• Vivre léger (ou le poids des pensées)

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     La pensée a un poids. Penser à une chose, c'est la déformer, car la pensée d'une chose n'est pas la chose. La pensée est une représentation mentale. Confondue avec la réalité, elle prend un poids, non pas dû à sa structure énergétique, mais à l'émotion qui s'y greffe, qui fait miroiter le trésor de ce que je suis dans ce que je ne suis pas.

    C'est le mental tout entier qu'il convient d'inclure dans son regard. Car c'est sa totalité, depuis sa naissance jusqu'à sa mort, qui maintient vivant le mirage du devenir.

    Se désencombrer est ainsi se désencombrer des mirages qui occupent mon esprit, l'emplissent tant, que l'esprit lui-même, qui les contient, est ignoré.

    Vivre léger, c'est vivre à partir de la conscience sans pensée. Les opinions, points de vue et jugements sont alors distants. Ils ne sont plus confondus avec la réalité. La réalité de mon être est sans pensée. Elle est présente avant que j'y sois présent. Elle est, en réalité, présence. La présence, qui est présente à chaque instant, est sans poids. Elle est transparente, toujours fraîche et innocente.

    Elle est le regard de l'enfant étonné, de la femme aimante, et du sage accompli. Elle ne peut être trouvée, étant déjà là.

    Se désencombrer, c'est ne plus chercher ailleurs ce qui est déjà ici. L'ailleurs est une fiction.

    Vivre léger, c'est vivre sans la volonté. La volonté est fixée sur un but. Je suis est le but. Vouloir être s'enracine dans l'être. L'être sait ce qui est approprié et ce qui ne l'est pas. L'être est intelligence.

    Se désencombrer, c'est se libérer du vouloir. Cette liberté du vouloir est pouvoir. Elle est le pouvoir du suprême. Le suprême est l'unique vouloir.

    Vivre léger, c'est vivre sans peur. La peur est créée par le mental. Dans la conscience sans pensée, la peur est absente, car le mental l'est aussi. Sans pensée, je suis. Et dans ce que je suis, la peur n'est pas.

    Se désencombrer, c'est vivre sans celui qui a peur, celui d'où part la peur, et celui en qui elle meurt.

    La peur n'est qu'un mouvement dans le mental. Le ciel n'est pas affecté par le mouvement des nuages qui se fait en lui. Il en est de même pour la conscience, qui n'est pas affectée par le mouvement mental qui se déroule en elle.

     Vivre léger, c'est vivre sans mémoire. Chaque instant n'est plus alors comparé. Il ne se réfère qu'à lui-même. Passé, présent et futur sont contenus à l'instant même, dans cela qui ne peut être saisi.

    Se désencombrer, c'est se libérer du passé, qui obsède tant qu'il n'est pas accepté. Sans passé, je suis ce que je suis, immédiate plénitude.

     Se désencombrer, au final, est s'établir dans un vécu libre de la croyance d'être encombré. La liberté que nous sommes n'a pas besoin d'effort pour se libérer, car libre est sa nature, tout comme le miroir qui n'est pas alourdi par le reflet de l'éléphant qui est en lui. 

    http://jmmantel.net/textes/archives/vivreleger.pdf

      

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    « Prière des sexagénaires à leur KinéQuand il y a de la joie, la chute devient envol »

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  • Commentaires

    4
    Vendredi 24 Janvier 2014 à 16:23
    Daniel

    Se désencombrer mais aussi se déconditionner( des traditions, de notre éducation, de nos croyances, de nos habitudes) pour retrouver son être originel enfoui, étouffé sous le poids de ces couches successives que nous nous sommes mis sur le dos depuis notre naissance. Un texte intéressant auquel j'adhère.

    3
    danielleg
    Jeudi 23 Janvier 2014 à 18:43

    Vraiment très très Bien  :) 

    Merci  M'dame !

    2
    danielleg
    Mercredi 13 Novembre 2013 à 13:55
    danielleg
    Vraiment très bien cet article.
    Merci Yog!
    1
    Lundi 1er Octobre 2012 à 12:51
    Yog' La Vie

    Comme tous les textes de Jean-Marc Mantel

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