• Nier ses émotions sert la soumission à un ordre établi

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    Documentaire sur un village africain:

     

    Un journaliste interroge une femme sur la polygamie : « Etes-vous jalouses les unes des autres ? » Sans cesser son travail de cueillette la jeune africaine répond : « Non, ce n’est pas bien d’être jalouse, on rit de vous. »

     

    La formulation est expressive, la jeune femme ne répond pas en fonction de ses émotions, mais énonce un jugement : « Ce n’est pas bien. » Elle ajoute : « On rit de vous. »

     

    Ridiculiser un sentiment est une des techniques parmi les plus usitées pour obliger au refoulement des émotions.

     

    Le journaliste persévère : « Vous êtes contente d’avoir des coépouses ? «  La jeune femme s’exclame : « Oh oui, seule, je ne vois pas comment je pourrai abattre tout ce travail ! », inconsciente de l’absurdité de la situation, parce qu’elle ne remet pas une seconde en cause le fait que les femmes travaillent pendant que les hommes se reposent et palabrent.

     

    C’est ainsi que la négation du ressenti interne sert la soumission à un ordre établi. Il est évident que si la femme se donnait le droit de ressentir ses émotions véritables, elles se révolteraient contre cette oppression. Mais tout sentiment personnel, ne voyant autour d’elle que ce modèle de vie, elle accepte de croire que les femmes sont faites pour travailler et les hommes pour se reposer. Si parfois elle ressent les choses différemment de ce qu’on lui a appris à dire, elle pensera qu’elle « sent faux ». Elle sera facile à culpabiliser et à faire rentrer dans le rang.

     

    Tout autour de la terre, dans tous les pays du monde, on a cherché à éteindre les émotions individuelles pour maintenir les traditions.

     

    En occident ces traditions éclatent, l’individu est à l’honneur, mais il ne sait pas toujours que faire de cette liberté. La société se dirige inexorablement vers l’individuation, c'est-à-dire vers la différenciation des individus. Mais le processus est somme tout récent. Les émotions, ces outils de l’autonomie, sont encore tues avec pudeur.

     

    Pour soutenir le défit de notre époque, l’homme doit retrouver contact avec des émotions dont son éducation l’a éloigné et devenir véritablement lui-même, un individu à nul autre pareil.

     

     

    Extrait de "L'intelligence du coeur" d'Isabelle Filliozat

     


    « La vieLe bien-être du corps est comme une montagne »

  • Commentaires

    2
    Dimanche 11 Novembre 2012 à 19:30
    Yog' La Vie

    Tout ce qu'on se cache.

    Merci Amandine

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    1
    Dimanche 4 Novembre 2012 à 19:56
    amandine
    toujours un vrai plaisir de lire Isabelle Filliozat!
    et tellement importante cette notion d'autonomie..
    merci :)
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