• Jean Bouchard d'Orval - Vivre avec passion

     

    "Il suffit d'avoir été touché une seule fois et ça éclaire toute la vie"

     

    "Accueillir, c'est de dire qu'on n'a pas le choix, c'est là. C'est prendre acte de la réalité sans construire de l'imaginaire sur ce qui devrait être. C'est souffrir que de voir la réalité d'un côté et de ce qui aurait du être de l'autre côté. S'il n'y a pas d'imaginaire, il n'y a pas de souffrance. Les situations ne sont pas douloureuses en elles-même. C'est la résistance aux situations qui sont douloureuses"

     

    "La souffrance, c'est la création d'un personnage"

     

    "On  raconte ses petites misères pour se donner le sentiment d'exister"

     

    "Les gens les plus heureux sont ceux qui se tournent vers les autres au lieu de se lamenter à se regarder le nombril"

     

     

     

     

    ***************
    Cette  retranscription ci-dessous a été faite par Emmanuel:

    Il suffit d'être touché une fois, une seule fois dans la vie, par la vie, mais vraiment touché et ça suffit. Ça éclaire tout le reste de la vie. Ça éclaire tout ce qu'on pense, tout ce qu'on dit, tout ce qu'on fait.

    Pendant longtemps on a essayé de se transformer, de se changer, en changeant son comportement. Vous avez vu ça ne marche pas.

    En changeant sa manière de penser, ça marche pas beaucoup plus.

     

    Pourquoi ? Parce qu' on a toujours gardé le même point de vue. C'est-à-dire qu'on toujours eu un point de vue.

    Tant qu'on a un point de vue, on vit dans la peur. C'est imanquable, ça va ensemble.

    Avoir un point de vue c'est se localiser continuellement dans toutes les situations, c'est se référer à l'image de soi-même qu'on a fabriquée. On a fabriqué le monde au complet pour soutenir cette image de soi-même.


    Ca ne veut pas dire que le monde n'existe pas mais il n'est pas ce qu'on croit, ce que l'on en a fait.

    Il faut voir qu'on a construit un corps de peur, un corps de manque, un corps de soif, un corps de désir continuellement. Et c'est ça que j'appelle se localiser. Toujours se mettre en situation par rapport à tout.

     

    Alors que ce que j'appelle se laisser toucher c'est regarder sans point de vue, pur regard, non pas quelqu'un qui regarde quelque chose. Tôt ou tard l'intensité du regard brûle la chose qui est regardée, enfin brûle l'apparence de chose de ce qui est regardé et brûle aussi l'imaginaire de quelqu'un qui regarde.

    C'est là une forme d'existence ce que l'on appelle moi mais c'est une forme d'existence et nos difficultés viennent de ce qu'on confond comment l'on est avec ce que l'on est. Comment on est c'est la personnalité. C'est ça qui se lève le matin, qui se réveille, qui recommence à désirer, à avoir peur, à souhaiter qui arrive ceci plutôt que cela, qui se demande si ça va bien aller, qui est inquiète. C'est ça la personnalité. C'est ça qui saute hors du lit le matin, la personne-alitée, voilà.

    On se rappelle ce qu'on croit être chaque matin. S'il n'y avait pas la mémoire, il n'y aurait pas la personnalité. C'est la mémoire. Ce que l'on appelle le corps, c'est aussi une forme de mémoire qui a beaucoup d'inertie d'ailleurs.


    Vous pouvez changer votre mental, il change aussi mais le corps suit plus lentement dans tout. Ca prend des années avant que votre corps porte les traces de tout ce que vous avez mis dedans, qui est bon ou mauvais, surtout mauvais, et ça prend du temps aussi avant qu'il redevienne comment il était. Si toutefois, il redevient comme il était. Mais dans tout le corps est une mémoire qui a plus d'inertie que la mémoire mentale.

    Regardez d'ailleurs si voulez traverser la rue, votre mental est déjà de l'autre côté de la rue. Votre corps traîne encore de ce côté ci.

    C'est comme cela dans tout. Quelque chose qui est plus cristalisé mais c'est une forme de mémoire. A ce niveau là tout n'est que mémoire.


    Alors quand je me réveille le matin ce n'est pas moi qui se réveille, c'est la personnalité qui se réveille. La personne, personna. Chez les romains c'était le masque que les acteurs portaient. Il y avait un trou pour la bouche, pour que le son puisse passer à travers. Personnare, la personne. Ce qu'on appelle une personne humaine ou autre, c'est pas très différent, c'est encore un masque pour que le son puisse passer à travers. Le son, les idées, les pensées, le regard. Et ce son il est impersonnel. Ce qui vit vraiment notre vie est impersonnel. Quand on entend ce mot là impersonnel, on pense à quelque chose qui est froid, non ce n'est pas ça, au contraire. Ce qui est froid, c'est se croire une personne. c'est avoir froid. C'est être frileux, c'est vivre de manière frileuse. Etre quelqu'un. De manière petite, de manière mesquine.

     

    On est pas fait pour vivre aussi petit que ça. On est immense. On est sans borne. Alors on ne se contente jamais de toutes les bornes que l'on s'impose soi-même, que les autres voudraient nous imposer. On se révolte facilement contre la dictature des autres. Mais on laisse faire le dictateur qui est constamment à l'oeuvre ici (pointant de son doigt sa tempe) qui nous dit, dicte qu'on est ceci, qu'on est cela.


    Et on ne voit plus très bien. C'est par habitude, on s'est mis à vivre par habitude. Alors qu'on est fait pourvivre dans l'éclat, la beauté dans quelque chose qui est sans limite. Alors on pourrait dire c'est dommage d'avoir commencé à vivre dans l'habitude. On est en train de manquer le plus beau de la vie pendant qu'on s'inquiète de petites choses minuscules, microscopiques.

    C'est pas qu'il ne faut pas s'occuper du quotidien. Mais s'inquiéter c'est autre chose. S'occuper de, être attentif, être diligent. C'est le fait de la vie, c'est l'amour ça. Mais s'inquiéter c'est le fait de la pensée petite, de la pensée frileuse qui a peur.

     

    Et toutes les peurs sont une seule peur. La peur de la mort, la peur de ne pas être en existence (?) qui est très réelle mais qui est fondée sur un imaginaire, imaginaire d'être quelqu'un. Vous ne pouvez pas avoir peur de la mort si vous n'avez pas le sentiment très profond que ce n'est pas possible que vous mourriez. C'est parce qu'on a tous ce sentiment très profond, indélébile

    qui ne peut pas partir. Et en même temps on tient quelque chose, la croyance d'être quelqu'un, d'être quelque chose, d'être une entité séparée des énergies, de l'univers; Et les deux, un qui est la réalité, qui va jamais disparaître, et un autre qu'on veut pas laisser. Et la rencontre des deux dans le cerveau produit quelque chose comme une sorte de révolte. Parce que c'est ça la peur de la mort d'où découle toutes les peurs. La peur de la mort c'est "non ..." "c'est pas possible", "ça se peut pas", c'est un mouvement, une sorte de révolte et on a bien raison c'est pas possible. Mais comme on voit pas clairement, qu'on est encore en train de tenir cette chose, ou ce qu'on croit être, cette restriction de soi-même, qu'on appelle moi, on veut pas le lâcher, on est mis devant l'évidence qu'un jour on va mourir, on va tous mourir un jour. Alors on comprend pas. On ne comprend pas l'idée qu'on s'est fait de la mort, c'est normal, ça n'existe pas. c'est pour cela qu'on ne peut pas y comprendre. C'est pas important de savoir ce qui se passe après la mort, juste savoir ce qui se passe actuellement, ça suffit. Parce que c'est la même chose. Si vous voulez en savoir plus, comme je disais hier, vous demanderez à mon chauffeur (rires) "il sait tout". Si vous savez exactement ce qui est en jeu maintenant, vous savez ce qui est en jeu tout le temps.Si vous voulez savoir si le riz est cuit, vous avez pas besoin de vider la casserole. Vous goûtez à un ou deux grains et ça suffit. Si vous connaissez la vraie nature d'un seul élément du rêve, vous les connaissez tous, c'est le rêveur. il y a pas un seul élément du rêve qui est séparé d'un iota de la conscience du rêveur. Transposez dans...

    (Fin de la vidéo.)
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