• Les mots à apprendre

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    De lien en lien:

    Je passe chez Lise. Elle a un commentaire de Michèle. Je passe donc chez Michèle, je feuillette et j'ai envie d'écouter cette vidéo. Je tente de retrouver le texte et j'arrive chez La Lettrine. Je vous livre ce magnifique texte.

     

    D'ailleurs, je vais l'apprendre. J'ai remarqué que j'avais moins de mémoire, voilà une belle façon d'y remédier. Et d'ailleurs au moment d'un repas, à l'heure du café, c'est toujours bien d'entendre quelqu'un dire un beau texte. Ça rend le monde autrement.


     

     

    « Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s’ouvrant le matin. Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des départs que l’on voyait longtemps approcher, à des jours d’enfance dont le mystère ne s’est pas encore éclairci, à ses parents qu’il fallait qu’on froissât lorsqu’ils vous apportaient une joie et qu’on ne la comprenait pas (c’était une joie faite pour un autre), à des maladies d’enfance qui commençaient si singulièrement, par tant de profondes et graves transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui frémissaient très haut et volaient avec toutes les étoiles – et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela. Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d’amour, dont aucune ne ressemblait à l’autre, de cris de femmes hurlant en mal d’enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits qui venaient par à-coups. Et il ne suffit même pas d’avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore cela. Ce n’est que lorsqu’ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n’est qu’alors qu’il peut arriver qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève le premier mot d’un vers. »

    « Quiche aux tomates et pommes de terreCompotée de choux blanc à la tomate »

  • Commentaires

    4
    Vendredi 10 Septembre 2010 à 07:56
    Yog' La Vie

    Et oui, tu sais ça toi!

     

    Oui, il ferait un peu peur.

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    3
    Vendredi 10 Septembre 2010 à 07:54
    Yog' La Vie

    Il n'y a plus qu'à le réciter...dans la Joie

    Bonne journée Lise!

    2
    Vendredi 10 Septembre 2010 à 06:31
    Vieux Jade

    Et une fois le premier mot dit, tout le reste se déroule.

    Quel regard, RM Rilke !

    1
    Jeudi 9 Septembre 2010 à 21:24
    lilou

    Merci d'avoir eu la curiosité de chercher le texte, la patience de le poser ici pour nous faire partager la Joie de le lire et le Désir de le connaître.

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