-
La vie prend certains détours.
La vie est bien plus vaste que nous et c'est vraiment dans l'ordre des choses que d'accepter l'inévitable.
Je ne parle pas de l'inévitable dans l'avenir mais de l'inévitable maintenant.
L'avenir, nous ne le connaissons pas et parler d'inévitable quand il s'agit de l'avenir, c'est vraiment pure imagination.
Le futur n'est prévisible que dans la mesure où nous ne sommes pas prêts à accepter le moment présent.
Pour la plupart d'entre nous, l'avenir est inévitable parce que notre passé a défini notre existence et que nous ne faisons rien par rapport à cela.
Si notre névrose est une névrose d'échec, nous pouvons être certains que nous allons échouer dans l'avenir.
Tant que nous sommes dans le déni, tant que nous résistons, que nous réagissons au lieu d'accepter ce qui est, le futur est extrêmement prévisible : la même chose va se répéter encore et encore.
Notre existence peut changer mais notre réaction va être la même à chaque fois où que nous soyons.
Vous avez déménagé après avoir vécu à l'étranger mais il est probable que vous auriez rencontré là-bas les mêmes difficultés que celles que vous rencontrez en France et que vous auriez réagi de la même façon.
Ce qui peut tout changer, c'est la manière d'accepter les choses telles qu'elles sont parce qu'alors l'avenir n'existe pas.
Même l'instant suivant n'existe pas : quand l'instant suivant vient, il est toujours maintenant.
Dans cette optique, tout est possible et le vieux scénario prévisible ne se répète pas.
Arrêtez de prétendre que vous êtes plus grand(e) que la vie et cessez d'être frustré(e) parce que la vie ne suit pas vos ordres.
Parfois on a fait tout ce qu'il fallait faire et néanmoins la vie ne répond pas. Ce n'est pas la peine de se demander si on s'y est mal pris car là n'est pas la question.
On peut avoir fait tout le nécessaire mais peut-être n'était ce pas le moment opportun ou y a-t-il une cause que nous ignorons.
Travaillez donc avec votre existence telle qu'elle est.
Souvent, c'est l'attente elle-même qui éloigne la réalisation.
Si vous vous contentez d'être un avec ce qui est, avant même de vous en apercevoir vous aurez déjà obtenu ce que vous vouliez depuis toujours.
C'est comme si, dès que vous arrêtez de tendre vers quelque chose, cette chose vers laquelle vous tendiez vous tombe dans le giron.
Extraits de Oui et alors ? de Lee Lozowick, ed. La table ronde, p.43
14 commentaires -
Concentrez-vous sur le vide :
Lorsque vous admirez un arbre, orientez votre attention sur les espaces vides entre les branches, entres les feuilles,… Gardez votre vision détendue… et vous découvrirez un arbre étrange et magnifique.Découvrez les espaces vides dans votre maison, appréciez-les… et cherchez à les agrandir. Concentrez les pleins (objets, meubles, livres…) et laissez émerger la présence des espaces libres.
Donnez-vous le droit des « instants creux » dans votre vie. Combien de vrais sas vous offrez-vous dans la journée ? Par exemple 5 minutes pour rêver, puis 10 minutes pour contempler la nature ou encore écouter un concerto de Mozart !
Mais, tout simplement, cultiver cette attention particulière à « l’entre-deux ». Etre présent au silence, entre deux temps de travail, entre deux temps de relation, entre deux phrases, deux pensées, …
Cette culture du vide est essentielle à l’équilibre psychique. Comme le disait le poète : « aujourd’hui, je n’ai rien fait mais tant de choses se sont faites en moi ! »
Donnez-vous ce permis de vie dans cette période de survie. Vous verrez alors le vide, le silence se transmuer en présence créatrice.Pensées pour Claire de l'EFY
votre commentaire -
En 1919, lorsque la grippe a tué 40 millions de personnes, un médecin visitait des nombreux agriculteurs pour voir s'il pouvait les aider à lutter contre la grippe. Beaucoup d'agriculteurs et leurs familles l'avait attrapée et beaucoup étaient morts.
Le médecin arriva dans une exploitation agricole où, à sa grande surprise, tout le monde était en parfaite santé. Lorsqu’il demanda ce qu'ils faisaient de différent des autres, la femme dit qu'elle avait mis un oignon non pelé dans une assiette dans chaque chambre de la maison.
Le médecin ne la crut pas. Il lui demanda s’il pouvait avoir un des oignons qu’elle avait utilisé pour l’observer au microscope. Elle lui en donna un. Le médecin trouva le virus de la grippe dans l’oignon. De toute évidence l’oignon avait absorbé la bactérie et permis à la famille de rester en bonne santé.
J’ai entendu cette même histoire chez ma coiffeuse. Quelques années auparavant un certain nombre de ses clients avaient attrapé la grippe. Il avaient tous été malades.
L’année suivante elle avait mis plusieurs assiettes avec des oignons dans son salon et à sa grande surprise aucune personne de son équipe ne fut malade.
J’ai envoyé cette information à une amie dans l’Oregon, qui travaille régulièrement avec moi sur des questions de santé. Elle me raconta une expérience intéressante avec les oignons.
Je ne connais pas l’histoire des agriculteurs, mais j’ai contracté une pneumonie qui m’a rendue très malade. J’ai lu un article qui disait de couper les deux extrémités d’un oignon, de le piquer avec une fourchette à une extrémité et de le poser sur un assiette près du malade toute la nuit. Il précisait que l’oignon noircirait le lendemain par les germes. J’ai fait comme c’était dit. L’oignon était dans un triste état le lendemain et moi je me sentais beaucoup mieux.
Cet article disait aussi que les oignons et les ails placés dans les chambres dans le passé avaient protégé les gens contre la peste noire. Tous les deux ont de puissantes propriétés antibactérienne et antiseptique.
Un médicament de santé pour toute la famille
Bien que généralement consommé en petites quantité, l'oignon présente de nombreux atouts nutritionnels : il est riche en vitamine C, contient de nombreux minéraux et oligo-éléments (aux propriétés immunitaires et anti-oxydantes), tout en étant faible en calories. Il a fait l'objet de plusieurs études récentes qui ont mis en évidence diverses actions bénéfiques pour la santé :
- action diurétique : il aide à éliminer grâce notamment à la présence de glucides particuliers (les fructosanes) dans le bulbe.
- action hypoglycémiante : il s'oppose à une élévation excessive du taux de sucre dans le sang grâce à certains constituants soufrés et une amine spécifique (la diphénylamine).
- action bactériostatique : frais, il s'oppose à la prolifération microbienne, et peut même jouer un rôle anti-bactérien.
- action bénéfique pour le système cardio-vasculaire : la consommation quotidienne de 200 g d'oignons crus permet de diminuer l'agrégation plaquettaire sanguine et donc protège des risques de formation de caillots et d'obstruction des vaisseaux.
Remède paysan :
On peut employer contre les migraines des cataplasmes d’oignons pilés. De même pour soulager, piqûres d’insectes, morsures, brûlures.
Voilà un aliment qui devrait être indispensable à notre nutrition et là où passe l'oignon, les rhumatismes trépassent, tout comme l'ail (étant de la même famille) il dissout l'acide urique (responsable de la maladie de la goutte touchant les reins, les articulations...), il lutte contre les infections grâce à ses sels de soude et sa potasse tout en alcalinisant le sang. En homéopathie, l'oignon (allium cepa) est utilisé pour le traitement des inflammations des yeux et des voies respiratoires supérieures.
Usage interne
Affections urinaires
Anémie
Antibiotique
Antifongique (les mycoses)
Dommages causés par la nicotine
Fermentations intestinales
Lithiases urinaires
Manque d'appétit (inappétence)
Prévenir l'athérosclérose
Régulation du cycle menstruel.
Renforce les défenses immunitaires
Vermifuge
- Consommer chaque jour 50 g d'oignon cru ou du jus extrait de 50 g d'oignon cru.
Maux de gorge et rhume
- Préparer un sirop en faisant bouillir pendant 5 à 10 minutes 100 g d'oignon haché dans 200 ml d'eau.
- Filtrer.
- Ajouter 1 c. à soupe de miel et faire mijoter jusqu'à l'obtention d'un sirop épais.
- Prendre de 4 à 6 c. à thé par jour.
Usage externe
Antifongique (les mycoses)
Brûlures
Crevasses
Infections cutanées (abcès, furoncle, etc.)
Panaris voir article séparé : panaris
Piqûres d’insectes.
Plaies cutanées
Verrues
- Frottis d’oignon coupé , ou de jus d’oignons que l’on peut trouver dans les magasins de diététique. La fine pelure blanche, que l’on trouve directement sous la peau brune quand on épluche l’oignon, peut servir de cataplasme.
Hémorroïdes
- Cataplasme d'oignon frais haché pour soulager la douleur.
Abcès, furoncles, panaris
- Cataplasme d'oignon cuit.
Brûlures mineures
- Mélanger de l'huile végétale à de l'oignon cuit et appliquer en cataplasme.
Repousse des cheveux
- Le jus d’oignon, appliqué deux fois par jour, sur le crâne de gens ayant eu la pelade, ont un succès de repousse capillaire dans 87 % des cas testés.
Pour remédier à un début de panari
Coupez un bout d'oignon; le faire chauffer dans une louche avec de l'huile d'olive et le poser sur le doigt infecté. Attendre que l'oignon refroidisse un peu mais le poser chaud quand même.
L'oignon aspire tous les microbes.
L'oignon - surtout le rouge - aide à prévenir l'ostéoporose, grâce à sa forte teneur en quercétine, antioxydant de la famille des polyphénols, dont l'activité est supérieure à celle des isoflavines.
Ses autres vertus principales sont :
* la suppression de l'hydropisie, qui est une accumulation anormale de sérosité dans le corps, généralement dans l'abdomen.
* la limitation des infiltrations de liquide séreux dans les organes, ce qui risque de provoquer des œdèmes.
* l'efficacité démontrée sur le système urinaire et sur la prostate : meilleur transit, limitation des infections.
De plus il contient :
* du phosphore (comme dans le poisson) « facilitant » le travail cérébral.
* de la silice, bonne pour les artères et facilitant la fixation du calcium dans les os.
* sans compter les vitamines A, B, C plus le soufre, le fer, l'iode, le potassium, le sodium.L'oignon est à la fois un légume et un condiment. Il peut se consommer cru ou cuit, ou également confit au vinaigre. Ses feuilles (jeunes), aromatiques, sont parfois utilisées.
24 commentaires -
Extrait de "Incognito"
(Page 48)
Le système répressif est en évolution, et comme n’importe
quel secteur du grand marché que constitue la société actuelle,
il expérimente de nouvelles méthodes pour contrôler
les individus et les soumettre à ses propres nécessités.
A la prison où on enferme véritablement, se sont ajoutées ces dernières
années de nouvelles mesures de contrôle qui atténuent la
surpopulation des prisons et font épargner un paquet d’argent à
ceux qui gèrent nos destins. A titre d’exemple, les mises en résidence
surveillée ont représenté un bon investissement : le détenu gère
son propre enfermement, et l’on donne en plus l’impression d’une
répression démocratique. Et que dire des bracelets électroniques
fixés aux chevilles, comme à des cobayes de laboratoire. Ces bracelets
sont produits par des entreprises spécialisées, créant ainsi
de nouveaux postes de travail. Pourquoi ne pas les avoir baptisées
chevillères ? Peut-être parce que ça sonne mal de prononcer dans
un tribunal : «je vous condamne à la chevillère électronique» !
Les prisons de la société contemporaine sont disséminées un peu
partout, et concernent tous les aspects de l’existence. Ne s’agit-il
pas de prisons, quand on voit ces usines et ces bureaux où on continue
de souffrir et de produire en échange de son temps, quand
on voit les structures des écoles et des universités, où on ne forme
pas des hommes mais, au choix, des exploiteurs ou des exploités ?
Ou bien encore quand on observe les hôpitaux, où on va mourir
de cancer après une vie stressante et vide de sens, et toutes les
«communautés de vie» où on expérimente des méthodes de réintégration
dans le cycle productif ? Et que sont donc les cubes de
béton oppressants nommés habitations, dans lesquels on râle, les
quartiers où on va en promenade, les supermarchés où s’achètent
les merdes qu’on produit, les routes où on s’écrase
comme des moucherons ?
Ne sont-ils pas des prisonniers, ceux qui sont contraints de travailler
pour un salaire de misère, ne sont-ils pas matons d’euxmêmes
les crétins de l’émission «Secret Story» et tous ceux qui
suivent morbidement leur exaspérante monotonie ? Prisonniers
d’un monde où l’unique liberté est représentée par le montant du
compte bancaire. Organisant un réseau de contrôle toujours plus
efficace, utilisant des instruments chaque jour plus sophistiqués, la
domination a réussi à pénétrer chaque intimité, à transformer en
prison tous les lieux où les gens sont contraints de vivre.
Aujourd’hui, rien qu’en Italie, plus de 50 000 personnes passent
en prison, celle avec les barreaux et les matons, dans lesquelles on
pratique quotidiennement la torture, où les tabassages sont habituels,
comme le savent les détenus soumis à des régimes comme le
41bis en Italie ou le FIES en Espagne. La majeure partie des détenus
a commis des délits contre la propriété ou bien liés au trafic de
drogue. Une bonne partie sont immigrés, originaires de terres où
la colonisation occidentale n’a laissé que la misère. «Les lois sont
faites par les riches pour exploiter tous ceux dont les besoins vitaux
ne permettent pas de les respecter» (B. Brecht). Une société guidée
par le profit et la guerre, qui enferme dans un pénitencier ceux
qui ne s’adaptent pas, n’obtiendra jamais mon respect. Lorsque
j’ai appris qu’ils voulaient me mettre en cage, je n’ai pas hésité :
face à la certitude de l’enfermement, j’ai préféré la cavale. Un choix
instinctif. Un choix qui implique comme peine de se détacher de
la situation où on vivait, mais également la satisfaction de ne pas
se retrouver entre les mains de l’inquisiteur. La vie du fuyard est
celle d’un prisonnier incognito à l’intérieur de la grande maison
d’arrêt qu’est la société. Je ne saurais pas dire si partir en cavale est
mieux que la prison officielle, ou pire que la prison sociale : je ne
suis jamais allé en taule, mais je connais en revanche bien l’aliénation
et la médiocrité d’une vie d’exploité. Différents aspects d’un
même et unique problème : on n’est pas libre. Je ne serai pas libre
tant qu’existeront exploitation, taules et toute forme de propriété
et d’autorité, principales causes d’inégalités sociales.
Loin d’idéaliser la clandestinité comme formule gagnante pour
l’insurrection, je ne peux pas non plus éluder ses aspects positifs.
Lorsque l’alternative est la cellule d’une prison, peut-être cela
vaut-il le coup de tenter cette aventure, rien que pour se rendre
compte des possibilités qu’une vie de fugitif peut toujours offrir,
de l’importance que de telles expériences ont eu et pourraient
avoir dans une perspective révolutionnaire, et bien plus simplement
pour une question de principe. Je dis peut-être, parce que
le caractère et les tensions de chacun jouent un rôle fondamental
dans la décision. Plutôt que de devenir prisonniers de la peur et de
soi-même, mieux vaut dans ce cas attendre chez soi que les événements
te tombent dessus. Il s’agit pour moi d’un voyage aux marges
de la société, dans lequel j’ai tenté, sans toujours y parvenir, de
me cacher le moins possible, de maintenir mon individualisme/
identité, tout en devant cacher mon histoire et mon passé. Le fait
de ne pas savoir où poser mon sac de couchage la nuit suivante
ne m’effraie pas. J’ai toujours eu un esprit nomade, et le voyage
a un peu été mon école. Celui que je suis en train de faire est de
beaucoup le plus intéressant et le plus vrai. C’est le voyage qui m’a
appris à trouver des équilibres tout en étant en mouvement, c’est
lui qui m’a appris, bien qu’au prix de grandes difficultés, à rester
un individu en lutte, et non pas une ombre qui rase les murs. Le
choix de la cavale implique un abandon total de la vie publique,
des relations avec les amis et la famille, une tension permanente
et une attention à ce que tu dis et fais. Un choix qui devrait être
soupesé avec attention, un choix qui porte en lui toutes les contradictions
du monde, mais qui, lorsqu’il est vécu en conscience et
sans tomber dans la paranoïa, tient les sens en éveil et affine les capacités
d’adaptation à toutes les circonstances. On commence par
regarder le territoire de manière différente. Lorsqu’on prend en
main une carte topographique, on découvre un monde nouveau,
la géographie devient une science qui nous amène à considérer le
territoire comme quelque chose de global, à penser au-delà des
frontières, à regarder au-delà des passages obligés et à y redécou-
vrir les anciens. Un choix qui transforme la manière de vivre avec
les autres et le quotidien, souvent de manière désagréable. Lorsqu’on
rencontre par exemple une personne connue, on la met dans
le pétrin, et si on lui demande ensuite un service, on a l’impression
de la mettre dos au mur. En revanche, les relations, celles qui restent,
celles qui sont profondes et où la complicité est spontanée,
celles-là deviennent concrètes et passionnantes.
Développer de nouvelles amitiés sans découvrir son jeu n’est pas
facile, car c’est l’attitude et le besoin de communiquer qui décide.
Il n’est pas simple de vivre en clandestinité : la manière de parler,
les comportements bizarres et les mensonges qu’on doit inévitablement
raconter finissent à la longue par te coller une dose de
mystère qui n’est pas toujours interprété de manière positive. On a
tous un fidèle ami auquel on se fie aveuglément, et c’est justement
comme cela que tout le monde en vient à tout savoir. Etre réservé
est une vertu toujours plus rare.
Selon moi, la méthode la plus sûre demeure celle de rester en mouvement
permanent, et de n’offrir à l’ennemi aucune possibilité de
te localiser. Les coups de téléphone au domicile parental ou chez
les amis sont absolument à éviter, tout comme sont à proscrire
les lettres et les visites aux adresses connues. C’est en effet principalement
sur ces personnes que se concentrent les contrôles des
enquêteurs, bien conscients qu’il est humain d’avoir envie d’entendre
la voix d’un être cher, de lui faire savoir que tout va bien.
Savoir qu’il y a au moins deux flics sur chaque train qui parcourt
une grande distance, ou que les grandes gares disposent d’un poste
de police peut aussi nous éviter des rencontres fâcheuses, comme
il est utile de savoir qu’une apparence négligée ou trop tapageuse
ne peut qu’attirer l’attention. La militarisation complète du territoire
nous oblige à identifier des couloirs dans lesquels on peut
bouger, à découvrir les maillons faibles du réseau entre lesquels
passer inaperçu, à comprendre quelles sont les meilleures heures
de la journée, les endroits où passer la nuit. Il n’est pas agréable de
se sentir traqué, l’haleine de la répression dans le cou, mais c’est
encore pire de constater que la persécution touche également et
surtout les personnes proches.
La clandestinité, même lorsqu’elle est vécue dignement, demeure
de toute façon une face de la médaille. L’autre, en pensant aux
compagnons sous les verrous, entre humiliations et cruautés, on
ne pourra jamais me la faire oublier.
La clandestinité est un défi, une occasion de mettre ses idées à
l’épreuve, un choix qui te porte à vivre une vie dense en émotions,
une vie téméraire, triste par périodes, comme tout choix.
La cavale est un pari, jour après jour, un pari sur le présent, parce
que le futur est un nuage noir, de misérables dates sur ton agenda.
Au début, les rêves sont peuplés de flics et de fuites puis, avec le
temps, on commence à rêver à de rocambolesques visites aux amis
et à de fugaces apparitions au bar. Plus généralement, je dois dire
que mes rêves se sont transformés et sont devenus affreusement
réels. Je me demande souvent si continuer à fuir est raisonnable, si
cela a encore un sens, mais je sais qu’aucun bon sens ne me poussera
jamais à franchir de mon propre gré le seuil d’une prison. Je
continuerai de m’échapper, comme c’est ma nature, tout comme je
continuerai à maudire ceux qui me poursuivent.
Un choix qui change radicalement la façon de vivre, la vision de la
vie, la valeur des choses et des sentiments. On devient un peu un
ours qui en veut à tout le monde, et les seuls moments où on peut
s’exprimer librement sont les rencontres avec les amis où le temps
manque toujours, afin de pouvoir discuter de ce qui a changé et
des dernières nouvelles. On doit se contenter d’une réalité vécue
à travers le regard des autres. Les réflexions qui m’ont traversé
ces derniers temps m’ont fait penser que je disposerais de plus
de possibilités s’il existait un réseau de solidarité, une discussion
commune sur la question de la clandestinité. C’est selon moi un
objectif prioritaire concernant une expérience réputée révolutionnaire,
que d’offrir des espaces de discussion et des possibilités concrètes
de survie à ceux qui sont contraints de se cacher. Je pense
qu’on pourrait rendre la vie plus facile aux fugitifs s’il existait des
points de référence, indispensables pour maintenir des contacts
et pour les exigences minimales : l’information, la situation judiciaire,
une caisse de solidarité. Il n’est pas dans mes intentions de
proposer une structure formelle avec des responsabilités fixes et
à long terme, je pense seulement à une coordination d’individus
et de groupes qui souhaitent manifester leur solidarité, ou le font
déjà, avec ceux qui sont frappés par la répression. Je pense que
l’existence d’une coordination de ce type peut servir à ouvrir des
brèches dans les murs que la société est en train de construire
autour d’eux. Une coordination qui tienne compte de l’existence
des familles et des amis des recherchés, eux-aussi frappés par la
répression –et si jamais ils sont sensibles à la discussion–, propose
des débats qui peuvent les aider à mieux comprendre les mécanismes
répressifs, en leur fournissant en même temps l’occasion
de se confronter avec ceux qui vivent des conditions similaires, et
peut-être même de trouver leur «propre forme» pour organiser
la solidarité. La clandestinisation des individus peut dépendre, en
plus de la persécution policière, de la manière dont les personnes
concernées l’affrontent. Si on se «cache» trop, si on coupe tous les
contacts, si on disparaît non seulement physiquement, mais aussi
des projectualités du milieu dans lequel on vivait, on contribue
de manière déterminante à l’isolement. Au fond, on fait un peu le
jeu de ceux qui voudraient nous éliminer. C’est pour cela qu’il est
important que celui qui part en cavale continue d’exister en ayant
une vie digne, les possibilités d’intervenir dans les discussions
communes, de continuer d’agir. Comme il l’a toujours fait.
Texte qui me rappelle celui-ci écrit en juin 2008
Vous êtes tous cernés!
Admettons que vous vous êtes déjà dit qu'avec Internet, les messageries, les blogs, les téléphones portables, les cartes bancaires, de fidélité, de transports, les formulaires, les questionnaires,..... qu'en somme, plus il était facile de communiquer avec des outils pratiques et de plus en plus performants, plus vous aviez l'impression d'être libre, mais que plus votre vie privée n'était plus vraiment privée.
Admettons d'un autre côté que vous en avez marre de votre vie et que vous voulez vous exiler dans des terres où plus personne ne vous fera ...(voir Rabelais).
Et bien, il vous faudra admettre qu'à ce moment là, vous devrez vivre -presque- comme un Sans Domicile Fixe.
BUT WHY? (snif!)
Si vous vous retirez, il vous faudra limiter les échanges commerciaux, sans téléphone, sans ordinateur (hou, ça, ça fait mal). Vous devrez fermer votre compte en banque et payer tout en liquide. Vous ne pourrez plus voyager à l'étranger et surtout pas aux Etats-Unis....papirs oblige! Il vous faudra garder votre vieille carte d'identité. Il ne faudra pas scolariser vos enfants dans le système officiel et ne pas être malade non plus (fichiers médicaux).
Dans votre hameau perdu, d'une France profonde vous serez vite repéré, vos habitudes et tout et tout.
La ville est mieux pour l'anonymat mais la marge entre la sortie du système et l'exclusion est plutôt mince. Il faudra vous rendre à l'évidence: vous pourrez passer inaperçu si vous avez un mode de vie proche de celui d'un sans-abris.
ALORS?
Pour vivre heureux,
Trouver le juste milieu...
Hou hou! J'veux mon ordinateur!!
votre commentaire -
En Chine aujourd’hui, une petite fille Song Song joue au piano. Dans la cuisine, ses parents se disputent en criant très fort. La famille est d’un milieu très aisé, l’appartement est très grand. La chambre de la fillette est remplie de belles poupées. C’est justement avec une poupée que la transition avec une autre fillette va être faite. Song Song en jette une dans la rue. La poupée est récupérée par un grand père qui élève Little Cat qu’il a trouvée abandonnée dans les détritus.
Little Cat et le grand père vivent dans une minuscule pièce. Ils vivent d’expédients, ils ramassent la nourriture jetée par les autres dans les marchés. Jusqu’au jour où le grand père est écrasé par un camion. Little Cat est recueillie par un tôlier qui fait mendier tous les enfants dont il s’occupe. On est dans une idée d’Oliver Twist dans la Chine contemporaine. Le tôlier n’est pas commode, il frappe les enfants qui ne rapportent pas assez d’argent. Mais la poupée qu’elle a avec elle va donner du baume au cœur de tous les bambins.
Film extrait de sept courts métrages: "Les enfants invisibles"
Les sujets tournent autour de l’enfance. D’autres noms prestigieux complètent la réalisation avec John Woo. Emir Kusturica parle des enfants en prison, Ridley Scott des ravages de la guerre sur les jeunes ou Spike Lee des enfants atteints du sida. John Woo s’attaque aux enfants mendiants. Source
4 commentaires