• Toutes ces vies

    "Quels souvenirs d’enfance pour tous ces gamins ! Certains déchirent leurs vêtements sur les barbelés mais heureusement, à ma connaissance, personne n’est sérieusement blessé."

    Ce matin, le cours hebdomadaire, dans un bel écrin entouré de verdure. Malgré qu'il reste deux semaines avant les vacances, la fréquentation est encore satisfaisante. Une vingtaine de personnes trouve le silence, l'apaisement dans le corps et l'esprit. Juste après, nous sommes quatre à aller rendre visite à une adhérente qui ne vient plus depuis octobre pour cause de maladie et chimiothérapie. Elle a le moral dans son pull rouge et sa maison assortie, si gaie. L’œil pétillant, elle nous offre à boire. Le yoga, les pensées positives, l'instant présent, l'aide beaucoup. Elle raconte ses conversations avec d'autres malades croisés à l’hôpital. Les mêmes maux touchent les personnes différemment. Misère dans tous ses états, ou pas. Toutes les personnes présentes sont des enseignantes retraitées. Nous parlons de nos différentes bulles. L'école en était une, le monde du yoga, le monde hospitalier en sont des autres,... Chacun raisonne à partir de sa bulle et réalise la bulle de son prochain. Être à la place de, comprendre que,... Bulles collectives ou bulle individuelle, se protéger des mondes inconnus qui pourtant nous ouvrent et nous découvrent à nos craintes, à nos failles. Je rentre. Quelques courses au passage, croise Mr Yog qui repart dans sa bulle industrielle de plus en plus asphyxiante. Ce midi sera jus + bananes car re re re sinusite et dormi seulement 2 ou 3 h cette nuit, asphyxiée du manque d'air nasal. Il faudra que j'aille voir le nid. Ça piaille. Ordinateur et cela. Ces enfants, auront-ils la chance d'être dans une bulle? Vie ou mort, séparation, souffrances physiques, psychologiques, survivre malgré tout. Comme des milliers de gens, je regarde et c'est tristesse, impuissance, honte. Les enfants, leurs yeux, leurs cris. A Calais, tout près, les bidonvilles, l'économie souterraine, ils sont trois milles à attendre une opportunité pour traverser la Manche. Tensions. Situation sans issue, sinon violente. Les calaisiens vendent leurs maisons, recherchent de nouvelles bulles de tranquillité.

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    « Déviant de soi“Les réseaux sociaux étaient ma drogue dure” »

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