• Et comment le stéréotype s’est inversé. Traduction d’un article publié par la sociologue américaine Alyssa Goldstein sur le site Alternet.org.  

    quand les femmes avaient nettement plus besoin de sexe que les hommes (ref. photo (c) sapphic erotica)

    quand les femmes avaient nettement plus besoin de sexe que les hommes (ref. photo (c) sapphic erotica)

    J’inaugure aujourd’hui la catégorie traduction. Il y a concernant les histoires de couple, de sexe et de genre, une réelle richesse à aller voir ce qui se dit en dehors de notre cocon culturel francophone et néanmoins un peu autiste.

    Je vous traduis donc cet article remarquable, publié le 19 mars 2013 sous le titre original When Women Wanted Sex Much More Than Men – And how the stereotype flipped, et qui me parle énormément puisque j’aime bien tout ce qui bouscule les idées reçues et remet un peu les pendules à l’heure en matière de sexe et de stéréotypes sexuels.

    Partie I : l’ère des salopes

    Au début du XVIIe siècle, un homme du nom de James Mattlock fut expulsé de sa paroisse à Boston. Son crime ? Il n’avait ni blasphémé ni souri le jour du Seigneur, ni enfreint d’autres interdits qu’on associe généralement à la morale puritaine. Non, le crime de James Mattlock avait été de se refuser à sa femme pendant deux ans. Même s’il est possible que les coreligionnaires de Mattlock aient considéré sa propre abstinence comme critiquable, il est probable que ce soit plutôt la souffrance de sa femme qui les ait convaincus d’ostraciser le mari. Les puritains étaient persuadés que le désir sexuel était une composante normale et naturelle de la vie, autant pour les hommes que pour les femmes (pourvu qu’il s’exprime dans le cadre d’un mariage hétérosexuel), mais aussi qu’en la matière les femmes avaient davantage de désirs et de besoins que les hommes. On pensait qu’un homme pouvait s’abstenir sans grande peine, mais qu’il était bien plus difficile pour une femme d’être privée de sexe.

    Pourtant de nos jours, l’idée que les hommes s’intéressent au sexe davantage que les femmes est tellement répandue qu’on n’y prête même plus attention. Qu’on invoque les hormones ou la "nature humaine", il semble évident que les hommes ont beaucoup besoin de faire l’amour, de se masturber ou de regarder des films érotiques, et évident aussi que c’est nettement moins nécessaire pour les femmes (et si une femme ressent de tels besoins, c’est sûrement qu’il y a quelque chose qui cloche chez elle). Les femmes, il faut les courtiser, les persuader, voire les forcer à "se laisser faire" parce que la perspective du sexe ne les attire pas plus que ça — selon le stéréotype en vigueur. Pour les femmes, l’acte sexuel serait cette chose moyennement plaisante mais néanmoins nécessaire afin de gagner une approbation, s’assurer d’un soutien, ou préserver son couple. Et puisque les femmes ne sont pas — au contraire des hommes– esclaves de leurs désirs, elles sont responsables et doivent s’assurer que personne ne puisse "profiter d’elles".

    L’idée que les hommes sont naturellement plus portés sur la chose est tellement incorporée dans notre culture qu’on a du mal à imaginer que des gens aient pu croire le contraire par le passé. Et pourtant, durant l’essentiel de l’Histoire occidentale, de la Grèce antique jusqu’au début du XIXe siècle, on supposait que c’était les femmes les obsédées de sexe et les adeptes de porno de leur époque. Dans la mythologie grecque, Zeus et Héra se disputent pour savoir qui des hommes ou des femmes ont le plus de plaisir au lit. Ils demandent à Tirésias, qu’Héra avait un temps transformé en femme, d’arbitrer la question. Il répond : "si l’on divise le plaisir sexuel en dix parties, une seule échoirait à l’homme, et les neuf autres à la femme." Plus tard, les femmes furent assimilées à des tentatrices à qui Ève avait légué son âme traîtresse. Leur passion sexuelle était vue comme le signe de leur infériorité morale et intellectuelle, laquelle justifiait un contrôle sévère par les maris et les pères. C’était donc aux hommes, moins enflammés de luxure et plus maîtres de leurs passions, qu’il convenait naturellement d’occuper les rôles de pouvoir et d’influence.

    Au début du XXe siècle, le médecin et psychologue Havelock Ellis semble avoir été le premier à documenter le changement idéologique en cours. Dans son ouvrage de 1903 intitulé "Etudes de psychologie sexuelle", il dresse une longue liste de sources historiques antiques et modernes, de l’Europe à la Grèce, du Moyen-Orient à la Chine, quasi toutes unanimes pour dire que le désir féminin était le plus fort. Au début du XVIIe siècle, par exemple, Francesco Plazzoni concluait que la perspective de l’accouchement serait dissuasive pour les femmes si le plaisir qu’elles tiraient de l’acte sexuel n’était pas nettement supérieur à celui des hommes. Ellis note que Montaigne considérait les femmes comme "incomparablement plus sûres et plus ardentes en amour que les hommes, et elles en savent toujours bien davantage que ce que peuvent leur enseigner les hommes car ‘C’est une discipline qui naist dans leurs veines’." L’idée que les femmes sont insensibles à la passion sexuelle était encore marginale à l’époque d’Ellis. Son contemporain le gynécologue autrichien Enoch Heinrich Kisch allait jusqu’à affirmer que "la pulsion sexuelle est si forte chez les femmes qu’à certaines période de la vie, sa force primitive domine entièrement leur nature."

    Mais le changement était clairement en route. En 1891, H. Fehling tenta de déboulonner la sagesse populaire : "c’est une idée totalement fausse que de prétendre qu’une jeune femme éprouve pour le sexe opposé un désir aussi fort qu’un jeune homme… Quand l’amour chez une jeune fille s’accompagne de manifestations sexuelles, il faut considérer le cas comme pathologique." En 1896, Bernhard Windscheid postulait : "Chez la femme normale, particulièrement dans les classes sociales supérieures, l’instinct sexuel est acquis et non pas inné ; c’est quand il semble inné ou bien qu’il se manifeste spontanément que c’est anormal. Ne connaissant pas cet instinct avant le mariage, les femmes n’éprouvent pas de manque puisque la vie ne leur offre aucune occasion de l’acquérir."

    L’article est en trois parties. Pour continuer la lecture, c’est ici :


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    La conscience

     

    A l’origine de chacun d’entre nous, il y a la conscience. Sans elle, il est évident que rien ne pourrait apparaître. Certains croient en Dieu, d’autres non….mais personne ne peut nier sa propre conscience. Bien sûr, la conscience n’est pas un objet. Elle est le Sujet. Elle est ce que de nombreux maîtres spirituels appellent le « Soi », pur sentiment de présence qui demeure même en l’absence de pensées, et qu’il ne faut donc pas confondre avec le »je-ego » créé par le mental. Ainsi, la conscience n’est pas le mental. Et le mental ne peut appréhender la conscience. C’est pourquoi certaines traditions spirituelles, comme le Taoïsme ou le Zen, préfèrent parler de Vide plutôt que de conscience, de ce « Vide central », par exemple, « sans lequel la roue ne pourrait tourner », comme le dit Lao Tseu. L’Hindouisme et le Bouddhisme, pour leur part, parlent de Sunia, concept métaphysique à l’origine du zéro mathématique. Mais d’autres traditions,  sans doute dans le but d’offrir tout de même au mental un petit os à ronger, préfèrent employer l’image d’un grain de poussière, d’un atome ou d’un simple point géométrique, pour ce principe spirituel fondamental.

     

    Comme tous les points géométriques, ce point symbole du Soi, de notre identité réelle n’a pas de dimension. Le cercle de la personnalité, au contraire, est dimensionné. Il occupe une place spécifique dans le monde. Bref, il est personnel. Alors que le point de Conscience reste impersonnel.

     

    Tant qu’elle demeure à l’intérieur d’elle-même, notre identité n’est donc qu’un point impersonnel et sans dimension. En revanche, lorsqu’elle sort d’elle-même pour habiter un conditionnement personnel, elle crée un espace et invente des séparations à l’infini, entre moi et non-moi, sujet personnel et objet, bien et mal, etc…..

     

    L’ego

     

    Le cercle de l’ego est alors précisément chargé de marquer la frontière entre toutes ces séparations, et bien sûr avant tout entre moi et non-moi. C’est une forteresse ne laissant pénétrer que le semblable et interdisant tout accès à ce qui semble trop différent.

     

    Au cours de l’évolution de son histoire, l’homme a renforcé ce cercle en commençant par se construire des huttes ou des cases circulaires, puis en bâtissant des cités dont le centre était évidemment toujours le centre du monde, et au-delà des murs desquels s’étendait un vaste chaos peuplé de barbares par définition non civilisés, quand ce n’était pas franchement non humains.

     

    L’ego est à cette image : une édification hermétique de concepts, de valeurs, de références, d’expériences, de souvenirs, délimitant une frontière entre intérieur (sujet/moi) et extérieur (objet/non moi), filtrant l’information en provenance de l’extérieur afin de n’accepter que le seul conforme, et projetant ses propres formes conceptuelles à l’extérieur, de telle sorte que le monde ne soit expérimenté qu’à travers l’image que l’on s’en fait.

     

    On ne peut imaginer structure plus fermée sur elle-même, cultivant ses propres représentations du réel, et répétant sempiternellement les mêmes types d’expériences enregistrées depuis l’enfance. Et lorsqu’un Maître spirituel annonce qu’il faut aimer son prochain comme soi-même, c’est naturellement à la mort de l’ego qu’il invite ses disciples, car, même en cultivant des trésors de gentillesse ou d’hypocrisie, le moi reste structurellement incapable d’aimer autre chose que l’image qu’il a des autres, ou la projection de lui-même sur les autres…..c’est à dire exclusivement lui-même !

     

    Le cercle des expériences disparues

     

    Ce que chacun appelle « moi » n’est qu’un amalgame des souvenirs d’expériences passées, tout à fait semblable à un enregistrement sur une bande magnétique, mais auquel la puissance infinie du point central de la Conscience donne une apparence de vie.

     

    L’ego, comme on le comprend, n’est que rêve, et bien souvent cauchemar, mensonge, corruption, maladie….Mais reste à savoir si, en dehors de son horreur intrinsèque, il présente un intérêt au point de vue de la Conscience ?

     

    Bien sûr, l’ego n’est qu’un ensemble de conditionnements organisés en cercle vicieux, qu’un magma d’ombres du passé incarcérées dans la répétivité, qu’une illusion qui, par pure terreur de ce non-moi absolu qu’est la Réalité, finit par se considérer comme la chose la plus importante au monde, devenant ainsi un véritable malfaiteur, un tueur de tout ce qui s’oppose à lui. Bien sûr, même animé des meilleures intentions - celles dont l’enfer est parait-il pavé de mauvaises intentions - l’ego ne peut faire que de mauvais coups. Au mieux, ignorant tout ce qui n’est pas lui - c'est-à-dire énormément de choses ! - il commet erreur sur erreur. Au pire, luttant désespérément pour se maintenir, acquérir et gonfler, il détruit tout sur son passage.

     

    Pourtant, cet ego menteur, voleur, violeur, dévastateur et assassin, cet ego responsable de tout le malheur du monde, depuis les conflits familiaux jusqu’aux guerres, en passant par l’exploitation de l’homme et la destruction de la planète, pourtant cet ego est le meilleur moyen qu’ait trouvé la Conscience pour retourner à Elle-même.

     

    La cible du Soi

     

    Si l’on reprend l’image du cercle entourant le point central, on ne peut manquer de faire le rapprochement avec une cible ; une cible dont le cercle excentrique serait l’ego, et le cœur serait la Conscience. Voilà donc à quoi pourrait bien servir l’ego : à cibler la conscience !

     

    Ce n’est donc pas une erreur de la part de la Conscience que de laisser se mettre en place un système aussi isolant que l’ego. Tout comme pour nettoyer une façade d’immeuble de la crasse recouvrant la pierre on monte un échafaudage qui, pourtant, cachera et enlaidira plus encore l’édifice, de la même manière il est paradoxalement utile de circonscrire le travail de découverte de l’Absolu à l’intérieur d’une enceinte de relativité. A condition, bien sûr, de rester conscient de la nature provisoire d’un tel échafaudage, et de ne jamais le prendre pour l’édifice lui-même, sa construction relève d’une nécessité dépassant largement le désagrément

     

     Qu’il ne manquera de causer. Mais, tout comme dans le cas du cocon protégeant le processus de transmutation de la larve en insecte parfait, ce n’est évidemment qu’au jour de l’ouverture de l’enveloppe, du démontage de l’échafaudage, à la dissolution de l’ego, que se révèle définitivement la beauté.

     

    La dissolution de l’ego

     

    Tous les enseignements spirituels sérieux prêchent la mort de l’ego. La crucifixion de Jésus, par exemple, est un symbole lumineux de la nécessité de mourir à soi-même. Les cathares parlaient de l’Endoura, l’auto sacrifice, que beaucoup d’historiens ont d’ailleurs stupidement interprété comme une incitation au suicide. La voix du silence explique clairement que « le mental est le grand destructeur et qu’il faut détruire le destructeur ». Le terme bouddhiste Nirvana ne signifie rien d’autre qu’extinction. Toutes ces morts, ces destructions, ces extinctions, ne visent évidemment que l’ego. L’ego doit donc se dissoudre. Mais comment ?

     

    Deux écoles existent, dans pratiquement toutes les traditions, l’une étant dite « progressive » et l’autre « abrupte ». La Voie progressive enseigne que, pour que le cercle de l’ego puisse diminuer sans se briser, il faut le rendre de plus en plus souple, ou de plus en plus transparent. Cela revient à dire qu’il est nécessaire de se livrer à une sorte de psychothérapie spirituelle visant à résoudre les blocages névrotiques et les scléroses émotionnelles qui, il faut bien l’admettre, s’accordent mal avec la souplesse requise dans le processus de resserrement du cercle de l’ego. Quant à la Voie abrupte, ou immédiate, elle consiste plutôt à tourner le regard le plus directement possible vers le centre de la cible, laissant au pouvoir d’auto guérison- en l’occurrence décuplé par ce face à face avec la Conscience – le soin d’assurer les ajustements progressifs des cercles concentriques.

     

    De toute manière, l’unique salut ne consiste-t-il pas à se tourner vers ce qui seul peut être détruit : le soi au centre de la cible, la Conscience au centre de Tout ?

     

     

    Dominique Karme( Médecine Douce /juillet–août 2000)

     


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  • Anuloma VilomaIntroduction au pourquoi et comment de la technique du contrôle respiratoire

    Le yoga nous enseigne que notre corps physique est la matérialisation de deux corps subtils: corps astral et corps causal. Les trois corps sont divisés à leur tour en 5 couches allant du plus grossier au plus subtil: couche de nourriture, couche pranique ou énergétique, couche mentale-émotionnelle, couche d'intuition, et couche de félicité.

    Toutes ces couches sont profondément liées et fonctionnent par l’intermédiaire des réseaux et centres énergétiques des corps subtils, qui sont en rapport avec les nerfs, les plexus nerveux, la circulation sanguine, le système respiratoire, les organes et les glandes du corps physique.

    Pour la présente étude nous nous intéressons spécifiquement au corps énergétique, appelé aussi double éthérique du corps physique. Ce corps éthérique englobe, pénètre et déborde toute parcelle solide, liquide ou gazeuse du corps physique de quelques centimètres. Il fonctionne comme agent récepteur et distributeur de toutes les énergies qui animent l'être humain.

    Le corps dense et le double éthérique varient simultanément en qualité, c.à.d. en purifiant le corps dense, le corps éthérique est affiné automatiquement. Il est aussi l’intermédiaire entre le corps physique et les corps émotionnel, mental et astral. Il est important que ces corps fonctionnent ensemble en parfaite harmonie. Le corps éthérique est d’une texture atomique fine et serrée, normalement invisible, mais qui peut devenir visible et palpable au sensitif entraîné.

    Le nom sanskrit de l’enveloppe éthérique est Pranamaya Kosha, la couche composée de prana, d’énergie. Pranamaya Kosha est faite d’un réseau brillant de canaux subtils (Nadis) qui d’après les textes classiques de la Geranda Samhita sont au nombre de 72000 et émanent tous de la colonne vertébrale.

    Les Nadis s’entrecroisent et forment un filet lumineux. Chaque croisement est un noeud énergétique ou Chakra ce qui signifie roue ou disque tournant. Il y a 7 croisements majeurs, 21 croisements mineurs, et un chakra pour chaque articulation. L’énergie dans les chakras tourne en spirale et le diamètre de la roue varie de + ou- 5 cm à 15 cm suivant l’état de la personne. Les chakras ouverts et en bon fonctionnement tournent dans le sens de la montre et la personne a une claire perception d’elle-même et du monde qui l’entoure. Elle ressentira assurance, calme et paix.

    Un mot sur l’emplacement et la signification des chakras majeurs. Ils sont localisés le long de la colonne vertébrale. Les chakras s’ouvrent vers l’avant et vers l’arrière, le premier vers le bas et le septième vers le haut. Ils sont en relation direct avec les centres nerveux et certains organes du corps physique.

     

    NomEmplacementGlandes Endocrines
    Muladhara Coccyx Surrénales - maintiennent le mécanisme de vie dans le corps physique, fonctionnement cellulaire et température, et répondent aux situations de stress
    Swadisthana Organes Génitaux Gonades, Ovaires, Testicules
    Manipura Plexus Solaire Pancréas - rôle déterminant dans la digestion
    Anahata Coeur Thymus - croissance et système immunitaire
    Vishudda Gorge Thyroide et Parathyroide - contrôlent la croissance et le métabolisme
    Ajna Entre les Sourcils Pituitaire - stimule et harmonise toutes les autres glandes
    Sahasrara Sommet du Crâne Pinéale

     

    Chaque chakra représente des états de conscience différents. C’est une étude extrêmement intéressante et au niveau pratique la recherche de l’état de conscience équilibré est d’une importance primordiale pour un développement harmonieux de l’être humain.

    Dans le réseau de canaux subtils, il y a trois nadis principaux:

    (1) Shushumna Nadi

    double éthérique de la colonne vertébrale et Nadi central du réseau. Il correspond à la moëlle épinière. En son centre se trouve Vajra Nadi, qui contient Chitra Nadi, qui à son tour est traversé par un minuscule canal, Brahma Nadi à travers lequel Kundalini (la force cosmique endormie dans l’être humain) va s’élever pour monter de la base de la colonne vertébrale jusqu’au sommet de la tête.

    (2) Ida Nadi & (3) Pingala Nadi

    Ces 2 nadis entourent Shushumna dans un mouvement sinusoïdal qui part de Muladhara pour arriver à Ajna. Ils s’entrecroisent en chaque chakra majeur précédemment nommé.

    Ida aboutit à la narine gauche, Pingala à la narine droite. Ils correspondent aux ganglions sympathiques et parasympathiques du corps physique. Le bon fonctionnement de ce corps éthérique dépend à la fois de la pureté du réseau (Nadis et Chakras) et de celle de l’appareil respiratoire.

    A la base de cette pureté est un style de vie sain avec une nourriture saine, naturelle et riche en élément nutritif, une bonne oxygénation, un rythme de vie adapté au besoin de la personne: sommeil/éveil, activité/détente, certaines techniques du souffle, les actions de purification appelée Kriyas, la pratique des asanas.

    Quand le corps physique et le réseau éthérique sont ainsi purifiés et fortifiés, le vrai PRANAYAMA, le contrôle de l’énergie vitale par la rétention respiratoire (poumons pleins/poumons vides) et la capacité de diriger l’énergie par la pensée, peut transformer l’être humain dans un être rayonnant la lumière et répandant la félicité et la paix autour de lui.

    Avant d’arriver au vrai Pranayama avec de longues rétentions du souffle, l’élève devra se préparer soigneusement. On ne peut forcer l’énergie à passer par des canaux encrassés sans risquer d’y mettre le feu. Ces brûlures seraient des plus néfastes.

    La respiration est fondamentale à la vie

    Toute personne qui respire, vit et selon sa respiration vit plus ou moins bien. Ce sera utile de nous intéresser maintenant à notre habitude respiratoire. La respiration est-elle régulière, lente, profonde ou au contraire rapide, superficielle, arythmique, difficile etc.? Où est-ce que la respiration se localise-t-elle? Dans le ventre, dans la poitrine ou dans les épaules? Pouvez-vous aussi sentir la respiration dans le dos?

    Qu’en est-il du diaphragme? Ce muscle a une position profonde et centrale dans le corps. Il forme la voûte entre la cage thoracique et la cavité abdominale. Chez une personne vraiment détendue au niveau physique et mental, le diaphragme bouge sans restriction, descendant vers la cavité abdominale à l’inspir et remontant vers la cage thoracique à l’expir. Ce mouvement d’expansion et de contraction favorise l’entrée et la sortie de l’air contenu dans les poumons. La respiration amène du mouvement dans le corps physique et dans le corps énergétique et la vitalité monte instantanément.

    C’est ici même que vous allez commencer votre recherche pour mieux connaître votre habitude respiratoire et ceci surtout au moment du stress. Sachez qu’un stress réel ou imaginaire (peur, phobie, souci, anxiété) enduit des changements importants dans le fonctionnement du corps par l’intermédiaire du cerveau et des glandes.

    La respiration, comme d’ailleurs aussi les battements du coeur, qui sont contrôlées au niveau du tronc cérébral, sortent facilement de leur rythme équilibré à la moindre impulsion. Les muscles se contractent, s’adaptent au changement et sont prêts à agir…. Et bien souvent à cause de notre mode de vie plein de stimuli….ne se détendent plus.

    Des tensions restent, la respiration est limitée, superficielle, saccadée, inversée, trop rapide, hyperventilée, gelée etc. De tel respiration amène de la confusion dans tous les muscles respiratoires et éventuellement des tensions chroniques dans la nuque et dans les épaules, de l’indigestion ou une boule à la gorge, des difficultés de faire des mouvements coordonnées ou d’avoir des pensées coordonnées.

    Si la respiration est rapide et superficielle voire même hyperventilée, un déséquilibre au niveau de la composition du sang (manque de CO2) qui entraine une alcalinisation du métabolisme corporel peut s’installer. Un métabolisme trop alcalin apporte une augmentation du calcium dans les muscles et les nerfs. Ceux-ci deviennent hyperactifs: muscles tendus. Une surexcitation nerveuse entraîne des actions hâtives, de l’hyperactivité…etc.

    Nos émotions et nos comportements face aux sensations de douleur, plaisir, joie, souffrance, température, bruit etc. ainsi que notre posture corporelle et nos mouvements ont une grande influence sur la respiration et vice-versa.

    Il est d’une grande importance de consciemment se rendre compte de son schéma respiratoire en temps de stress et en temps normal. Voir si en temps normal, la respiration est calme et profonde pour une meilleure récupération et par la suite savoir contrôler sa respiration en temps de stress pour qu’elle nous soit toujours une aide de centrage et d’équilibre.

    Les respirations fondamentales

    Il est d’une importance majeure d’équilibrer le mouvement respiratoire par les respirations fondamentales.

    • La respiration diaphragmatique
    • La respiration complète (Ventre, basses côtes, hautes côtes)
    • Nadishodana, purification des Nadis

    La respiration diaphragmatique ou abdominale. Elle utilise et aère la partie inférieure des poumons. A l’inspir, le diaphragme descendant vers la cavité abdominale, le ventre se soulève légèrement. A l’expir, le diaphragme remontant vers la cage thoracique, le ventre rentre légèrement. Les moyennes et hautes côtes restent immobiles. Ceci est la respiration du repos, de la sérénité et de l’attention. Cette respiration repose l’activité intellectuelle et aide beaucoup à entrer dans des états méditatifs. Avec elle, on apprend aussi à utiliser le diaphragme, à lui donner souplesse et vie.

    La respiration complète. Elle utilise et mobilise la totalité des poumons, sans forcer leur capacité brutalement. Elle inclut la respiration abdominale, thoracique et claviculaire. A l’inspir, le bas des poumons se remplit d’abord en commençant par la respiration du diaphragme (abdominale), puis la région thoracique (côtes flottantes, basses, moyennes, et hautes) se remplit, et enfin, la partie claviculaire se remplit en terminant la prise d’air. Expir, même processus, en commençant par le bas des poumons (dépression abdominale) puis vider la région thoracique et vider la région claviculaire en terminant l’expulsion d’air.

    Cette respiration pratiquée de façon lente et profonde est très bénéfique à l’amélioration de la santé. Travailler progressivement à l’accroissement de la capacité pulmonaire et thoracique d’ouverture et de fermeture.

    Nadishodana. Elle est à la base du vrai Pranayama. Elle nettoie les conduits vitaux de tous les chakras. La respiration est lente et alternée, utilisant une narine après l’autre. C’est un souffle équilibrant.

    Note. Toutes les respirations peuvent s’accompagner de mudras, gestes ou attitudes qui sont empreints de significations symboliques et dirigent les énergies.

    Un exemple de Nadishodana

    Nadishodana

    Nadishodana s’accompagne d’office de 2 mudras.

    Main droite: en Vishnu Mudra. La main devant le visage, index et majeur vers la paume de la main, pouce et annulaire ouvrant et fermant alternativement narine droite et narine gauche.

    Main gauche: en Jnana Mudra ou en Chin Mudra ("geste de la connaissance")

    Jnana mudra: Le bout de l’index est en contact avec le haut de la phalange supérieure du pouce ou de la première articulation de la phalange du pouce; posez le dessus de la main avec les doigts ainsi placés sur le genou, paume ouverte vers le ciel, les autres doigts allongés.

    Chin mudra: même position des doigts mais en inversant la position de la main, paume retournée vers la terre.

    La narine droite est fermée avec le pouce de la main droite:

    Inspirez de la narine gauche durant 5 unités. A la fin de l’inspiration, fermez la narine gauche avec l’annulaire et libérez la narine droite. Expirez de la narine droite pendant 5 unités. Ré-inspirez par la narine droite, fermez la narine droite, ouvrez la narine gauche et expirez par la narine gauche pendant 5 unités. Faites 20 cycles complets en commençant par la narine gauche en première inspiration et 20 cycles complets en commençant par la narine droite en première inspiration.

    Ceci est Nadishodana de base. Cette respiration peut se pratiquer avec rétention du souffle poumons pleins, poumons vides, et à des rythmes différents, par exemple Nadishodana carré: Inspir 5 unités, rétention 5 unités, expir 5 unités, rétention 5 unités; ou Nadishodana rectangulaire : inspir, 5 unités, rétention 6 unités, expir 5 unités, rétention 6 unités.

    Ces 3 respirations peuvent se faire avec rétention du souffle. Il est préférable toutefois d’être très vigilant et utiliser les rétentions du souffle avec précaution, leurs répercussions - positives ou négatives - se retrouvant aussi bien au niveau physiologique que psychologique.

    Par les rétentions poumons vides ou pleins, le rapport oxygène-oxyde de carbone est changé, donc changement au niveau de l’oxygénation et de la circulation sanguine. Les rétentions du souffle ne doivent pas fatiguer ni occasionner des tremblements, étourdissements, pression dans la tête, ni chaleur anormale. Ceci sont des signaux d’alarme du corps, arrêtez d’urgence.

    Après intégration profonde de ces simples mais fondamentales techniques respiratoires, un travail plus intense peut être envisagé en utilisant les Bandhas. Avec l’utilisation des Bandhas: Jalandhara Bandha ou verrouillage du menton, Uddiyana Bandha ou contraction de l’envol et Moola Bandha ou contraction basale, on entre dans le vrai Pranayama, c.à.d. le contrôle et la manipulation de l’énergie.

    Utilisez et approfondissez les 3 respirations mentionnées en ajoutant une pensée et une attitude spirituelle. Laissez votre âme inspirer, laissez votre âme expirer, laissez par l’inspir et l’expir le divin s’éveiller en vous et humblement accueillez le Créateur en vous avec chaque respiration.

    Ainsi votre respiration portée par cette pensée mettra le souffle (prana, chi, énergie) en mouvement pour alimenter sainement vos centres énergétiques et la plus simple respiration deviendra source de bonheur, d’inspiration et d’épanouissement.

    Bibliographie: livres de yoga, santé et bien-être:

    • Abc des Chakras: Dominique Lecroq
    • Chakras et Santé: Gérard Edde
    • Kriya Yoga: Swami Hariharananda Giri
    • Kundalini: Les Secrets du Yoga: Gopi Krishna
    • Ways To Better Breathing: Carola Spear
    • Le Double Ethérique: A.E. Powell
    • Le Yoga, Guide Complet et Progressif: Centre Sivananda
    • Lumière sur le Pranayama: B. K. S. Iyengar
    • Souffles, Energies Et Chakras: Kaly
    • L'Art de la Respiration: Mazdaznan
    • The Breathing Book: Donna Farhi

     


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    On vit une époque très sombre —qui a, par le fait même, son côté lumineux— mais sombre au plan politique et social. Est-ce que vous croyez que l’on a beaucoup d’espoir de se sortir de cette crise de fin de siècle et de millénaire?

     

    J’espère que non parce que finalement ce qui est sombre, c’est la prétendue recherche spirituelle. Ce qui est sombre, c’est de voir des professeurs de Yoga à tous les coins de rue. Ce qui est sombre, c’est le channeling. Ce qui est sombre, c’est la recherche spirituelle moderne, c’est cette espèce de fuite de l’instant. Par contre, ce qui est merveilleux, ce qui est «auspicieux», c’est la guerre qui s’approche, ce sont les cataclysmes qui viennent, parce qu’ils remettent profondément en question l’être humain, lui font poser de véritables questions. Tout le reste le fait dormir.

     

    Alors, il faut qu’il soit très clair que l’état du monde, c’est sa chance. Si les dieux font bénéficier le monde de ces mouvements, c’est le cadeau suprême. Malheureusement, il y a des époques où le cataclysme est la seule manière d’amener un questionnement. Dans leur générosité, les dieux vont, je pense, nous aider de plus en plus dans ce sens-là. Tout ce romantisme du Yoga, de l’Orient, de la spiritualité, toutes ces techniques spirituelles de progression, de purification, relèvent vraiment de l’âge sombre. Elles sont vraiment une perte d’argent, d’énergie. Un jour, elles disparaîtront complètement et, à ce moment-là, peut-être aura-t-on moins besoin de cataclysmes pour se réveiller.

     

    Par vos propos, vous pourriez faire scandale…

     

    Ce qui est scandaleux, c’est de faire croire à des gens que, par des exercices, ils iront mieux et que leur interrogation profonde s’apaisera. C’est de faire croire qu’en suivant telle thérapie, en adoptant tel concept, tel vêtement de telle couleur, en mettant sur un mur, ou en pendant à leur cou une image de guru à la mode, cela va amener un questionnement profond. C’est cela la charlatanerie.

     

    La vraie vie, c’est de faire face à l’instant. Les différentes possibilités de conflits s’expriment dans le monde, vous leur faites face, vous regardez ce que cela touche en vous, vous regardez ce qu’est la mort, la destruction. Ainsi, on se rend compte où on en est. Quand votre maison est détruite, quand votre corps est brisé, quand votre famille est éliminée, vous vous apercevez à quel point vous êtes libre ou non de vous-même. Mais s’asseoir dans une chambre à faire du Yoga, à mâcher cent fois une bouchée de riz complet… Évidemment, on s’en porte très bien, mais il n’y a aucun questionnement. C’est une vraie calamité.

     

    Il faut souffrir pour évoluer?

     

    Non. Non. Il faut regarder. Il faut interroger. Vous n’êtes pas obligé de souffrir lors d’un cataclysme. Il faut regarder profondément. Que veut dire en profondeur la souffrance, comment cela fonctionne en vous? Qu’est-ce que votre corps? Quel est votre lien avec lui? Quand votre corps souffre, que se passe-t-il? Quand votre corps respire, que se passe-t-il? C’est très important de voir cela. Il faut qu’il y ait un questionnement de l’instant. C’est la vie qui amène le questionnement. 

     

    Je ne veux pas dire que toutes les expressions dont nous avons parlé sont pernicieuses mais, je dirais, plus de 99 % d’entre elles, oui. Si on regarde les choses autrement, on pourrait dire que c’est voulu par les dieux pour que le un pour cent juste ne soit pas à la portée des gens, non pas qui ne le méritent pas, mais qui n’ont pas vraiment la possibilité de le recevoir. Alors, il faut chercher dans tout ce fatras s’il y a quelque chose de sérieux. De même, en Inde, vous avez quatre ou cinq millions de saints hommes sur les routes: parmi ces sâdhus, 99 % sont des criminels, des psychopathes et des gens simples. Vous avez un pour cent de sâdhus de très grande profondeur et ils s’habillent de la même manière que les autres: ils sont nus avec quelques cendres sur le front et un trident à la main selon leur affiliation. Ce un pour cent se cache derrière une masse pour que l’adepte qui veut vraiment trouver la vérité soit obligé d’utiliser toute son énergie, toute sa discrimination afin de discerner l’authentique sâdhu.

     

    Jusqu’à un certain point, ce déferlement de l’Orient a sa valeur, dans le sens où il cache quelque chose de plus profond. C’est un signe des temps, un signe de la décadence.

     

    Quelle est votre position par rapport à l’ascétisme?

     

    Il n’y a pas de position. Il faut des rois, des criminels, des chauffeurs de taxi, des ascètes. Si vous êtes né pour faire un boulanger, c’est merveilleux. Si vous êtes né pour vous retrouver dans une grotte, c’est merveilleux. Le monde profitera de votre silence. Si vous voulez devenir un ascète pour être silencieux, alors la constante agitation mentale que vous aurez dans votre grotte polluera tout votre environnement. Être un ascète est une fonction comme une autre. C’est une fonction organique qui n’est pas supérieure à celle d’une prostituée, d’un banquier ou d’un soldat. Si vous êtes chaste, si vous êtes naturellement un ascète aussi, cette tendance s’incarne en vous à un certain moment de votre vie. C’est merveilleux.

     

    Être un ascète est une très belle vie. Un ascète ne souffre pas. Un ascète qui souffre est un faux ascète. Un ascète, c’est très clair, vit dans la joie. Il ne s’inflige pas de mortifications. C’est un mode de vie incompris. Un ascète est uniquement dans la joie. Si on a la grâce d’avoir cette tendance, c’est magnifique. Mais vouloir devenir ascète, vouloir être dans un monastère, vouloir se retirer du monde dans le but de comprendre, c’est une forme de stupidité, une compensation. Entrez dans un monastère, regardez les moines, écoutez leurs rêves et comment ils ont fait violence à leurs désirs sexuels, à toute leur vie. C’est souvent une catastrophe. Mais si cela vient naturellement, alors c’est magnifique. Ce n’est pas un moyen. C’est l’expression d’un contentement ultime et celui-ci peut aussi bien s’exprimer chez un banquier.

     


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    A visiter: le site de L'Arbre Aux Mille Feuilles

     

    Le monde est un flux continu de bruit, de bavardage, et de mouvement. Rarement y-a-t-il un endroit en ville où l’on peut trouver un réconfort dans le silence pour atteindre un silence encore plus profond en nous-mêmes. Les télévisions et radios fonctionnent sans arrêt dans nos maisons, un reflet de notre propre chaos intérieur et de la peur de ce qui pourrait surgir en nous quand tout est calme. Les journées sont planifiées en une succession d’activités jusqu’à ce que nous soyons épuisés et nous endormions, n’étant plus capables de rêver. Par conséquent, plus nous nous sentons seuls, plus nous cherchons de distractions pour nous remplir et éviter cette douleur de séparation et de perte. Paradoxalement, plus la ville et la population sont grandes, plus nous sommes seuls.

     

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     Il arrive un moment où quelque chose m’appelle à revenir en moi-même, à fermer toutes les fenêtres de mes sens et à retourner à la source. Je m’assieds, calme mes émotions, vais dans mes pensées, et je commence à sincèrement contempler. Je commence à voir que la plupart de mes activités physiques et mentales sont juste un moyen pour éviter ce silence intact, une partie plus profonde de moi-même avec laquelle je ne suis pas familier, qui est juste la raison pour laquelle j’en ai tellement peur, car l’homme a naturellement peur de ce qu’il ne connaît pas. Mon éducation ne m’a jamais enseigné cela, ni mes parents ni le temple local. C’est le sacré que je ressens, peut-être dans la liberté de mon enfance où les idées sont rares et la vie abondante, qui n’avait jamais trouvé un moyen de s’exprimer totalement.

     

    flocon

     Même, j’oserai dire que beaucoup d’institutions religieuses, mais pas toutes, vous nourrissent avec des mots et des concepts pour vous remplir l’esprit et faire oublier temporairement cette peur profonde en vous-même. Il peut y avoir des moments de calme en apparence, autrement dit sans bruit, mais à l’intérieur, les vagues de pensées violentes continuent de déferler sans relâche sur le rivage de nos esprits: les images d’hier, les anticipations de demain, des souvenirs du passé de douleur et de chagrin, et des expériences de plaisir qui cherchent à être revécues encore et encore.

     

    nature

     Ceci pourrait être une attaque en règle contre la modernité, mais il est regrettable que la plupart des gens n’aient même pas le temps ou n’aient jamais considéré l’importance de la construction d’un pont pour traverser l’abîme en eux-mêmes et arriver à un endroit où ils comprennent cette vie. L’agitation et la gêne de nos propres esprits nous empêchent de voir au-delà.

     

    commencement

     Imaginez la tâche presque impossible de mettre un groupe de personnes de cultures et d’origines différentes dans une pièce et de simplement leurs demander d’être silencieux. Cela peut être accablant pour beaucoup, sans aucun doute se mettront-ils à rire et glousser, ne laissant aucune chance à leur solitude de surgir. Certains peuvent avoir recours à leur propre prière ou méditation en fonction de leur pratique religieuse, mais dans ce silence, il y a toujours division -bien que les religions puissent rapprocher les gens dans une foi commune, elles se divisent fondamentalement les unes des autres si l’essentiel de l’amour universel n’est pas expérimenté. Ainsi, le conflit se perpétue: prier un dieu ou un autre ou suivre un certain système de méditation plutôt qu’un autre.

     

    changement

     Quand je suis complètement calme, n’ayant plus d’idées sur lesquelles m’appuyer, je suis capable d’accepter et de lâcher prise de tout et d’ouvrir une porte dans mon cœur, simplement en étant là, et  il y a une unité au-delà des mots, des formes et des concepts. Dans ce silence, il n’y a plus d’extrêmes ou d’opposés, ni d’amour ni de haine, de beau ou de laid, de début ni de fin, de naissance ou de mort. Le moment présent est possible. La vie est là pour moi à découvrir à nouveau. Je retrouve l’innocence que je pensais perdue-ma paix et mon bien-être, mon chez moi légitime dont j’avais été exilé.

     

    sagesse

     Quand j’observe et que j’entre au cœur de la nature, je peux commencer à toucher un silence au-delà de la pensée. Le ciel bleu est éternellement silencieux. Le lac limpide est immortellement tranquille. La forêt de pins est toujours là. Même le son de l’aboiement du chien est intemporel. Je vois clairement que si je ne peux pas m’asseoir avec mon propre moi, comment puis-je être vraiment en relation avec le monde, mon épouse, mes amis, mes enfants, ou un étranger sans projeter mes propres craintes ou mes perceptions erronées?

     

    silence

     Les relations aujourd’hui, quand on les examine plus attentivement, sont basées sur le « moi-moi » plutôt que le « moi-toi ». Nous sommes motivés par l’intérêt et l’ambition de satisfaire nos propres désirs à tout prix. Toutes les personnes et les choses sont là pour nous accommoder et nous donner du plaisir. « Le principe de plaisir » de Freud est construit uniquement sur ce comportement égocentrique. Finalement, lorsque l’objet n’est plus agréable et nous apporte de la souffrance ou de l’ennui, nous l’abandonnons pour une autre chose ou une autre personne.

     

    ile

     Apprendre à rester tranquille et regarder la vague de l’Ego retourner dans l’océan du silence est un art qui tranche l’illusion de séparation. Ce silence ne peut être obtenu, car nous l’avons déjà. Chacun a eu des éclats d’éternité, mais la pensée ne veut pas mourir si vite, alors elle interfère si brusquement que la plupart des personnes négligent le sacré comme un simple détail ou le ratent complètement. Peu de personnes sont capables de demeurer dans cet éclat, car ils cherchent trop dur et trop consciemment pour trouver, au lieu de simplement s’abandonner à cette réalité sans limites.

     

    libre

     Ce silence, qui est la réalisation ultime de toute pratique contemplative spirituelle, est la seule chose qui peut réunir le monde de la multiplicité. Sans elle, la société restera toujours dans la confusion et la violence perpétuelle avec de brefs intervalles que nous appelons paix, toujours accompagnée par la tristesse de la division et de la guerre. Dans ce grand silence, les mots reprennent un sens et ne sont plus si facilement jetés par nos caprices émotionnels et ce qui nous passe par la tête. Aucun mot ne peut décrire cet état de ni être ni non-être, car il ne peut être pris au piège dans la boite limitée de notre pensée. Il est inconditionnellement libre, c’est pourquoi il est nouveau à chaque instant. Les personnes qui ont la chance d’avoir la lumière derrière leurs yeux sont les rares qui se sont perdues et  oubliées, demeurant dans l’amour infini et le silence sans fin.

     

    simplement

     

    Extrait de Tel Quel :

    Contemplation et Confession, Dat Phan (traduit par Anne Claire Doublet et Jean Chaperon)

    Merci Bernard!

     

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