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Du temps pour changer
"Lorsqu'on polit une pierre, on ne la voit pas diminuer, pourtant avec le temps elle sera effacée. Lorsqu'on plante un arbre et qu'on en prend soin, on ne le voit pas grandir mais avec le temps il devient vaste.
Lorsqu'on accumule la vertu avec une pratique continue, on n'en voit pas le bienfait, mais avec le temps elle se déploie."Lingyuan
Il faut du temps pour que nous changions mais, impatients, nous l'oublions trop souvent. Nous devons donc apprendre à faire les choses progressivement. Un grand sportif s'entraîne par exemple chaque jour, plusieurs heures tout au long de l'année. Nous trouvons cela normal et nous admirons son effort, sa constance, sa volonté, la discipline qu'il suit. En revanche, dès qu'il s'agit de l'esprit et de la façon de le transformer, nous oublions que nous devons le soumettre aux même exigences, à un entraînement aussi rigoureux.
Prenons l'exemple de la colère. Une émotion telle que celle-ci par exemple, en réduisant notre espace, nous "étouffe". Nous devenons moins lucides, moins détachés, et ouverts, moins rayonnants et donc moins libres. Parmi les pratiques bouddhistes, la méditation permet d'accroître la sensation d'espace dans lequel nous nous trouvons en transformant si nécessaire une émotion "négative" en son contraire grâce notamment à la visualisation.
Cette méthode est basée sur une observation pratique: deux émotions contraires ne peuvent coexister en même temps en nous. C'est le cas de l'amour et de la haine. Ainsi, si vous apprenez par exemple à développer un sentiment de tolérance envers une personne que vous n'appréciez pas, vous vous surprendrez petit à petit à ne plus lui en vouloir ou à la comprendre... et dans tous les cas à ne plus la rejeter.
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Commentaires
28RédaMercredi 13 Novembre 2013 à 14:03Etre un grand sportif de l'esprit, ça me plaît, fallait y penser, et c'est valable pour tout.
Il y a trop souvent une image "cool" avec l'esprit, mais dans le mauvais sens. C'est bien d'être léger mais il faut ajouter la constance et le travail.
Si je puis me permettre, on sent, et l'environnement sent qu'on gagne en charisme, si on pratique la maîtrise spirituelle, et ça fait peur. Parce que le citoyen de base doit puer la petitesse pour commercer avec ses semblables.
Le charisme vient des faits, des actes répétés, donc de la vérité, car au final, au de-là des mots, seuls les faits donnent le glas... quelle que soit la tendance prise. Car même ceux qui s'exercent au mal arrivent à y exceller ! mais le chaos est une torpeur qui tourne forcément mal, très mal.
à bon entendeur.
27daniellegMercredi 13 Novembre 2013 à 14:03Aujourd' hui, je dirait mon truc c' est toujours la compassion,les jours ou c' est possible...
C' est vrai, ces jours la, on comprend et cela nous rend paisible et heureux.
Merci la compassion.
belle journée a toi yog aussi.
26BlandineMercredi 13 Novembre 2013 à 14:03Bonjour Yog
les réseaux devenant tous payants, je me suis posé la question de pourquoi? Pourquoi un réseau, pour qui, que mettre dedans? Me voilà bien dubitative en attendant un rebondissement. A + Blandine
Merci Paty, bonne visite!
Hé bé, j'ai vu que ce n'était pas bien de garder une soupe de plusieurs jours!
Depuis que je suis toute petite, je mange de la soupe de 2 ou 3 jours!
Jze passais te saluer et lire tes très bons articles..J 'en ai encore pour un moment!!
bonne soirée paty
Il arrive souvent, Blandine, que tu me parles de réseaux. Je ne suis dans aucun réseau et je ne le désire pas. Je préfère vivre dans les courants d'air avec les portes grandes ouvertes.
La joie est dans la paix, le laisser-faire. Je le sais mais même si c'est "lu et approuvé" il n'empêche pas que les dérapages sont encore présents.
Bises.
Le travail, c'est toujours d'être présent à ses pensées, à ses réactions, à ses actes....mais bien souvent, et je dirais même la plupart du temps, le travail est oublié et la machine s'emballe.
C'est ce que Alexandre Jollien appelle le "métier d'homme", métier très difficile. Le mieux à faire est d'être tolérant avec ce qui semble être petit. C'est à chacun, parmi ceux qui ressentent cette lumière, d'avancer et que ceux qui le peuvent, suivent.
Mais à savoir aussi que certains pensent ou se disent être éclairés et peuvent commettre les pires actions.
Vieux Jade, voilà une bonne suite à tes propos
Comment le coeur s'endurcit
La semence tombée le long du chemin ne peut pénétrer dans le sol, parce qu'il a été foulé par les passants. Si nous laissons libre cours au monde, à ses affaires et à ses intérêts, notre coeur ne tardera pas à perdre sa sensibilité.
Ou bien si nous permettons à notre piété de devenir peu à peu pure affaire d'intelligence, si nous ne laissons plus descendre chaque parole de Dieu jusqu'au fond de notre être pour y apporter la vie et l'amour, voici que notre coeur devient calleux et sourd à la voix divine.
L'intelligence se nourrit de belles pensées et se berce d'émotions agréables, mais le coeur ne perçoit pas la voix de Dieu.
Si notre vie n'est pas à la hauteur de nos lumières, ou si nous avons plus de plaisir à apprendre et à savoir, qu'à obéir et à pratiquer, nous perdons bientôt cette humilité à qui sont faites les promesses et la voix de l'Esprit ne pénètre plus jusqu'à notre coeur !
Ou encore, si nous marchons par la vue, considérant toutes choses à la façon du monde, avant tout préoccupés de plaire aux hommes, Dieu ne peut plus nous parler intimement !
C'est pourquoi, il est écrit : "Si vous entendez Sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs" car c'est au coeur et dans le coeur que Dieu parle par Son Fils ! C'est dans le coeur qu'Il doit être accueilli...
A.M
Tu fais bien de dire ça, je n'avais pas pensé dans ce sens et pourtant le monde a l'air tout doucement de s'habituer au pire.
C'est très bien de savoir que les mauvaises herbes poussent aussi chez soi. On avance bien qu'avec luciité.
Imaginez une marmite remplie d'eau froide dans laquelle nage tranquillement une grenouille.
- Le feu est allumé sous la marmite, l'eau chauffe doucement.
Elle est bientôt tiède.
- La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue à nager.
- La température continue à grimper.
L'eau est maintenant chaude.
C'est un peu plus que n'apprécie la grenouille, ça la fatigue un peu, mais elle ne s'affole pas pour autant.
- L'eau est cette fois vraiment chaude.
La grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle s'est affaiblie, alors elle supporte et ne fait rien.
- La température continue à monter jusqu'au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir.
- Si la même grenouille avait été plongée directement dans l'eau à 50 degré C, elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l'aurait éjectée aussitôt de la marmite.
Cette expérience montre que, lorsqu'un changement s'effectue d'une manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart du temps aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte.
Si nous regardons ce qui se passe dans notre société depuis quelques décennies, nous subissons une lente dérive à laquelle nous nous habituons.
Des tas de choses qui nous auraient horrifiés il y a 20, 30 ou 40 ans, ont été peu à peu banalisées, édulcorées, et nous dérangent mollement à ce jour, ou laissent carrément indifférents la plupart des gens.
Au nom du progrès et de la science, les pires atteintes aux libertés individuelles, à la dignité du vivant, à l'intégrité de la nature, à la beauté et au bonheur de vivre, s'effectuent lentement et inexorablement avec la complicité constante des victimes, ignorantes ou démunies.
Les noirs tableaux annoncés pour l'avenir, au lieu de susciter des réactions et des mesures préventives, ne font que préparer psychologiquement le peuple à accepter des conditions de vie décadentes, voire dramatique.
Le gavage permanent d'informations de la part des médias sature les cerveaux qui n'arrivent plus à faire la part des choses...
Lorsque j'ai annoncé ces choses pour la première fois, c'était pour demain.
Là, c’est aujourd’hui !
Alors si vous n'êtes pas, comme la grenouille, déjà à moitié cuits, donnez le coup de patte salutaire avant qu'il ne soit trop tard.
Mais l'inverse est vrai aussi. L'indifférence s'installe tout aussi insensiblement, dans un couple par exemple. ou en soi vis à vis de l'ouverture, le désir de réalisation qui peut se combler. Tout pousse. C'est pour cela qu'en bons "agriculteurs célestes" les alchimistes arrachaient soigneusement toute pousse non désirable dès qu'ils la repéraient.
Par exemple, la médisance: apprendre à stopper le flot dès le départ, avant d'avoir bavé sur tout le monde. Et favoriser ainsi la pousse d'autres plantes, la compassion, etc.
J'espère ne pas faire trop "donneur de leçons", les mauvaises herbes poussent bien chez moi aussi. :)
Dans la Voie, paradoxalement, il y a le but et le chemin qui y mène qui se combinent.
Être là tout en avançant vers plus de profondeur.
Merci Lise
Sage, sage, c'est vite dit!
Tout à fait, ce qui est fait est fait, ce qui est dit est dit. Ce qu'il reste à faire et à dire, c'est de faire mieux et de dire mieux.
Bonne journée!
C'est le titre qui m'interpelle..
Car si la pratique régulière est nécessaire ( la durée, la constance ), le résultat lui est immédiat (l'instant, la présence).
Je trouve ce texte trés pertinent car en moi se pose alors la question : " mais quel est donc ce temps du changement"
Ma réponse provisoire est : " prendre le temps comme moyen d'action, au lieu de prendre son temps pour agir "Je pense que la haine est tout autant un mal pour celui qui la subit que pour celui qui l'exerce. La victime, si elle n'est pas suffisamment consciente, peut à son tour devenir le bourreau.
Baisser les armes et utiliser son énergie pour autre chose est un des moyens pour rompre la chaîne de la violence.
Yé! "Qui va piano va sano et lontano"
Super article et le titre me rappelle un peu notre discussion sur la lenteur
Merci.Je les trouve plutôt bien tes hypothèses!
C'est vrai, le fait de reconnaître l'existence de ses ressentis dans ce présent là évite déja qu'ils ne s'amplifient.
En connaître ensuite les raisons aussi.
Et se mettre également à la place de l'autre.
Et hop, ça roule!....à condition de faire comme les grands sportifs!Il faut aussi savoir se poser, c'est vrai. Le recul et l'mmobilité permet de repartir dans la bonne direction.
On peut aussi se sentir par la pratique de la méditation se sentir en effet plus "spacieux", dans cet espace ouvert tout est présent, global, interdépendant, impermanent, alors l'antidote n'est pas utilisé car plus rien n'est négatif car cet espace nous amène à ne plus être égocentré (la défense acharnée de l'ego est construite sur la peur, donc sur des défenses)
alors ce n'est plus spécialement "long" c'est immédiat, le tout est de resté ensuite dans cet état
enfin ce ne sont que des hypothèses que j'émetsComme quoi quand on y met un peu de volonté. C'est une (é)preuve de sagesse. De toute façon, quand on a pas le choix, rien que pour son confort moral, autant s'arranger pour que ça aille.
Bonne nuit!
Je pense que lorsqu'on n'aime pas quelqu'un, c'est que soit il nous a fait mal ou il a fait mal en général, soit il nous agace sans que l'on puisse vraiment trouver une cause valable.
Dans le premier cas, se demander pourquoi cette personne en est venue à commettre ce qu'elle a commis. En enroulant la bobine on trouve toujours des raisons et bien souvent c'est un manque d'amour, un besoin de survie ou un contexte particulier. Connaissant l'histoire on est mieux à même de pardonner (ce qui ne veut pas dire tout tolérer).
Dans le 2ème cas, ce qui nous dérange peut être quelque chose qui nous ressemble, en nous, mais que l'on ne veut pas voir.
Si la violence est parfois nécessaire pour sauver sa peau ou son pays elle ne devrait pas nous rendre haineux. Gros travail pour l'Humanité!
Bises!
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toujours aussi sage cette petite yog,mon truc c est la compassion ,comprendre l autre ,et me dire que j ai besoin de cet expérience la a ce moment la précisément, trouver la bonne réponse.et remercier bien entendu,meme si je ne trouve pas la bonne réponse je remercie quand meme et surtout pas de culpabilité!!!belle journée a tous