Je suis d'humeur à faire la pipelette. Des fois ça me prend comme ça, sans crier gare. On m'a dit quelque fois dit que ce que les gens aimaient, c'est que je parle un peu plus de moi, de comment j'évoluais. Pourquoi moi et pas eux? Parler de soi, demande à se poser, à prendre le temps, de savoir extraire l'extraordinaire de l'ordinaire. Du temps et du talent donc. Et de l'humeur aussi. 

 

Je me suis couchée cette nuit à deux heures du matin. J'ai commencé à lire le mémoire d'une personne qui a fait l'École de yoga, et je n'ai pu décroché jusqu'à  la fin. Toute une vie en quarante pages. Une vie de souffrances psychologiques de l'enfance jusqu'à la découverte du yoga. Le corps qui souffre de tous côtés puis qui se dénoue peu à peu avec un travail réalisé en compréhension et en douceur. 

 

Le dernier cours avant les vacances, un monsieur d'environ 50 ans arrive pour sa première séance. Il n'a jamais fait de yoga et me dit: "Je veux lâcher-prise".  Entre nous, je ne suis pas magicienne. Effectivement. Pendant la séance mon regard va souvent vers lui. Il a les mâchoires crispées et a l'air perdu avec son corps. Pareillement pour une dame de 70 ans qui n'a jamais fait de sport de sa vie et je constate vite qu'elle n'a aucune conscience corporelle. Après diverses explications, je suis allée la toucher (chose que je fais rarement et pour laquelle je demande la permission) pour lui faire comprendre ce que c'est que de pousser avec son talon ou sa pointe de pied.

Au bout d'un trimestre, il n'est pas facile d'adapter la séance pour eux. Je dois répéter ce que les autres ont acquis ou donner plusieurs possibilités.

 

La plupart des personnes ne connaissent pas la finalité du yoga (après question posée) et ne savent donc pas que ce n'est pas la posture qui est importante mais l'état dans lequel on se trouve quant on la réalise. Il ne serait pas gênant de répéter si cette notion était comprise. Comprise non pas intellectuellement mais dans le corps. Il faut du temps avant de comprendre ce que veut dire sentir. Comprendre ce que c'est quand le mental s'est tu.

 

 

La lecture de ce mémoire et l'expérience avec ces personnes me font comprendre encore plus le tact qu'il faut avoir pour dire, pour préciser, pour trouver les justes mots pour ne pas brusquer. J'ai toujours fait du sport et il est surprenant de voir les personnes aussi démunies avec leur maison corporelle, maison qu'ils ont avec eux depuis leur naissance et qu'ils connaissent si mal. Mais peu à peu, la surprise devient compréhension et souplesse.

C'est aussi beaucoup de moi dont je suis surprise, moi qui ait toujours eu l'étiquette de spontanée, rebelle et compagnie. Je me fonds avec ce qui se présente sans aucune résistance. Quel changement! Lors d'un stage avec Carmen Sala, elle nous disait: "On apprend qu'à partir du moment où l'on enseigne". Mille fois vrai!

 

Pendant ces vacances, je me gave de lectures. Mon amie Lunetta qui vient de temps en temps commenter ici, m'a prêté des Infos Yoga et je dois dire que c'est vraiment une revue de grande qualité, très vivante avec très peu de publicités. Je vais commander les anciens n° encore possible.

 

Je m'intéresse de plus en plus et j'ai commencé quelques expériences sur la circulation de l'énergie. Découvertes plus intenses de sensations....comme celle de sentir comme de l'eau pétillante dans les régions du corps sur lesquelles je focalise.

Si vous avez l'occasion de lire et de faire les exercices proposés par Jasmuheen... Je ne suis pas prête à me nourrir seulement d'amour et d'eau fraîche mais l'évolution est joyeuse.

 

Et puis mon mémoire. Quelques bribes. Je lui trouve constamment un nouveau titre, ça part dans tous les sens. Hier, en lisant le mémoire cité ci-dessus, je pense avoir trouvé enfin. En fait, je ne m'autorisais pas à trop parler  de moi et ça bloquait. Si cette nouvelle me met en joie, c'est qu'elle est juste. Je vais m'autoriser à parler de moi, moâ môa mooooi . Je ne crois pas que ce mémoire sera rendu en cette fin de 4ème année. J'ai trois week-end à rattraper et besoin de recul. Les chose sont allées, à ma surprise, très vite.  Il me faut comprendre encore beaucoup de notions, et notamment en philosophie indienne, domaine passionnant et illimité que je pourrai transposer dans mon propre récit. Ce qui nous est demandé d'ailleurs. Toujours cette impression d'en être au début.

A l'École, quand nous parlons de notre mémoire, nous disons souvent que nous commençons par un récit lourd de mauvais souvenirs. Comme s'il fallait poser cela pour pouvoir commencer enfin, quitte à le gommer ensuite dans le travail final. Je n'y échappe pas.

 

Hier, lisant encore dans mon lit très tard dans la matinée, je sens quelque chose qui bouge sur le col de mon peignoir. Brrr...je pense aussitôt à une araignée. Mais non, surprise, c'est une coccinelle!  J'étais en train de lire: "L'éveil enlève le monde de dessous vos pieds comme un tapis. L'éclair d'éveil et l'éveil sont basés sur la surprise"

 

 

"Soyez toujours prêt à être surpris" Swâmi Prâjnanpad  

 

Hier soir aussi, j'ai fait 52 étiquettes que j'ai mis dans une jolie boite en bois de bananier. Je déposerai la boite en début de séance et chacun pourra puiser au hasard une pensée positive. Père et fils Yog se sont amusés avec cela. Mr Yog a entrepris de changer de travail mais il doute souvent et il est tombé sur: "Soyez prêts à vous investir dans vos désirs". Partie de rigolade.

 

Bon, j'ai un petit creux....à bientôt!

 

 

 

Un petit mot/carte de la présidente et du bureau

(J'ai enlevé les prénoms pour la tranquillité)