• Chimène (René Joly)

     

     

     

    Même si je prends la peine
    Chimène, de t'écrire chaque semaine
    Même avec la peine
    Si tu m'aime un peu quand même

    Même si je t'emmène
    Chimène, si je t'aime un peu quand même
    Même avec de la peine
    Il faudrait que tu comprennes

    Aux amours bien nés
    Chimène le bonheur n'attend pas
    Le nombre des années
    Chimène comprends-tu ça?

    Même sans que ça nous mène
    Chimène, du désespoir à la peine
    Même Chimène si tu m'aimes
    Il faut que tu te souviennes

    Même si je t'emmène
    Chimène, si je t'aime un peu quand même
    Même avec de la peine
    Il faudrait que tu comprennes

    Aux amours bien nés
    Chimène le bonheur n'attend pas
    Le nombre des années
    Chimène comprends-tu ça?

    La la la...

     

     

     

     

     

    L'un des grands inconnus de la pop française, devenu l'un de ses grands oubliés. On sait bien peu de choses de René Joly. Natif du nord de la France, il débute à la batterie,  descend à Paris pour tenter sa chance, enregistre un disque avec Manset et connaît le succès avec  « Chimène ». Se succèdent ensuite encore quelques simples remarquables marquant pourtant la fin d'une collaboration éminemment fructueuse. Ensuite, il croise la route d'Etienne Roda Gil  et créent ensemble L'enfant qui de temps en temps ne voulait plus être un enfant. L'album ne rencontre pas de succès, débute alors un parcours du combattant pour tenter de revenir sur le devant de la scène. Il participe à l’aventure de Starmania, interprétant le rôle de Roger-Roger. Et c’est de nouveau une éclipse jalonnée de simples oubliables tels que "Saravah" en 1983 (signé Barbelivien). Depuis, de déconvenue en déconvenue, celui qui chantait "Chimène" ne parvient plus à attirer de nouveau vers lui les yeux du public.

     

    Chimène (1970)

     

    Chimène / Château de craie / L'amour fut doux / Princesse / Les yeux d'Elia / L'amour vivant / Sombre fortune / L'or / Le parfum d'un fleur

     

     

     

     À la première écoute, l’auditeur ne peut qu’être dérouté, tant cet album se situe en marge de la production française. Dire que le disque est original est un euphémisme. C'est en effet, une expérience sans équivalent laissant l’impression tenace d’être entre présence tout à la fois  d’un album musicalement trop daté et comme situé hors du temps.

     

    Le disque opère une distanciation subtile en même temps qu’il est doué d’un pouvoir d’envoûtement grâce à cette voix de tête si particulière, cette façon de chanter qui n’appartient qu’à lui. Et puis surtout, il y a ces compositions étonnantes aux climats si étranges qui tiennent tout à la fois de la  féerie (« Le château de craie ») et du mauvais rêve (« Le parfum d’une fleur »). Les arrangements originaux et somptueux tout en délicatesse, se refusent aux effets faciles et au clinquant. Les paroles sont à la mesure de l’écrin sonore façonné par Manset, subtiles et entêtantes souvent oniriques, comme exhumées du fond des âges.

     

    Ce disque de Joly à la couleur bien particulière est un joyau aux subtiles nuances, porté par une voix aisément reconnaissable même lorsqu’elle est maquillée sur « Chimène » d’un flanger du meilleur effet. Ce titre sera d'ailleurs le seul tube de l’album et le premier morceau à utiliser la technique du phasing née des expérimentations de Bernard Estardy (ingénieur du son) et Gérard Manset.

     

    Joly nous transporte dans son univers oniriques, ses climats d’automnes mordorés, ses paysages peuplés de princesse (« Princesse ») de châteaux enfouis au fond des forêts (« Château de craie »), de jeunes femmes évanescentes et mystérieuse (« Les yeux d’Elia »), évoquant des souvenirs amers d’amours perdus (« L’amour fut doux », « L’amour vivant »), de destinée fatale (« Sombre fortune ») et d’amitiés gâchées (« L’or »), le tout soutenu par des orchestrations aériennes où les violons omniprésents s’entremêlent au piano, aux flûtes et aux guitares acoustiques créant une atmosphère unique et inoubliable. Difficile de ne pas succomber aux effluves ensorceleuses de ce disque sans équivalent.

     

     

    Source

     

     

     

    « Le yoga traditionnelFâcheuse mémoire »

  • Commentaires

    4
    claire
    Mercredi 13 Novembre 2013 à 13:39
    claire
    oui j'aime Chimène, comme un parfum de ces années toujours autour de nous
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    3
    Lundi 20 Mai 2013 à 10:41
    Yog' La Vie

    J'ai le double album que j'ai trouvé à la médiathèque. Il y en a d'autres très belle.

    2
    Lundi 20 Mai 2013 à 10:40
    Yog' La Vie

    Je l'ai entendu un soir en voiture. J'avais du l'entendre quant j'étais petite parce que aussitôt ça m'a remis dans l'époque.

    1
    Vendredi 17 Mai 2013 à 18:29
    Daniel
    C'est un chanteur qui m'a marqué. Sa voix était particulière.....Chimène, une belle chanson.
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