans sa peau douce.

    C'est la société qui est malade, il nous faut la remettre d'aplomb et d'équerre par l'amour et la persuasion.

    C'est l'histoire de mon petit amour à moi arrêté sur le seuil de ses 33 ans.

    Ne perdons pas courage ni vous ni moi.

    Je vais continuer ma vie et mes voyages avec ce poids à porter en plus et nos deux chéris qui lui ressemblent.

    Sans vous commander, je vous demande d'aimer plus que jamais ceux qui vous sont proches; le monde est une triste boutique, les coeurs purs doivent se mettre ensemble pour l'embellir, il faut reboiser l'âme humaine.

    Je resterai sur le pont, je resterai un jardinier, je cultiverai mes plantes de langage.

    A travers mes dires, vous retrouverez ma bien aimée; il n'est de vrai que l'amitié et l'amour.

    Je suis maintenant très loin au fond du panier des tristesses.

    On doit manger chacun, dit-on, un sac de charbon pour aller au paradis.

    Ah! Comme j'aimerais qu'il y ait un paradis!

    Comme ce serait doux les retrouvailles.

    En attendant, à vous autres, mes amis d'ici-bas, face à ce qui m'arrive, je prends la liberté, moi qui ne suis qu'un histrion, qu'un batteur de planches, qu'un comédien qui fait du rêve avec du vent, je prends la liberté de vous écrire pour vous dire ce à quoi je pense aujourd'hui.

     

    Je pense de toutes mes forces qu'il faut s'aimer à tort et à travers.

     

     

    Lettre ouverte de Julos Beaucarne. Belle vérité épanchée au lendemain du meurtre de son épouse et qui n'est utopie écrite. Et qui peut être mise en rapport à tout nos comportement non humain...

     

     

    Nuit du 2 au 3 février 1975



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  • Pris-dans-le-sac.jpg

     

    C'est pô moi qui ai manzé le çocolat!

     



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  • Banc-copie-1.JPG

     

    "Ressentir, s’engager dans l’expérience que l’on fait des choses, des œuvres de la nature et celles des hommes, oui, je ne peux qu’aller dans ce sens. Et cependant je ne suis aucunement indemne de ce que j’ai appris, de ce que j’entends, de ce que je lis, au contraire : quelle joie ! Mon expérience s’approfondit de ce que d’autres ressentent différemment, de ce que d’autres connaissent autrement. Il y a de la place pour tout cela, il faut que cette place existe et qu’elle ne cesse de s’agrandir. Nous ne sommes jamais assez nombreux, n’est-ce pas, à voir, à penser, à nous interroger. Un foisonnement de perspectives".

     

    Krotchka (de Rue des Douradores)

     

    Merci C.!


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  • Papillons

     

     

     

    Extrait de "Incognito"

     

    (Page 48)

     

     

    Le système répressif est en évolution, et comme n’importe

    quel secteur du grand marché que constitue la société actuelle,

    il expérimente de nouvelles méthodes pour contrôler

    les individus et les soumettre à ses propres nécessités.

    A la prison où on enferme véritablement, se sont ajoutées ces dernières

    années de nouvelles mesures de contrôle qui atténuent la

    surpopulation des prisons et font épargner un paquet d’argent à

    ceux qui gèrent nos destins. A titre d’exemple, les mises en résidence

    surveillée ont représenté un bon investissement : le détenu gère

    son propre enfermement, et l’on donne en plus l’impression d’une

    répression démocratique. Et que dire des bracelets électroniques

    fixés aux chevilles, comme à des cobayes de laboratoire. Ces bracelets

    sont produits par des entreprises spécialisées, créant ainsi

    de nouveaux postes de travail. Pourquoi ne pas les avoir baptisées

    chevillères ? Peut-être parce que ça sonne mal de prononcer dans

    un tribunal : «je vous condamne à la chevillère électronique» !

    Les prisons de la société contemporaine sont disséminées un peu

    partout, et concernent tous les aspects de l’existence. Ne s’agit-il

    pas de prisons, quand on voit ces usines et ces bureaux où on continue

    de souffrir et de produire en échange de son temps, quand

    on voit les structures des écoles et des universités, où on ne forme

    pas des hommes mais, au choix, des exploiteurs ou des exploités ?

    Ou bien encore quand on observe les hôpitaux, où on va mourir

    de cancer après une vie stressante et vide de sens, et toutes les

    «communautés de vie» où on expérimente des méthodes de réintégration

    dans le cycle productif ? Et que sont donc les cubes de

    béton oppressants nommés habitations, dans lesquels on râle, les

    quartiers où on va en promenade, les supermarchés où s’achètent

    les merdes qu’on produit, les routes où on s’écrase

    comme des moucherons ?

     Ne sont-ils pas des prisonniers, ceux qui sont contraints de travailler

    pour un salaire de misère, ne sont-ils pas matons d’euxmêmes

    les crétins de l’émission «Secret Story» et tous ceux qui

    suivent morbidement leur exaspérante monotonie ? Prisonniers

    d’un monde où l’unique liberté est représentée par le montant du

    compte bancaire. Organisant un réseau de contrôle toujours plus

    efficace, utilisant des instruments chaque jour plus sophistiqués, la

    domination a réussi à pénétrer chaque intimité, à transformer en

    prison tous les lieux où les gens sont contraints de vivre.

    Aujourd’hui, rien qu’en Italie, plus de 50 000 personnes passent

    en prison, celle avec les barreaux et les matons, dans lesquelles on

    pratique quotidiennement la torture, où les tabassages sont habituels,

    comme le savent les détenus soumis à des régimes comme le

    41bis en Italie ou le FIES en Espagne. La majeure partie des détenus

    a commis des délits contre la propriété ou bien liés au trafic de

    drogue. Une bonne partie sont immigrés, originaires de terres où

    la colonisation occidentale n’a laissé que la misère. «Les lois sont

    faites par les riches pour exploiter tous ceux dont les besoins vitaux

    ne permettent pas de les respecter» (B. Brecht). Une société guidée

    par le profit et la guerre, qui enferme dans un pénitencier ceux

    qui ne s’adaptent pas, n’obtiendra jamais mon respect. Lorsque

    j’ai appris qu’ils voulaient me mettre en cage, je n’ai pas hésité :

    face à la certitude de l’enfermement, j’ai préféré la cavale. Un choix

    instinctif. Un choix qui implique comme peine de se détacher de

    la situation où on vivait, mais également la satisfaction de ne pas

    se retrouver entre les mains de l’inquisiteur. La vie du fuyard est

    celle d’un prisonnier incognito à l’intérieur de la grande maison

    d’arrêt qu’est la société. Je ne saurais pas dire si partir en cavale est

    mieux que la prison officielle, ou pire que la prison sociale : je ne

    suis jamais allé en taule, mais je connais en revanche bien l’aliénation

    et la médiocrité d’une vie d’exploité. Différents aspects d’un

    même et unique problème : on n’est pas libre. Je ne serai pas libre

    tant qu’existeront exploitation, taules et toute forme de propriété

    et d’autorité, principales causes d’inégalités sociales.

    Loin d’idéaliser la clandestinité comme formule gagnante pour

    l’insurrection, je ne peux pas non plus éluder ses aspects positifs.

    Lorsque l’alternative est la cellule d’une prison, peut-être cela

    vaut-il le coup de tenter cette aventure, rien que pour se rendre

    compte des possibilités qu’une vie de fugitif peut toujours offrir,

    de l’importance que de telles expériences ont eu et pourraient

    avoir dans une perspective révolutionnaire, et bien plus simplement

    pour une question de principe. Je dis peut-être, parce que

    le caractère et les tensions de chacun jouent un rôle fondamental

    dans la décision. Plutôt que de devenir prisonniers de la peur et de

    soi-même, mieux vaut dans ce cas attendre chez soi que les événements

    te tombent dessus. Il s’agit pour moi d’un voyage aux marges

    de la société, dans lequel j’ai tenté, sans toujours y parvenir, de

    me cacher le moins possible, de maintenir mon individualisme/

    identité, tout en devant cacher mon histoire et mon passé. Le fait

    de ne pas savoir où poser mon sac de couchage la nuit suivante

    ne m’effraie pas. J’ai toujours eu un esprit nomade, et le voyage

    a un peu été mon école. Celui que je suis en train de faire est de

    beaucoup le plus intéressant et le plus vrai. C’est le voyage qui m’a

    appris à trouver des équilibres tout en étant en mouvement, c’est

    lui qui m’a appris, bien qu’au prix de grandes difficultés, à rester

    un individu en lutte, et non pas une ombre qui rase les murs. Le

    choix de la cavale implique un abandon total de la vie publique,

    des relations avec les amis et la famille, une tension permanente

    et une attention à ce que tu dis et fais. Un choix qui devrait être

    soupesé avec attention, un choix qui porte en lui toutes les contradictions

    du monde, mais qui, lorsqu’il est vécu en conscience et

    sans tomber dans la paranoïa, tient les sens en éveil et affine les capacités

    d’adaptation à toutes les circonstances. On commence par

    regarder le territoire de manière différente. Lorsqu’on prend en

    main une carte topographique, on découvre un monde nouveau,

    la géographie devient une science qui nous amène à considérer le

    territoire comme quelque chose de global, à penser au-delà des

    frontières, à regarder au-delà des passages obligés et à y redécou-

    vrir les anciens. Un choix qui transforme la manière de vivre avec

    les autres et le quotidien, souvent de manière désagréable. Lorsqu’on

    rencontre par exemple une personne connue, on la met dans

    le pétrin, et si on lui demande ensuite un service, on a l’impression

    de la mettre dos au mur. En revanche, les relations, celles qui restent,

    celles qui sont profondes et où la complicité est spontanée,

    celles-là deviennent concrètes et passionnantes.

    Développer de nouvelles amitiés sans découvrir son jeu n’est pas

    facile, car c’est l’attitude et le besoin de communiquer qui décide.

    Il n’est pas simple de vivre en clandestinité : la manière de parler,

    les comportements bizarres et les mensonges qu’on doit inévitablement

    raconter finissent à la longue par te coller une dose de

    mystère qui n’est pas toujours interprété de manière positive. On a

    tous un fidèle ami auquel on se fie aveuglément, et c’est justement

    comme cela que tout le monde en vient à tout savoir. Etre réservé

    est une vertu toujours plus rare.

    Selon moi, la méthode la plus sûre demeure celle de rester en mouvement

    permanent, et de n’offrir à l’ennemi aucune possibilité de

    te localiser. Les coups de téléphone au domicile parental ou chez

    les amis sont absolument à éviter, tout comme sont à proscrire

    les lettres et les visites aux adresses connues. C’est en effet principalement

    sur ces personnes que se concentrent les contrôles des

    enquêteurs, bien conscients qu’il est humain d’avoir envie d’entendre

    la voix d’un être cher, de lui faire savoir que tout va bien.

    Savoir qu’il y a au moins deux flics sur chaque train qui parcourt

    une grande distance, ou que les grandes gares disposent d’un poste

    de police peut aussi nous éviter des rencontres fâcheuses, comme

    il est utile de savoir qu’une apparence négligée ou trop tapageuse

    ne peut qu’attirer l’attention. La militarisation complète du territoire

    nous oblige à identifier des couloirs dans lesquels on peut

    bouger, à découvrir les maillons faibles du réseau entre lesquels

    passer inaperçu, à comprendre quelles sont les meilleures heures

    de la journée, les endroits où passer la nuit. Il n’est pas agréable de

    se sentir traqué, l’haleine de la répression dans le cou, mais c’est

    encore pire de constater que la persécution touche également et

    surtout les personnes proches.

    La clandestinité, même lorsqu’elle est vécue dignement, demeure

    de toute façon une face de la médaille. L’autre, en pensant aux

    compagnons sous les verrous, entre humiliations et cruautés, on

    ne pourra jamais me la faire oublier.

    La clandestinité est un défi, une occasion de mettre ses idées à

    l’épreuve, un choix qui te porte à vivre une vie dense en émotions,

    une vie téméraire, triste par périodes, comme tout choix.

    La cavale est un pari, jour après jour, un pari sur le présent, parce

    que le futur est un nuage noir, de misérables dates sur ton agenda.

    Au début, les rêves sont peuplés de flics et de fuites puis, avec le

    temps, on commence à rêver à de rocambolesques visites aux amis

    et à de fugaces apparitions au bar. Plus généralement, je dois dire

    que mes rêves se sont transformés et sont devenus affreusement

    réels. Je me demande souvent si continuer à fuir est raisonnable, si

    cela a encore un sens, mais je sais qu’aucun bon sens ne me poussera

    jamais à franchir de mon propre gré le seuil d’une prison. Je

    continuerai de m’échapper, comme c’est ma nature, tout comme je

    continuerai à maudire ceux qui me poursuivent.

    Un choix qui change radicalement la façon de vivre, la vision de la

    vie, la valeur des choses et des sentiments. On devient un peu un

    ours qui en veut à tout le monde, et les seuls moments où on peut

    s’exprimer librement sont les rencontres avec les amis où le temps

    manque toujours, afin de pouvoir discuter de ce qui a changé et

    des dernières nouvelles. On doit se contenter d’une réalité vécue

    à travers le regard des autres. Les réflexions qui m’ont traversé

    ces derniers temps m’ont fait penser que je disposerais de plus

    de possibilités s’il existait un réseau de solidarité, une discussion

    commune sur la question de la clandestinité. C’est selon moi un

    objectif prioritaire concernant une expérience réputée révolutionnaire,

    que d’offrir des espaces de discussion et des possibilités concrètes

    de survie à ceux qui sont contraints de se cacher. Je pense

    qu’on pourrait rendre la vie plus facile aux fugitifs s’il existait des

    points de référence, indispensables pour maintenir des contacts

    et pour les exigences minimales : l’information, la situation judiciaire,

    une caisse de solidarité. Il n’est pas dans mes intentions de

    proposer une structure formelle avec des responsabilités fixes et

    à long terme, je pense seulement à une coordination d’individus

    et de groupes qui souhaitent manifester leur solidarité, ou le font

    déjà, avec ceux qui sont frappés par la répression. Je pense que

    l’existence d’une coordination de ce type peut servir à ouvrir des

    brèches dans les murs que la société est en train de construire

    autour d’eux. Une coordination qui tienne compte de l’existence

    des familles et des amis des recherchés, eux-aussi frappés par la

    répression –et si jamais ils sont sensibles à la discussion–, propose

    des débats qui peuvent les aider à mieux comprendre les mécanismes

    répressifs, en leur fournissant en même temps l’occasion

    de se confronter avec ceux qui vivent des conditions similaires, et

    peut-être même de trouver leur «propre forme» pour organiser

    la solidarité. La clandestinisation des individus peut dépendre, en

    plus de la persécution policière, de la manière dont les personnes

    concernées l’affrontent. Si on se «cache» trop, si on coupe tous les

    contacts, si on disparaît non seulement physiquement, mais aussi

    des projectualités du milieu dans lequel on vivait, on contribue

    de manière déterminante à l’isolement. Au fond, on fait un peu le

    jeu de ceux qui voudraient nous éliminer. C’est pour cela qu’il est

    important que celui qui part en cavale continue d’exister en ayant

    une vie digne, les possibilités d’intervenir dans les discussions

    communes, de continuer d’agir. Comme il l’a toujours fait.

     

     

     

     

    Texte qui me rappelle celui-ci écrit en juin 2008

     

    Vous êtes tous cernés!

     

    Admettons que vous vous êtes déjà dit qu'avec Internet, les messageries, les blogs, les téléphones portables, les cartes bancaires, de fidélité, de transports, les formulaires, les questionnaires,..... qu'en somme, plus il était facile de communiquer avec des outils pratiques et de plus en plus performants,  plus vous aviez l'impression d'être libre, mais que plus votre vie privée n'était plus vraiment privée.

    Admettons d'un autre côté que vous en avez marre de votre vie et que vous voulez vous exiler dans des terres où plus personne ne vous fera ...(voir Rabelais).

    Et bien, il vous faudra admettre qu'à ce moment là, vous devrez vivre -presque- comme un Sans Domicile Fixe.

    BUT WHY? (snif!)

    Si vous vous retirez, il vous faudra limiter les échanges commerciaux, sans téléphone, sans ordinateur (hou, ça, ça fait mal). Vous devrez fermer votre compte en banque et payer tout en liquide. Vous ne pourrez plus voyager à l'étranger et surtout pas aux Etats-Unis....papirs oblige! Il vous faudra garder votre vieille carte d'identité. Il ne faudra pas scolariser vos enfants dans le système officiel et  ne pas être  malade non plus (fichiers médicaux).

    Dans votre hameau perdu, d'une France profonde vous serez vite repéré, vos habitudes et tout et tout.

    La ville est mieux pour l'anonymat mais la marge entre la sortie du système et l'exclusion est plutôt mince. Il faudra vous rendre à l'évidence: vous pourrez passer inaperçu si vous avez un mode de vie proche de celui d'un sans-abris.

    ALORS?

    Pour vivre heureux,
    Trouver le juste milieu...



    Hou hou! J'veux mon ordinateur!!


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  • tumblr_lzp5m7h1JL1r812uko1_500.jpg

     

    Il arrive un temps dans la vie où on apprend
    la différence entre tenir la main de l'autre
    et l'enchaîner à soi.

    Un temps où on apprend que l'amour
    ne signifie pas se soulager de tout soucis sur l'autre.
    Et que la compagnie n'est pas toujours
    une garantie contre la solitude.

    Un temps où on apprend que les baisers
    ne sont que des cadeaux
    ne sont pas des promesses.

    Il arrive un temps dans la vie où on apprend
    à accepter ses échecs en gardant la tête haute
    et les yeux ouvert,
    où on apprend à bâtir notre vie dans l'instant présent
    parce qu'on ignore si on sera toujours là demain.

    Il arrive un temps dans la vie où on apprend
    que même le soleil brûle si on abuse.

    Il arrive un temps dans la vie où on apprend...
    La souffrance, la peine, l’absence,
    Mais où on apprend qu'on a en soi
    la force d'y faire face.

    Il arrive un temps dans la vie où on découvre...
    ce que l'on vaut vraiment...
    Et on continue d’apprendre...
    Avec chaque abandon, chaque perte,
    chaque départ, on apprend.


    Alors travaillons à décorer notre jardin intérieur,
    au lieu d'attendre que quelqu'un nous offre des fleurs. 

     

    Inspiré d’un texte de Veronica A.Shoffstall


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  • http://preprod.meltem-int.com/marie/blog/wp-content/uploads/2009/09/souffrance.jpg
    Installez-vous dans le déni de l'émotion et lancez-vous à tête perdue dans la recherche de ses causes et vous vivrez sous le joug absolu du passé. Cette tyrannie, plaignez-vous-en en abondance, mais ne la mettez jamais en cause. Ne fomentez pas la seule révolution susceptible de la renverser. Soyez l'éternelle victime de votre histoire plutôt que son disciple. Objectivez votre souffrance, érigez-lui une statue que vous placerez au centre de votre univers et devant laquelle vous aurez soin de vous prosterner chaque matin.

    Que votre sacro-sainte souffrance devienne l'objet de votre dévotion, Dieu unique et jaloux dont le culte mobilisera le meilleur de vos énergies. Le mental étant un musée dont le conservateur se nomme "moi", mettez vos bobos sous verre. Conservez pieusement les reliques de vos tourments infantiles.

    Dans la grande superproduction intitulée Ma tragédie,  isolez quelques épisodes majeurs baptisés "traumatismes" comme autant de scènes cultes que vous vous repasserez en boucle. Égrenez le rosaire de votre malheur, la litanie de vos douleurs. Revivez votre passion en contemplant longuement chaque station de votre chemin de croix: station numéro un, moi frustré par ma mère; station numéro deux, moi détrôné par ma petite soeur; station numéro trois, moi terrifié par mon père...


    "Manuel de l'anti-sagesse" de Gilles Farcet (p 193)


    20 commentaires
  •  

    http://www.purple-rose.co.za/images/tn_Around-the-Table.jpg

    Les gens autour de la table
    Parlent de politique; discutent de chose sérieuse.
    D’une chanteuse de 27 ans qui vient de mourir
    Ils parlent de leurs exploits passés.
    De leurs espoirs en des jours meilleures
    Ils racontent et justifient leurs échecs
    Une vieille dame pleure son enfance
    Son corps est remplit de douleur
    Ils ne parlent pas, ils déplacent des nuages
    Ils brassent des mots!
    Ils se racontent
    Ils rêvent d’eux :
    "J’aimerais; je déteste
    Je pense que; je ne pense pas
    Je suis en vacance; je travaille trop
    Je suis fatiguée; je me sens bien
    Je regrette; j’espère
    Je ne suis pas aimée; je l’ai tellement aimé
    Je suis trop stressé; je vais me calmer
    Je suis chanceux; c’est pas drôle vieillir
    Je suis ivre; a votre santé! Chin chin
    J’ai peur de n’avoir rien à dire! "

    http://payfu.fr/photos/portrait-photographique-enfant-lilia-fille-bougie-claire-obscur-regard-105.jpg

    "Les gens autour de la table discutent de choses sérieuses" : dans cette situation, vais-je me mettre aussi à parler de chose sérieuses, ou plutôt, vais-je faire semblant que ce dont je parle est une chose sérieuse, vais-je tenter d'attirer l'attention sur le fait que ces choses prétendues sérieuses ne sont que des opinions sans fondement, de simples courant d'air furtifs, juste un passage de vibrations sonores reliées à un contenu affectif (sinon, pourquoi parleraient-ils ?), ou vais-je simplement garder le silence et écouter sans commenter intérieurement, sans jugement, juste écouter. 

    De plus en plus, il ne reste que cette dernière option, et je dois admettre que de plus en plus, j'évite de me retrouver dans ce genre de situation, et quand je m'y retrouve, je vais à un moment ou un autre m'échapper ne serait-ce que quelques minutes, histoire de me régénérer. 

    Ceci dit, parfois, quelqu'un raconte une histoire personnelle tout à fait intéressante, comme peut l'être un roman bien écrit; la personne raconte sa vie et elle le fait bien : là, l'écoute reste alerte et vive, un peu comme une écoute musicale.
    Textes trouvés chez Chronophonix



    2 commentaires
  •   Fenêtre chateau

     

     

    L'homme, qui court après le temps, devrait se souvenir

    que ce n'est pas le temps qui passe,

    mais nous qui passons.

     

     

    Source

     

    Merci Marie-Claire

     




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