• Voir, reconnaître, lâcher...

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    Image  prise sur le très bon site de Christian Ledain

      

    Tranquillement s’installer dans la posture avec comme objectif l’immobilité et la détente même si pour trouver la position la plus confortable cela demande au début de bouger, d’adapter. Et progressivement se stabiliser dans la position la plus confortable qui nécessite le moins d’effort, le moins de tensions possibles.

    Cette recherche de la position confortable, détendue c’est déjà une acceptation du corps tel qu’il est, maintenant. La posture n’est pas « la mienne », l’axe est le même pour tous en appui sur le sol, sur la Terre et en lien avec le ciel. Et cet axe quelle que soit la position que l’on adopte est le même pour tous. Et puis il y a la façon de décliner cet axe qui tient compte du corps de chacun qui est différent et du corps tel qu’il est ici, maintenant. En fait, le programme de la méditation est toujours le même : c’est une forme d’entraînement à l’acceptation. Un entraînement au OUI. Au OUI à tous les étages.

     

    La première chose à regarder c’est le mot même « accepter », le mot « acceptation ».

    En quoi est-ce que cela consiste exactement ?

    Est-ce que cela veut dire, comme souvent dans le langage courant, donner mon accord ?

    Pour cela le plus simple est de voir ce qui se passe au niveau du corps. Est-ce que j’ai à donner mon accord pour un mal de ventre, une sensation nauséeuse, une tension dans le bas du dos ? Que chacun voie selon ce qu’il ressent comme sensations physiques.

    Est-ce que j’ai un accord à donner ? Non.

    J’ai juste à constater ce qui est déjà là. Pour Denise Desjardins qui bloquait sur le terme d’acceptation, Swamiji avait proposé : voir et reconnaître.

    Voir, constater.

    Reconnaître : oui, c’est comme ça, pour le moment.

    Et si nous passons en revue au niveau du corps les sensations qui se présentent maintenant, les gênes, les toux, les sensations de bien-être, simplement en les notant au passage, en fait nous ne faisons rien, ce n’est pas une action. C’est juste se rendre à l’évidence. Et se rendre à l’évidence est toujours une détente.

    Tranquillement rendons-nous à l’évidence de l’état du corps, ce matin, exactement à l’instant même. Simplement cessons de lutter contre.

    Et ce qui est observable au niveau des sensations physiques l’est aussi au niveau de ce que nous appelons les états d’âme. Il est possible qu’en ce moment même il n’y ait pas de grosses émotions qui se lèvent. D’un certain point de vue avec une grosse émotion c’est plus facile : elle est très repérable !! Un minimum de bon sens nous montre l’absurdité de crier plus fort que l’émotion. Mais il y a aussi tout ce que l’on appelle les mouvements intérieurs, qui ne sont pas très perceptibles. Il s’agit plus d’un climat émotionnel difficile à qualifier qui se repère par la négative : nous ne sommes pas dans une neutralité ouverte et bienveillante.

    Quel que soit le cas ce qui nous est demandé c’est simplement voir et reconnaître. Voir et reconnaître d’instant en instant, aller avec le courant, tranquillement. Sans qualifier, sans juger. Juste se détendre dans Ce Qui Est quelle que soit la couleur ou la forme de Ce Qui Est. En lâchant l’illusion que Ce Qui Est m’appartient. Que les sensations du corps ou que le climat émotionnel de maintenant m’appartiennent, que je les possède, que j’en suis responsable au sens où j'en serais l'auteur. S’il y a des pensées qui se présentent, de n’importe quel ordre, elles ne m’appartiennent pas plus, je n’en suis pas plus l'auteur que des sensations du corps ou des émotions. Je ne suis la source de rien. Ça passe à travers moi, maintenant. Je ne sais pas en ce qui vous concerne mais être dans cette évidence que ça passe simplement à travers moi produit une détente et en particulier dans les épaules, les bras, les mains.

    Nous parlons souvent de lâcher. Oui, il faut lâcher. Mais avant de lâcher, regardons ce que nous tenons, ce que nous retenons. Comment nous retenons, les sensations, les émotions, comment nous nous les approprions. C’est MON mal au ventre, c’est MA fièvre, ce sont MES courbatures. Ma colère, Mon amour, MA joie. Même lorsque nous parlons d’une recette de cuisine, il nous arrive de dire : alors je prends mon beurre et ma farine… mon, mon, ma, sans arrêt.

    En fait, la détente vient de cela : lâcher mon, ma mes. Se rendre à l’évidence que ces sensations, ces émotions ou ces pensées qui passent ne m’appartiennent pas .

    Tranquillement, simplement se détendre dans Ce qui Est et qui ne m’appartient pas.

    Si les phénomènes qui se produisent au niveau physique émotionnel et mental ne m’appartiennent pas, est-ce que je cesse d’exister ?

    Est-ce que dans le silence, dans une relative tranquillité des émotions et des pensées, je cesse d’exister ?

    Ou est ce que je peux sentir, vraiment, à ce moment là : « je suis » ?

    C’est lorsque je cesse de considérer que tout m’appartient que je peux goûter simplement Être. Il s’agit juste de laisser tomber une illusion, celle de posséder. Juste laisser tomber l’illusion que nous existons, que nous sommes parce que nous possédons les phénomènes qui nous traversent. Posséder est lourd, Être est léger. Alors voyons et reconnaissons tout ce qui se présente, que nous croyons posséder, tout ce devant quoi nous plaçons un « mon » un « ma » ou un « mes » et lâchons-le, juste maintenant…

    Et tranquillement goûtons Être.

    Si dans la journée ce que l’on appelle le spectacle est plus foisonnant, nous pouvons avoir cette intention de voir et reconnaître. Voir et reconnaître n’est pas prendre du recul. Voir et reconnaître nécessite de ressentir, vraiment. Et puis lâcher, laisser partir. Cela ne m’appartient pas. En fait rien ne m’appartient.

    Et c’est une bonne nouvelle.

    Texte pris chez Ipapy

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  • Commentaires

    1
    Lundi 27 Janvier 2014 à 16:28
    Daniel

    J'adhère et j'essaie d'aller tant bien que mal dans ce sens.

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