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Je m'indigne, tu t'indignes, nous nous indignons,....
C'est en écoutant parler les autres sur les autres qu'on apprend qui ils sont.
Oh oh, et de s'indigner de ceci, oh oh, et de s'indigner de cela, du pouvoir, de l'hypocrisie et autres tartufferies,...
Après cette histoire ci-dessous, -nous sommes beaucoup à l'avoir lue au collège- nous savons d'autant mieux observer les autres, et de ce fait, encore mieux nous observer nous-mêmes! Autrement dit: "Écoute ce que j'en juge, tu me diras qui je suis". Il est bien connu que ce qui nous dérange chez l'autre, c'est tout simplement ce qui nous appartient mais que nous refusons de voir parce qu'au fond, c'est moche. Une manière de se dépouiller par procuration.
Mais bon, hein, rions-z'en rions zen et pardonnons-nous et eux
Puisque nous ne sommes pas encore des Dieux.
Le nez
Un jour, Azora revint d'une promenade toute en colère et faisant de grandes exclamations. "Qu'avez-vous, lui dit-il, ma chère épouse? qui vous peut mettre ainsi hors de vous-même? - Hélas! dit-elle, vous seriez comme moi, si vous aviez vu le spectacle dont je viens d'être témoin. J'ai été consoler la jeune veuve Cosrou, qui vient d'élever, depuis deux jours, un tombeau à son jeune époux auprès du ruisseau qui borde cette prairie. Elle a promis aux dieux, dans sa douleur, de demeurer auprès de ce tombeau tant que l'eau de ce ruisseau coulerait auprès. - Eh bien! dit Zadig, voilà une femme estimable qui aimait véritablement son mari! - Ah! reprit Azora, si vous saviez à quoi elle s'occupait quand je lui ai rendu visite! - A quoi donc, belle Azora? - Elle faisait détourner le ruisseau." Azora se répandit en des invectives si longues, éclata en reproches si violents contre la jeune veuve, que ce faste de vertu ne plut pas à Zadig.
Il avait un ami, nommé Cador, qui était un de ce jeunes gens à qui sa femme trouvait plus de probité et de mérite qu'aux autres; il le mit dans sa confidence, et s'assura, autant qu'il le pouvait, de sa fidélité par un présent considérable. Azora, ayant passé deux jours chez une de ses amies à la campagne, revint le troisième jour à la maison. Des domestiques en pleurs lui annoncèrent que son mari était mort subitement la nuit même, qu'on n'avait pas osé lui porter cette funeste nouvelle, et qu'on venait d'ensevelir Zadig dans le tombeau de ses pères, au bout du jardin. Elle pleura, s'arracha les cheveux, et jura de mourir. Le soir, Cador lui demanda la permission de lui parler, et ils pleurèrent tous deux. Le lendemain ils pleurèrent moins et dînèrent ensemble. Cador lui confia que son ami lui avait laissé la plus grande partie de son bien, et lui fit entendre qu'il mettrait son bonheur à partager sa fortune avec elle. La dame pleura, se fâcha, s'adoucit; le souper fut plus long que le dîner; on se parla avec plus de confiance. Azora fit l'éloge du défunt; mais elle avoua qu'il avait des défauts dont Cador était exempt.
Au milieu du souper, Cador se plaignit d'un mal de rate violent; la dame, inquiète et empressée, fit apporter toutes les essences dont elle se parfumait pour essayer s'il n'y en avait pas quelqu'une qui fût bonne pour le mal de rate; elle regretta beaucoup que le grand Hermès ne fût pas encore à Babylone; elle daigna même toucher le côté où Cador sentait de si vives douleurs. "Etes-vous sujet à cette cruelle maladie? lui dit-elle avec compassion. - Elle me met quelquefois au bord du tombeau, lui répondit Cador, et il n'y a qu'un seul remède qui puisse me soulager: c'est de m'appliquer sur le côté le nez d'un homme qui soit mort la veille. - Voilà un étrange remède, dit Azora. - Pas plus étrange, répondit-il, que les sachets du sieur Arnou contre l'apoplexie." Cette raison, jointe à l'extrême mérite du jeune homme, détermina enfin la dame. "Après tout, dit-elle, quand mon mari passera du monde d'hier dans le monde du lendemain sur le pont Tchinavar, l'ange Asraël lui accordera-t-il moins le passage parce que son nez sera un peu moins long dans la seconde vie que dans la première?"
Elle prit donc un rasoir; elle alla au tombeau de son époux, l'arrosa de ses larmes, et s'approcha pour couper le nez à Zadig, qu'elle trouva tout étendu dans la tombe. Zadig se relève en tenant son nez d'une main, et arrêtant le rasoir de l'autre.
"Madame lui dit-il, ne criez plus tant contre la jeune Cosrou; le projet de me couper le nez vaut bien celui de détourner un ruisseau."
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Commentaires
Oui, c'est elle.
Un jour j'ai entendu Line Renaud dire que lorqu'elle a commencé à être célèbre, Edith Piaf était jalouse et lui mettait des bâtons dans les roues. ...Personne n'est parfait.
Je n'ai pas encore lu le livre de Stéphane Hessel mais je connais à peu près le fond.
La critique peut dire mille choses, de l'ignorance mais aussi de l'extra lucidité. Les mots, c'est bien dans un premier temps mais ne suffisent pas. Tellement de gens se scandalisent mais si peu changent leur mode de vie et leur fonctionnement.
C'est Edith Piaf, le portrait ?
Quelle voix! On disait que même si elle avait pris le bottin comme mots à chanter, elle aurait ... vibrer ces mots...
merci pour cet extrait de Zadig, qui nous dit bien l'arrogance de juger quand soi même on est capable du pire ...
amitié .
Salut,
Est-ce à dire que la critique est le reflet de l'ignorance ?
Que l'ignorance est incontournable. Et que le fait de le savoir dispose à l'humilité ?
Je serais curieux de "savoir" ce qu'en pense Stéphane HESSEL, l'auteur du livre "indignez-vous" ?
a+
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Que l'histoire soit du nectar
Pour l'oreille qui l'entend
Qu'elle fasse fleurir Boudha
Dans le Coeur qui la comprend!(extrait d'un livre contes des sages de Tibet)