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Le jardin est souriant
Il nous parle de débuts, de cette possibilité merveilleuse de recommencer. Poser dans la terre légère des graines encore plus légères, faire rouler dessus quelques gouttes d'eau, tasser du bout des doigts, et attendre, c'est une joie tellement incroyable qu'on ne veut pas y croire.
Tout ce qui nous apparaît simple et heureux, tout ce qui a trait à l'enfance dans sa liberté vagabonde s'exprime comme présence dans un jardin.
Mon enfance à moi? Mi-saison, mi-mosa. Dès qu'on ne me regarde pas, je suis tentée d'y retourner.
Enfant, j'avais la faculté d'entrer dans les paysage bleutés qui s'ouvrent au fond des tableaux, derrière l'épaule des personnages. Je visitais les sentiers neigeux du calendrier des postes et les plus lointaines frondaisons de la peinture classique. Les ruines, les forêts profondes les chemins à peine esquissés, rien ne me faisait peur. Croyez-moi, il est plus facile de se glisser dans un Poussin que dans un Klein, même si le bleu aussi est paysage. De ces voyages reste le goût d'entrer dans les jardins, tous les jardins.
Extrait de "Jardins Paradis" de Marc Ayrault et Marie-Louise Pélegrin
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Commentaires
Magnifiques images, on y passerait sa vie dans ton jardin !