• Pourquoi la simplicité volontaire, les choix personnels de consommation, et l'éveil spirituel ne sont pas suffisants pour résoudre les problèmes auxquels l'humanité fait face. Acheter bio, faire du vélo, recycler, composter, c'est bien; mais ça n'empêche pas le capitalisme — la civilisation industrielle — de continuer à exploiter et extraire toutes les ressources naturelles, de continuer à "transformer le paysage écologique" planétaire, ce qu'il fera jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à utiliser, ou jusqu'à ce qu'il s'effondre, incapable de fonctionner, ce qui risque d'arriver rapidement étant donné que le capitalisme est un système voué à l'auto-destruction (épuisement des ressources, dysfonctionnement des écosystèmes essentiels à la survie humaine, perte de la fertilité des sols, changement climatique, extinction massive des espèces, pollutions atmosphériques diverses, déforestation, acidification des océans, etc.). Créer un mouvement social assez fort et déterminé pour réellement démanteler le capitalisme, c'est donc mieux.

    Nicolas Casaux

    Contenu de la vidéo:

    "Une seule personne sensée aurait-elle pu penser que le recyclage aurait arrêté Hitler, ou que le compostage aurait mis fin à l’esclavage ou qu’il nous aurait fait passer aux journées de huit heures, ou que couper du bois et porter de l’eau aurait sorti le peuple russe des prisons du tsar, ou que danser nus autour d’un feu nous aurait aidés à instaurer la loi sur le droit de vote de 1957 ou les lois des droits civiques de 1964? Alors pourquoi, maintenant que la planète entière est en jeu, tant de gens se retranchent-ils derrière ces « solutions » tout-à-fait personnelles ?

    Une partie du problème vient de ce que nous avons été victimes d’une campagne de désorientation systématique. La culture de consommation et la mentalité capitaliste nous ont appris à prendre nos actes de consommation personnelle (ou d’illumination) pour une résistance politique organisée. Une vérité qui dérange a participé à la prise de conscience du réchauffement climatique. Mais avez-vous remarqué que toutes les solutions présentées ont à voir avec la consommation personnelle – changer nos ampoules, gonfler nos pneus, utiliser deux fois moins nos voitures – et n’ont rien à voir avec le rôle des entreprises, ou l’arrêt de la croissance économique qui détruit la planète ? [...]

    Alors, comment, et particulièrement avec cet enjeu planétaire, en sommes-nous arrivés à accepter ces réponses tout à fait inappropriées et insuffisantes ? Je pense que c’est en partie du au fait que nous sommes pris dans une double contrainte. Une double contrainte apparait lorsque nous faisons face à des options multiples mais que, peu importe laquelle nous choisissons, nous y perdons, et quand ne rien choisir n’est pas une option. Dès lors, il pourrait être assez facile de reconnaître que toutes les actions impliquant l’économie industrielle sont destructrices (et nous ne devrions pas prétendre, par exemple, que les panneaux solaires nous en exemptent : ils nécessitent des infrastructures minières et des infrastructures de transport à toutes les étapes du processus de production ; on peut dire la même chose de toutes les soi-disant technologies vertes). Donc si nous choisissons l’option 1 – si nous participons activement à l’économie industrielle – nous pouvons penser, à court terme, que nous gagnons, puisque nous accumulons des richesses, signe de réussite dans notre société. Mais nous perdons, parce qu’à agir ainsi, nous abandonnons notre empathie, notre humanité animale. Et nous perdons vraiment parce que la civilisation industrielle tue la planète, ce qui signifie que tout le monde est perdant. Si nous choisissons la solution « alternative » de vivre plus simplement, et donc de causer moins de mal, mais sans encore empêcher l’économie industrielle de tuer la planète, nous pouvons penser, à court terme, que nous gagnons, parce que nous nous sentons purs, et que nous n’avons pas eu à abandonner notre empathie (juste assez pour justifier de ne pas empêcher ces horreurs), mais, encore une fois, nous sommes perdants parce que la civilisation industrielle tue toujours la planète, ce qui signifie que tout le monde est perdant. La troisième option, agir délibérément pour stopper l’économie industrielle, est très effrayante pour un certain nombre de raisons, notamment mais pas seulement le fait que nous perdrions ces luxes (comme l’électricité) auxquels nous sommes habitués, ou le fait que ceux qui ont le pouvoir pourraient essayer de nous tuer si nous entravions sérieusement leur faculté d’exploiter le monde – rien de tout ça ne change le fait que ça vaut toujours mieux qu’une planète morte."

    Derrick Jensen

    http://partage-le.com/2015/03/oubliez-les-douches-courtes-derrick-jensen/

     

     

     


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  • http://utria.free.fr/viande-heureuse.pdf

     

    Le vice actuel : lorsqu’on veut qu’une idée passe malgré l’horreur qu’on pourrait ressentir au premier abord, on dit alors que c’est une idée de libéraux ou d’extrême droite. De ce fait, personne n’ose dire que « l’art » telle que l’exposition pédophile/zoophile de Marseille, (dénoncée par l’extrême droite), est immonde car on serait vite qualifié de facho ou de « salaud de capitaliste ».   A la page 44, le mouvement de libération animale est prétendu de droite. « Les mouvements de droite sont oppresseurs. Donc, soutenir le mouvement de libération animale, ou dénoncer n’importe quelle horreur, c’est maintenant être du côté des oppresseurs.

    Conclusion : Il y a chez les ennemis des animaux — ceux qui veulent leur trancher la tête, dans une camionnette ou ailleurs, avec ou sans prière, avec ou sans comité éthique, applaudis ou non par une horde de spectateurs - une tendance à se payer de mots, à inverser leur sens, à user de gros concepts, de dualismes bien gras, de paralogismes.

    Alors, au lieu de dire "Les animaux font don de leur vie", soyons honnêtes et disons plutôt: "Nous leur arrachons leur vie".

     

    CETTE DÉCADENCE EST L’INDICE D’UN VACILLEMENT DE PARADIGME : MÉFIONS-NOUS !

     


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  • Présentation du livre "Le cercle des utopistes" : première partie
     
    (1ère publication de cet article: 1er novembre 2010)

    Le livre « Le cercle des utopistes », écrit par notre camarade et ami Laurent Lansmans, compte bien démontrer que derrière les apparences démocratiques dont nous éblouit notre système se cachent de nombreux mécanismes de gouvernance cynique. Dans un monde où la fortune de 250 personnalités richissimes égale la richesse des 3 milliards d’humains les plus pauvres, où 30 000 personnes meurent de faim chaque jour alors que la production alimentaire mondiale pourrait nourrir 12 milliards d’individus, où les droits sociaux s’érodent même dans les pays les plus riches à cause de la politique d’usure que mène le système bancaire et qui n’en finit pas de pousser les États toujours plus près du gouffre financier, il va de soi que c’est le matérialisme le plus absolu qui règne et non la défense de valeurs telles que la justice ou la solidarité. Cette réalité suscite pourtant une indifférence scandaleuse au sein d’une population qui ne mesure pas l’étendue de son tort, car, comme l’a dit le philosophe des Lumières Jean-Jacques Rousseau, « Qui croit devoir fermer les yeux sur quelque chose se voit bientôt forcé de les fermer sur tout ».

     

    En élaborant son ouvrage, l’auteur espérait que ses écrits sauraient lui inspirer des contacts avec plusieurs personnes qui auraient témoigné un certain intérêt vis-à-vis de ses opinions dans le but éventuel d’entreprendre des projets communs, espoir passablement refroidi par la difficulté de diffuser de tels textes. Toujours est-il que le « cercle des utopistes », en tant que groupe réunissant les personnages du livre qui élaborent une série de réflexions au fil des pages, résulte de ce désir initial, dont l’expression s’observe à travers le prisme de la fiction. Qui plus est, le lecteur remarquera que c’est souvent de manière désabusée que l’auteur considère comme idéalistes les attentes de ces « utopistes » ; le monde dans lequel nous vivons semble à ce point figé que la seule revendication du progrès dans son sens le plus abstrait paraît extraordinaire.

    « Le cercle des utopistes » entend condenser une vaste somme d’informations en rapport avec les thèmes abordés, de sorte à rendre l’ouvrage le plus instructif possible et à appuyer au mieux les propos de l’auteur, lorsque ceux-ci ne sont pas purement philosophiques. Cependant, au vu des difficultés d’élaboration d’une vue d’ensemble que pourrait rencontrer le lecteur à cause de la longueur de l’œuvre, il sera sans doute utile d’en synthétiser les idées centrales. Je vous propose donc un aperçu de la plupart des constats importants dressés dans ce livre, tous chapitres confondus.

    Synthèse :

    Dans sa globalité, l’être humain est fondamentalement mauvais, perpétuellement obsédé par son propre intérêt.

     Le schéma de pensée qui discerne des bouleversements majeurs dans l’essence même du fonctionnement des sociétés est fallacieux à plus d’un titre. Au-delà des avancées évidentes qui ont été réalisées au cours de l’existence de notre civilisation occidentale en termes de richesses matérielles, de libertés individuelles et de nombreuses autres choses notables, force est de constater que le fond de l’Histoire reste toujours le même ; en définitive, le respect témoigné à l’égard des valeurs change bien peu au fil des époques, car les comportements des peuples comme de l’élite, derrière les apparences, demeurent immuablement conduits par les intérêts.

    Si des changements considérables accompagnent la transition du keynésianisme vers le néolibéralisme et le passage de la monarchie à la République, le progrès humain est moins flagrant que les nombreuses mutations des formes qui travestissent les mécanismes universels et éternels du mensonge et de la domination sont changeantes, tandis que l’intensité de ces mêmes mécanismes dépend de l’assiduité de leur usage, diminuant ou augmentant selon que l’on se situe en une période lors de laquelle la civilisation prend le dessus sur la barbarie ou non.

    Par exemple, le système de gestion de l’Ancien régime était collectiviste parce que les représentants d’une majorité de la population, dans leur misère, ne pouvaient faire autre chose que de se grouper avec un certain nombre de leurs semblables pour survivre. Avec le développement du capitalisme et des acquis sociaux, une majorité d’individus qui bénéficiaient des effets de ces processus ont pu subvenir d’eux-mêmes à leur besoin et l’individualisme a été inauguré ; sans que l’individualisme soit pire que le collectivisme forcé, peut-on dire, au vu de ses conséquences, qu’il rend le commun des mortels moins médiocre et constitue ainsi un progrès fondamentalement louable à l’égard de leurs manières de se comporter ? Une réponse négative à cette question est probablement aussi certaine que les privilégiés d’hier l’étaient par la naissance alors que ceux d’aujourd’hui le sont par la fortune. De fait, les mêmes causes continuent d’avoir les mêmes effets ; chacun poursuit ses intérêts égoïstes par des moyens divers ; la puissance des rapports de domination entre classes sociales varie, mais demeure conséquente ; ceux qui constituent l’élite changent, mais l’obsession intéressée des dirigeants reste constante. Affirmer le contraire revient à jeter sur la réalité un voile de trouble tissé par ceux qui sont désireux de faire croire que leur modèle sociétal se démarque avec une noblesse radicale de tous les autres, dans le temps comme dans l’espace.

    L’auteur établit en base de cette analyse l’affirmation de Nicolas Machiavel, grand théoricien politique, que « Les hommes sont méchants et disposés à faire usage de leur perversité toutes les fois qu’il en ont la libre occasion. Jamais les hommes ne font le bien que par nécessité ». Dans l’absolu, il est possible de se découvrir des intérêts dans le mal comme dans le bien, mais la plupart des individus localiseront précisément leurs attentes dans le mal ; au mieux ne feront-ils le bien que s’ils ont un profit personnel à en tirer, comme un sentiment confortable de supériorité par rapport à un assisté, et si leur action n’implique pas de compromettre un tant soit peu leurs possessions tant morales que physiques. Seules quelques rares personnes comprendront que les intérêts les plus sophistiqués s’obtiennent par les actes les plus détachés de l’égocentrisme primaire.

    Dans ce contexte, la considération d’une opposition entre égoïsme et sacrifice serait ainsi plus judicieuse qu’une vision manichéenne. Par conséquent, nous pouvons en déduire que c’est moins l’ardeur humaniste la plus exaltée qui a amené et fait perdurer notre système démocratique que la nécessité, pour les tenants de l’autorité, de sophistiquer la gouvernance des États au travers de la mouvance des réalités.

    Ainsi, lorsqu’une élite expérimentée donne l’impression de céder à telle revendication populaire sous la pression d’un mouvement de masse susceptible d’entamer son pouvoir, son lâché de lest est sciemment calculé pour que les éventuelles réformes accordées pèsent sur l’opinion publique davantage par leur apparence que par leur pertinence. La reconfiguration du pouvoir politico-économique se réalise alors en faveur de la meilleure stabilisation possible de la position de la classe dirigeante, et donc de la maximisation de son intérêt, quand bien même la population aurait-elle gagné de précieuses prérogatives en matière de liberté au terme de ses luttes. Par ailleurs, la reconfiguration, par les élites, de leurs intérêts à court terme en intérêts à long terme aide à éviter le recours à une violence qui impliquerait un trouble social relatif, non favorable à la stabilité de la société et guère plus à leur maintien au sommet du pouvoir.

    Ce constat ne s’applique évidemment pas exclusivement à notre civilisation occidentale, mais à n’importe quelle société en général. À ce propos, il convient de préciser dès à présent l’aversion de l’auteur envers tous les prétendus critiques de l’Occident qui prennent le parti de systèmes ou États potentiellement antagonistes à l’égard de leur patrie, par frustration ou ridicule ambition de puissance. « Le cercle des utopistes » ne fait l’éloge d’aucune nation du globe ; si l’ouvrage cible le bloc euro-américain et lui adresse la grande majorité de ses analyses et critiques, il va de soi que la raison en est la place principale que tient l’environnement direct de l’auteur et de ses lecteurs comme sujet d’étude, et non une quelconque préférence implicite d’autres contrées, comme en atteste l’extrait suivant :

     

    Extrait :

    Lorsque la répression et les formes de despotisme qui s’avouent sans complexe règnent majoritairement sur le globe, les carences dont souffre notre société en termes, entre autres, de protection des droits de l’individu et de reconnaissance intellectuelle offrent tout de même un résultat moins déplaisant. Aussi suis-je fier de faire partie d’une civilisation qui bénéficie d’un nombre impressionnant de réussites à son actif, mais fermer les yeux sur les défauts qui lui sont intrinsèques par indifférence ou sous prétexte que son palmarès lui éviterait toute critique crédible serait une attitude scandaleuse qui consisterait à se complaire dans la passivité face à une situation qui ne demande qu’à être améliorée par des actions aussi efficaces que pertinentes, et cautionnerait les crimes ou défaillances auxquels pourraient mener ses défauts persistants. C’est pourquoi il convient de cerner les mécanismes par lesquels s’orchestrent les artifices des politiques passées, de sorte à être en mesure de perfectionner celles de notre époque et de prévoir celles du futur. [...] si nous sortons de la bulle de béatitude qu’entretient tant l’indifférence vis-à-vis des grandes mouvances de notre civilisation que le trop plein d’orgueil de ses exploits passés, plutôt que de ne pas oser nous en déloger de peur de trouver, à l’extérieur, les affres insoupçonnées d’un monde dont la réalité briserait nos illusions candides, la conscience de plusieurs dangers s’impose assurément à nous en nous frappant de plein fouet.

    Un autre point important qu’il faut noter est que l’absence d’évolution du caractère des individus à travers le temps et la persistance de leur médiocrité en tant que trait dominant n’empêche pas les sociétés de se sophistiquer, que ce soit en vertu du développement de processus sociaux émanant des attentes d’un certain nombre d’individus qui sont d’une telle importance que le cours de l’Histoire les amène à être finalement satisfaites, ou des actions, dont les effets sont souvent ralentis par la résistance des masses grossières et des dirigeants cupides, de quelques esprits brillants.

    La direction naturelle de l’Histoire est donc celle du progrès ; or, en notre temps, la priorité qui est donnée à l’individualisme sur l’intérêt général, aux valeurs marchandes sur l’intelligence et les valeurs qui devraient primer dans une démocratie digne de ce nom, est clairement un déni des grandes conceptions démocratiques dont l’application réelle garantirait le progrès sociétal qui devrait être celui de notre ère. Tout comme le nazisme, phénomène barbare dégénéré, a échoué en raison de son intention d’effacer brutalement de nombreuses avancées en matière de civilisation qui avaient été réalisées avant son avènement, la société marchande risque de choir en raison de la régression qui la caractérise par rapport à la grandeur de ce qui a pu être appréhendé de meilleur en notre époque. Il reste à savoir si cette chute se concrétisera de manière brutale et au niveau mondial, ce qui est probable ; bien que, dans un premier temps, les États du monde puissent se rejoindre sur des bases médiocres qui leur conviennent et soutenir ainsi dans le domaine politique l’uniformisation économique déjà presque réalisée, les fruits qui ne doivent pas être cueillis sont destinés à pourrir.

    Le conformisme et le conditionnement des esprits, de Milgram jusqu’à la société de consommation.

    La bêtise naturelle de certains citoyens, malheureusement nombreux, qui les incite à vivre dans la plus grande indifférence à l’égard des problématiques collectives, de l’intérêt général et des manipulations élaborées par l’élite dirigeante, ne suffit pas à contenter cette dernière, désireuse de renforcer et de façonner une autre tendance naturelle des masses : le conformisme. Celui-ci, qu’il relève ou non d’une teneur politique, contribue assurément à rendre les esprits plus maniables en les uniformisant.

    D’importants relais de la parole de l’élite, des médias à l’enseignement, contribuent ainsi à conditionner les individus, des plus simples aux plus intelligents, afin qu’ils réfléchissent selon des raisonnements rigides, et éventuellement préalablement programmés par quelques-uns pour soutenir leurs vues de pouvoir. L’efficacité de ce résultat s’approche de celui de la modélisation des mœurs, dont la nature est influencée dans une optique bien déterminée par, entre autres, ce qu’impliquent notre modèle économique sur le plan de l’individualisme et une culture populaire dégénérescente ; le pouvoir doit s’assurer au maximum la supervision de la manière qu’a chacun de penser et de se comporter. Dans l’intérêt de la pérennité de ceux qui tiennent ce même pouvoir, il se trouve qu’il leur est préférable que les individus acceptent une condition d’automates déshumanisés rivés sur les tâches pour lesquelles ils ont été spécialisés plutôt que de régner sur une multitude d’êtres humains dignes de ce nom et libres d’esprit.

    Extrait :

    [...] C’est pourtant la conduite aveugle de principes étiquetés comme seuls valables qui prévaut, et ceux qui se targuent d’être les parfaits produits du système achètent compulsivement tout ce qui est à leur portée et pourrait leur permettre de « profiter au maximum de la vie tant qu’il en est encore temps », dans le but de réaliser le parangon qu’ils ont érigé en modèle de vertu. L’angoisse du néant qu’il y aurait après la mort (pour peu qu’ils se soient jamais posé ce genre de question existentielle) ne fait que renforcer cette envie de fuir en avant et de trouver des échappatoires à l’absence de réponses dans les plaisirs les plus divers.

    Cela renforce la propension naturelle d’une majorité de la population, incapable d’envisager quoi que ce soit de plus évolué que ce qui est absolument tangible et visible, à cultiver une grande proximité avec le côté animal, primitif et instinctif du genre humain. Le domaine du matériel finit par être la seule dimension d’existence de l’individu, ce qui implique précisément qu’il adopte toutes sortes de comportements aussi grossiers que le niveau de sophistication de ce qui est matériel. La société de consommation contribue donc fortement à déconnecter l’homme de ses facultés spirituelles et à le pousser vers un égoïsme et une médiocrité toujours plus patents. L’inconscient collectif empoisonné par les valeurs inversées d’aujourd’hui peut alors conduire dès le plus jeune âge des gens intelligents et de bonne foi à un mode de vie qui ne correspond pas à leurs aspirations naturelles, ou les rendre malheureux parce que le système n’a pas de place appropriée à leur proposer. [...] Il est clair que le gâchis de génie et d’imagination qui pourraient contribuer à améliorer l’ordre actuel des choses est énorme.

    Notes :

    [1] : Source : « L’histoire pour tous »

    Source


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  • http://utria.free.fr/viande-heureuse.pdf

     

    Le vice actuel : lorsqu’on veut qu’une idée passe malgré l’horreur qu’on pourrait ressentir au premier abord, on dit alors que c’est une idée de libéraux ou d’extrême droite. De ce fait, personne n’ose dire que « l’art » telle que l’exposition pédophile/zoophile de Marseille, (dénoncée par l’extrême droite), est immonde car on serait vite qualifié de facho ou de « salaud de capitaliste ».   A la page 44, le mouvement de libération animale est prétendu de droite. « Les mouvements de droite sont oppresseurs. Donc, soutenir le mouvement de libération animale, ou dénoncer n’importe quelle horreur, c’est maintenant être du côté des oppresseurs.

    Conclusion : Il y a chez les ennemis des animaux — ceux qui veulent leur trancher la tête, dans une camionnette ou ailleurs, avec ou sans prière, avec ou sans comité éthique, applaudis ou non par une horde de spectateurs - une tendance à se payer de mots, à inverser leur sens, à user de gros concepts, de dualismes bien gras, de paralogismes.

    Alors, au lieu de dire "Les animaux font don de leur vie", soyons honnêtes et disons plutôt: "Nous leur arrachons leur vie".

     

    CETTE DÉCADENCE EST L’INDICE D’UN VACILLEMENT DE PARADIGME : MÉFIONS-NOUS !

     


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  • http://media.paperblog.fr/i/175/1756385/ordinateurs-toujours-allumes-facture-salee-L-1.jpeg

     

    Solitaire, je me terre sous la terre de mes mots

    La console qui m'isole se désole à huis clos

     

    Le temps d'un mot de passe à la portée du doigt

    Et me voici tournant autour de ma planète

    Où des milliards d'amis me font signe, on m'attend

    Et je plonge

     

    Et je plonge au hasard dans l'océan fantôme

    Et l'irréel, enfin, me prend dans ses bras doux

    Me voici sans ennuis et sans appartenance

    Et l'espace aboli fait oublier le temps

     

    La misère qui prospère indiffère mon cerveau

    Ma console c'est l'école qui me colle à la peau

     

    Autrefois je voyais des voisins, des amis

    J'avais des rendez-vous, des parents, une femme

    J'avais les pieds soudés aux souliers du travail

    Et je plane

     

    Et je plane au-dessus du smog et des tornades

    Sans horaire et sans but et mes ailes de fer

    Vont au cœur du Soleil en mémoire d'Icare

    Et j'en reviens mordu d'azur et bardé d'or !

     

    Cimetière de lumière, choix de pierre, d'air et d'eau

    Les paroles qui s'envolent caracolent dans mon dos

     

    J'ai trouvé dans eBay bien plus que je cherchais

    Un dépotoir d'acier en orbite éclatée

    Une banquise à vendre au prix du C02

    Et je roule

     

    Je roule sur des corps que mon regard attise

    Un champ de chair offerte à l'infini de l'œil

    Et j'entends, par milliers, des voix tendres qui disent

    "La nuit commence ici, tu ne seras plus seul"

     

    Vos prières planétaires exaspèrent mon ego

    Leurs paroles qui cajolent s'étiolent sans écho

     

    J'ai collé mon plasma au plasma des pixels

    Je suis le maître, enfin, des bourreaux ordinaires

    Et je sens que j'acquiers des attributs divins

    Et je tombe

     

    Et je tombe du haut des plus anciens vertiges

    Vous parlez mais vos voix ne me parviennent plus

    Je rêve que je bois, rien ne saurait m'atteindre

    Je me sens devenir de moins en moins humain

     

    Solitaire, je me terre sous la terre de mes mots

    Ma console qui m'isole se désole à huis clos

     

    Seul sur terre

     

    De Gille Vigneault. Album "Arriver chez soi"

     


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  • studio.jpg

     

    Il ne sert à rien d’aider les autres. On s’y épuise et cela n’apporte que désagréments. On ne peut aider l’autre que lorsque qu’il vous le demande, mais même dans ce cas il ne faut pas y perdre sa liberté. La meilleure façon d’aider les autres, c’est de commencer par s’aider soi même, se respecter, s’alléger du fardeau que représente la complainte des humains. Fuir le grand nombre. « Ecologiser » son corps en se nourrissant frugalement et en s’oxygénant. Goûter le silence. Se préparer à mourir tout en restant vivant jusqu’au bout...


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  • Texte de vieux Jade: "Retour"

    RETOUR

     

    Un an de silence m’a permis plusieurs constats :

     

    -         d’abord, vérifier dans ma chair le dire du Christ : les vieilles outres ont du mal à contenir le vin nouveau ;

    -         ensuite, et c’est important : j’écris pour fixer ce qui vient, faire un point sur la navigation en cours, pour construire et léguer, mais aussi pour me rassurer ;

    -         n’étant pas exempt de peur, je ne peux donc pas rejeter l’hypothèse que ce qui suit est une variante de la fameuse « méthode Coué » destinée à supporter les prédictions affreusement noires de l’époque, conjurer la nuit qui vient ;

     Cet indispensable préalable étant posé, j’en arrive au sujet de ce dernier texte, qui, je le précise pour les coupeurs de têtes et de cheveux en quatre, n’est pas la démonstration d’un spécialiste, mais le simple point de vue (hairesis, en grec, mot insupportable à tous les pouvoirs) d’un être humain en quête de Lumière et de Liberté, à l’usage de ses frères et soeurs.

     Il est donc possible que des cafards le balayent d’un revers de main parce quelque point de détail soit contestable. Il n’empêche qu’il existe un monde au-delà du monde des cafards, heureusement inaccessible aux cafards, et c’est précisément le sujet.

     Dernière précision : ces pages n’ont pas l’ambition de dire des choses nouvelles, mais d’aider celles et ceux qui s’inquiètent légitimement de l’avenir proche à prendre un peu du recul nécessaire à traverser ce qui reste du fleuve et de ses tourbillons.

     Notre temps dans le Temps

    Mon entière existence a été bercée par des textes qui ont pour fondement les doctrines chrétiennes, gnostiques et hermétiques. Plus tard, avec l’irruption du réseau informatique, j’ai accédé à d’autres informations que tous connaissent : histoire secrète, folie et corruption des élites, mensonge généralisé, j’en passe.

     Comme tout humain attentif aux signes des temps, voire comme tout humain, même inattentif, je vois que nous glissons ensemble sur une pente que personne ne reconnaît avoir choisi.

     Ces précisions ont pour simple but de dire que je me situe dans la mouvance des Anciens qui considéraient un temps non pas linéaire mais cyclique, mais aussi et surtout évolutif, en forme de spirale qualitative.

     La notion d’évolution, qui dans les doctrines anciennes s’appliquait à la création intérieure, au perfectionnement de l’âme, a été dévoyée depuis Darwin et entrée à coups de marteau répétés dans la caboche des hommes pour leur faire croire que notre espèce est, par adaptations successives au milieu ambiant, le nec plus ultra physique et psychique d’un programme hasardeux (cf. Jérôme Monod) qui nous donne tous les droits sur notre habitat et les différentes espèces qui le peuplent, dont la nôtre.

     Rien de plus aberrant pour les Anciens, et pour tous ceux qui ont réussi à échapper au massacre intellectuel : nous sommes un maillon de l’immense chaîne du vivant. Plus, nous aurions une responsabilité particulière, en tant que lien entre le visible, la chair, l’animé, l’animal, l’horizontal et l’invisible, animateur, informateur, vertical. Notre station debout en serait le signe.

     J’ai usé d’un euphémisme en parlant de « massacre intellectuel », puisque la force puissante qui s’apprête à submerger le monde n’a reculé devant aucun massacre physique depuis le temps, les milliers d’années peut-être, qu’elle est à l’œuvre. Massacres, trahisons, mensonge quasi-total : ce n’est pas le fruit d’un hasard, mais bien une volonté délibérée d’une constance prodigieuse. Quelque chose, ou quelqu’un veut apparemment la ruine des hommes, du règne naturel, d’un projet. La ruine de l’Homme en tant qu’élément crucial reliant l’invisible (le Divin) et le visible.

     Cet implacable constat est essentiel. C’est la base de départ de toute saine réflexion. Il rejoint le « conspirationnisme », et je l’assume totalement, de toutes mes cellules. Je n’en ai aucune preuve à apporter aux sceptiques, et cela ne m’importe pas, car je n’ai pas l’ambition de convaincre.

     Les gnostiques distinguaient trois sortes d’humains : les hyliques, dont les besoins et la constitution sont principalement matériels, les psychiques, qui regroupent tout ce qui se soucie de mieux-être, de perfectionnement, de régir ce monde, de gain, de perte et de progrès, et les pneumatiques, ou spirituels, que je définirai comme les esprits qui cherchent à se dégager des lois de ce monde.

     A mon sens, nous sommes tous un alliage à des degrés divers de ces trois composantes.

     Le Temps est cyclique et non linéaire comme on nous l’enseigne, voici la base.

     Les Anciens distinguaient quatre époques : les âges d’Or, d’Argent, d’Airain, et de Fer, ce dernier suivi de ce que les indous appelaient « pralaya », la dissolution.

     Dissolution

    Pour moi, c’est le stade auquel nous sommes parvenus. Ça recouvre assez exactement les régimes théocratiques enfouis dans la poussière des millénaires, de l’Egypte à la Chine ou à l’Inde, puis leur corruption en empires ou royaumes combattants, de la Perse aux invasions aryennes, des successions de pouvoirs en Amérique latine à l’édification des nations asiatiques, africaines, océaniques, européennes, moyenne-orientales. A leur suite, le règne vulgaire des marchands, de la Renaissance au XIXème siècle, puis celui des incultes laïcs, sous-tendu par des parasites d’état, l’homme grégaire – prolétaire – au service d’une minuscule oligarchie, puis, maintenant, l’ère des masses errantes, privées de tout, et surtout de tout recours à la dignité, considéré comme pur bétail, depuis qu’on leur a ôté le souvenir de leur origine.

     Origine, voilà un mot parlant : venu de la Lumière. Voici ce qu’il faut restaurer en nous et en chacun de ceux qui nous approchent : ce souvenir enfoui que nous sommes venus de la Lumière, pas de l’obscurité.

     On emploie le terme « dissolu » pour qualifier une conduite immorale. Blaise Pascal disait que la morale était variable en fonction des frontières : « Vérité en deça des Pyrénées, erreur au-delà ». Certes. Mais au-delà des coutumes, l’homme profond, intègre, intégral, dispose d’une structure de valeurs qui partout régit ses relations à ses semblables et aux autres règnes.

     Dans le monde ancien, s’il arrivait que certains outrepassent les bornes, la justice des hommes les rattrapait et mettait un terme à leurs exactions. Justice des hommes sous-tendue par la conscience toujours active d’un lien entre le Ciel, créateur, dispensateur, ordonnateur et dernier juge, et la Terre.

     L’homme moderne, lui, se découvre lessivé, hypnotisé par le mensonge ambiant qui depuis des siècles répète en boucle que tout est permis depuis que la notion d’un dieu créateur, dispensateur, ordonnateur et dernier juge, a été déclaré pure superstition. Depuis, ce pauvre quasi cadavre d’homme républicain supporte sans sourciller d’être laminé, broyé, dépossédé, vidé de sa substance et de toute espérance par un système dont il ne cherche souvent même plus à comprendre la nature.

     Quand il commence à percevoir cet état de fait, effaré par l’immensité du problème, il fuit, rend les armes, s’enterre, se suicide ou se met au service de l’inéluctable.

     Nous voici donc, comme le géant Offerus, à la tête de chien, christianisé en saint Christophe, au milieu du fleuve. Dieu veuille qu’on ait depuis longtemps dépassé le milieu, et qu’il ne reste que quelque pas à faire. Mais le courant est fort, le fardeau de notre humanité (l’enfant Jésus dans le mythe chrétien) pèse d’un incroyable poids, et la tentation est forte pour chacun de nous, des plus forts aux plus humbles, de jeter cela à l’eau pour enfin s’échapper. Pour aller où ?

     Existence et vie

    Les Anciens (excusez-moi d’en revenir toujours à cette culture qui m’a nourrie toute mon existence) savaient que nous ne sommes pas « de ce monde », mais « dans ce monde ».

     Ce que nous croyons être notre « vie », n’est que notre « existence », ce qui signifie tout simplement que nos péripéties et celles du monde environnant se situent à l’extérieur. A l’extérieur de quoi ? Du Centre, du Vide, du moyeu, pour parler comme Lao Tseu. Hors la Vie. Pourtant toujours présente, puisque sans Elle, rien.

     Dans la plupart des langues sémites, Dieu est nommé AL, EL. C’est l’étranger absolu : IL, ou ELLE, Celui qui est lointain. Mais aussi le plus proche, comme le rappelle le Coran, qui l’appelle ALLAH : «Nous sommes plus près de lui que sa veine jugulaire» (Coran, 50 :16 ).

     Car, comme le montre la langue des Oiseaux, qui voit les choses d’en-haut, AL est dans ALL. Il est en tout, en chaque chose. Ce que dit à sa manière le Tao té King : « le Tao donne sa vie aux dix mille êtres, par sa vertu il les nourrit ».

     Dans le temps de la dissolution, les dix mille êtres, ou tout au moins une fraction importante des dix mille êtres a totalement perdu de vue cette immanence. Perte de mémoire due à l’éloignement.

     Non pas dans le Temps ni dans la distance, car ces notions sont purement illusoires, mais dans cette densification de l’Énergie primordiale qu’on appelle Matière, notre Mère, notre berceau, notre tombe.

     L’être humain dont l’Origine est pure Lumière s’est incarné. La racine KR désigne aussi bien la chair (caro) que la pierre. Dans le mythe grec de Deucalion, seul survivant d’un déluge, les hommes nouveaux naissent de pierres qu’il jette derrière son épaule. La Pierre philosophale est la Matière sublimée, la chair parfaite en laquelle renait la Lumière primordiale.

     C’est la raison pour laquelle tout actuellement s’acharne pour souiller notre chair, la chair du monde, celle des animaux, des végétaux, des minéraux, le sang de l’eau, l’air que nous respirons, l’amour charnel en pornographie, l’Art sacré en « piss Christ ». Souiller la création, c’est lui faire perdre le souvenir de sa lumière intérieure, qu’elle est venue manifester. Tout est fait pour ramener nos pensées au monde le plus basique des besoins essentiels : manger, avoir un toit et des vêtements. Nombreux sont ceux qui n’ont rien de tout cela, encore plus nombreux ceux qui craignent avec raison, probablement, de le perdre rapidement.

     Texte de vieux Jade "Retour"

     Et pourtant, la Terre est riche et pourrait nous nourrir tous, et au-delà. Il suffirait de si peu : que l’immense énergie vouée à la violence et à l’avidité se répande autrement.

     Et pourtant, il semble que l’immense majorité des humains n’ait pas voulu, ne veuille pas de ce monde dément où les plus éloignés de la Vérité intérieure, de la Lumière et de l’Amour semblent rouler sur un boulevard sanglant sans que rien puisse s’y opposer.

     Et ce terrible constat sape toutes les forces qui nous restent, nos dernières espérances.

     Ce serait oublier que nous existons dans cette portion de temps qui est dévolue à la dissolution.

     Phénix

    Dans l’éternel mouvement cosmique, basé sur la dualité où existent les dix mille êtres, la dissolution prélude à une nouvelle coagulation.

     

    Les formes anciennes se dénouent, riches de l’expérience acquise, pour se constituer autrement. Le Phénix renaît bel et bien de ses cendres, et pour reprendre la devise du billet d’un dollar : le nouvel ordre naît du Chaos. C’est parfaitement juste.

     Ce qui l’est moins, ou semble être totalement injuste, c’est qu’un voleur s’empare du Nouveau Monde pour en faire son immonde chasse gardée, pour y avilir toute noblesse et toute beauté.

     C’est oublier une chose importante, voire fondamentale : nous espérons la naissance d’un nouveau monde, alors que l’élite corrompue parle d’un « nouvel ordre du monde ».

     Qui sait si la naissance d’un monde renouvelé ne passe pas par cette phase ?

     Une phrase ancienne dit, par allusion au scorpion : « In cauda venenum », c'est-à-dire : le venin (se concentre) dans la queue.

     Analogiquement, c’est dire que le pire d’un cycle apparaît à la fin. Le scorpion étant réputé se suicider quand il est en danger, ça présente effectivement un risque sensible pour la survie de l’humanité et de la planète. Mais en aucun cas, cela ne signifie que ce pouvoir insensé ait une quelconque chance de se maintenir.

     L’apocalypse de Jean prévoit au contraire sa chute extrêmement rapide et, après que les cieux se soient retirés comme un livre qu’on roule (encore un mouvement cyclique) la naissance de la « Jérusalem céleste ».

      Qui habitera ce monde nouveau ?

    Pensez-vous un instant pouvoir en faire partie ? Qui voulez-vous y voir, parmi ceux que vous aimez ? Qui voudriez-vous en écarter ? Comment voudrez-vous y vivre ? En crachant sur votre ennemi, ou en toute fraternité ? Qui sera votre guide ? Votre colère, votre avarice, ou la Pure Lumière dont nous sommes tous faits ?

     Ces simples questions répondent, à mon sens, à nos préoccupations : le monde abominable qui est le nôtre, et qui chaque jour l’est un peu plus, répond à une fonction essentielle : nous pousser dans nos retranchements, nos derniers retranchements, à l’endroit exact (sous le soleil exactement, chantait Ginzburg) où nous n’avons plus qu’un seul choix : savoir QUI nous sommes, et, par conséquent, ce que nous voulons et quel monde nous paraît juste.

     C’est un lieu commun que de répéter que nous projetons le monde. Nous projetons en ce moment l’encre la plus noire, le venin ultime, le plus laid de nous-mêmes, le concentré de nos terreurs, somme de toute la peur que nous avons ressenti, et aussi de celle que nous avons infligée durant les cycles des cycles (saecula saeculorum), le fruit gorgé de toutes nos rapines, de notre avidité, de notre violence nous revient et nous dit : maintenant, mange moi, et tu connaîtras l’intime essence du bon, et du mauvais.

     L’intolérable monde qui nous enserre de toutes parts a beau se présenter, comme toujours, et comme la Grande Prostituée, sous les formes les plus désirables (progrès, bonheur, sécurité), plus grand monde n’y croit, et ce même parmi les matérialistes les plus endurcis, ce qui est remarquable.

     La Beauté du monde

    Ce que les robots n’atteindront jamais (encore que dans « Demain les chiens », le cher Clifford Simak ait donné vie à de très attachants robots), c’est la splendeur des humains.

     Chaque jour m’apporte un peu de la Parfaite Lumière qui brille à travers les êtres humains, les femmes, les hommes, jeunes, vieux, leurs espérances naïves et parfois minuscules, leur quête de sens et de pureté, parfois enfouie mais toujours visible. C’est un trésor qu’aucune atrocité ne pourra faire disparaître. Il y aura toujours un être fatigué pour se charger du fardeau de son voisin exténué, toujours un pauvre pour aider un plus pauvre et c’est absolument magnifique.

     La Beauté des humains va de pair avec la Beauté du monde, comme l’a magnifiquement chanté saint François d’Assise.

     Moi qui suis flapi et cherche plutôt le retrait, je veux rendre spécialement hommage aux jeunes générations qui naissent douées d’une forte exigence, capable de renverser bien des murailles pour étendre le Royaume de Dieu sur des terres brûlées par la guerre éternelle.

     Mourir/renaître

    Hormis ceux-là, les peuples, les âmes, après avoir perdu le souvenir de leur splendide Origine, sont tombés très bas.

     Pour les disciples d’Orphée, nous sommes morts et enterrés. Notre corps, cette matière environnante est une prison et un tombeau. D’autres disent une école. Qui sait ? Les trois peut-être ?

     Le grand ésotériste Pierre Gordon remarque que toutes les initiations archaïques ont pour thème la succession mort/renaissance. Comme pour marquer que cette caverne que nous appelons le monde n’est qu’une mort symbolique.

     Aller au bout de la mort, c’est se donner une chance de renaître, comme le Phénix.

     Être initié, c’est renaître de son vivant. Ça n’a aucun rapport avec un quelconque pouvoir ou savoir. Juste être en lien avec l’Esprit originel, avec la Lumière qui nous informe. Avoir retrouvé le souvenir de l’Arcadie où nous vivons vraiment : ET IN ARCADIA EGO.

     Se souvenir que nous sommes en train de traverser un fleuve, chargés d’un message ou d’une mission, pour y édifier ou y vivre dans un nouveau monde, et que nous devons y apporter ce lourd fardeau, cette promesse symbolisée dans le mythe chrétien par l’enfant Jésus jugé sur les épaules de l’animal sublime.

     Pour passer le fleuve, il faut accepter de le laisser ronger nos formes, quitte à ce qu’il nous brûle comme un acide, nous ébranle et nous fasse vaciller, car à un moment donné, ce n’est plus nous qui marchons et qui portons, mais nous qui sommes portés. C’est ici le Mystère.

     Cet instant approche. Pour cela, il ne faut plus rien peser, ou pas grand-chose.

     Se souvenir que cette existence est illusoire, un rêve, et ne pas attacher trop d’importance aux formes qu’il prend, ou que nous lui attribuons.

     Quel que soit le tyran, ou la forme du tyran, s’il s’arroge tous les pouvoirs sur le visible, le palpable, notre existence quotidienne, nos pensées, nos moindres actes, il ne peut absolument rien contre cette simple chose : un cœur pur, qui se souvient.

     « Que me fait qu’ils tuent mon corps, disait Socrate au moment de boire la cigüe, ils n’auront pas mon âme ». Merci à ce grand ancêtre.

     Dépouillement

    Moins il peut, le tyran, et plus il enrage. Sa soif de sang et de pouvoir se heurte à un mur impénétrable : l’humanité reliée à son Origine, le Ciel, et à sa mère, la Terre et tout ce qu’elle contient : nos frères et sœurs les animaux, les plantes, les éléments, aussi souffrants et mis à mal que nous le sommes, aussi désespérés que nous pouvons l’être quand nous perdons le souvenir.

     Plus sa rage augmente, plus il invente de nouvelles lois, de nouveaux interdits, de nouveaux supplices. C’est pourquoi il ne faut pas s’attendre à une existence paisible. Dieu veuille que cela nous soit donné, mais rien n’est sûr.

     Attendons-nous par contre à découvrir des territoires inconnus : le flicage total du net et de nos moindres gestes est, je le pense, susceptible de nous rendre la faculté de télépathie qu’avaient nos ancêtres, et d’autres modes de communication subtile.

     Communication est un mot moderne que j’aime peu, qui sent la séparation. Un beau mot ancien sera plus approprié à ce nouveau genre de relation : Communion.

     Il n’y a de véritable amour que dans la communion des âmes, et celles-ci ne peuvent communier que dans le liquide commun où baignent tous les êtres : AL.

     Pour Lui/Elle, pas besoin d’écrans, de relais, d’antennes ni de Google glasses (glace ?).

     La rage et l’extrême violence qui s’exercent et s’exerceront de plus en plus contre tous les hommes et toutes les créatures ont et auront pour objet largement inconscient de remettre la création dans l’évidence : tout est mort hors la relation consciente à notre Origine. Vivre, c’est réintégrer la Conscience divine, qui est en tout sans limitation ni séparation.

     La Bête folle de son pouvoir nous dépouille de tout ? C’est une chance, car il est très difficile de se dépouiller soi-même. Je sais, c’est dur, et ça risque de devenir très dur, mais c’est l’opportunité de poser tout ce qui encombre, de nettoyer encore et encore jusqu’à ce que charbon sous l’intense pression, le feu d’en bas, devienne diamant.

     Retour

    J’ai rêvé il y a peu que je me trouvais dans une immense caverne pleine de monde, de bruit et de mouvement. Soudain j’apercevais une fissure dans la paroi, où je me glissais. Là, tout était obscur et silencieux. Mais peu à peu, une fois détendu, mes sens apaisés, l’obscurité devenait lumineuse, d’une lumière douce et vivante. Retour à la Présence intégrale.

     Que l’immense haine qui déferle rase les temples les plus précieux, les admirables temples de pierre que les Anciens nous ont légués pour refuges, il restera encore un temple en nous, le plus parfait, la Chambre du Roi, qui est le Lieu unique où Il nous parle dans le silence et le recueillement.

     Qui pourrait espérer vivre enfin dans ce monde nouveau où nous ont précédé tant d’anciens, chassés, brûlés, méprisés, si comme eux, il n’est passé par le feu, purifié, rendu à son état de Parfait Temple ?

     Qui pourrait espérer parvenir à cet état de perfection sans la haine qui le chasse toujours plus loin vers le Retour ?  

      6 mai 2015, sainte Prudence.


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    "Le bonheur commencera lorsque vous ferez du bien commun une priorité. Être heureux seul, ce n'est pas vraiment être heureux. Miser sur la construction d'un bonheur durable pour tous sera notre seule vraie rédemption.
    L'éveil d'une conscience de groupe, globale, à la fois plurielle et unique, nous mènera vers des horizons jusqu'alors inexplorés... Et ce sont ceux du cœur."


      Aurane K.


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    Pris sur le passionnant site de  http://zone-7.net/

     

    L’âme, notre réel « je » est le sujet de la conscience et ce sur quoi nous focalisons notre conscience est son objet. Tant que nous ne savons pas ou ne réalisons pas que nous sommes une âme immatérielle, une entité spirituelle, nous nous identifions à l’objet de notre conscience. Ce processus est appelé identification et n’est pas un état naturel de la conscience. Par exemple, lorsque nous focalisons notre conscience sur notre corps physique, nous avons tendance à nous y identifier : « Je suis ce corps ». Mais nous ne sommes pas ce corps et la preuve est que nous pouvons regarder ce corps et dire : « Ceci est ma main, ceci est mon pied, ceci est mon cerveau ». Nous pouvons même dire : « Ceci est mon esprit, ceci est mon intelligence, ceci est mon ego ». Mais où est la personne, l’être conscient qui est en relation avec et croit posséder toutes ces choses? Où est le « je » dont nous pouvons identifier le pied, la main, etc. comme étant « sien »? [1]

    - David Bruce Hughes

     

    La question peut paraître étrange et surprenante, certes, mais il serait difficile d’être plus terre-à-terre relativement à une question existentielle, et l’éternel « qui suis-je? » qui hante tout chercheur de vérité sincère prend ici toute sa signification.

    Le constat qui se dégage de ce questionnement est que ce que « nous sommes » – dans le quotidien du consensus habituel – ne se résume, en réalité, qu’à la somme de nos identifications. Pour peu que nous nous observions honnêtement, nous nous rendons compte que toutes nos identifications sont d’ordre extérieur, c’est-à-dire qu’elles ont pour fondement l’objet de notre conscience : le chien qui aboie, les vêtements que nous portons, une douleur à une dent, un sentiment de tristesse, la musique ambiante, le tableau qui nous émeut, le travail que nous accomplissons, le/la conjoint(e) qui parle, la faim qui nous tenaille, les pensés qui nous traversent l’esprit, la tasse de café devant nous, etc. Et bien que certaines de ces identifications puissent sembler « intérieures », comme un sentiment ou une douleur, il n’en est rien : elle demeure une identification à l’objet observé et non à l’observateur lui-même. Par définition, l’identification (au sens du travail sur soi) est toujours externe.

    Il en résulte une dissociation « spirituelle » ou identitaire vis-à-vis la « source » de la conscience. Tout comme le dit David B. Hughes, le fait de s’identifier à l’objet de notre conscience plutôt qu’à la conscience elle-même est à l’origine d’une séparation fondamentalement erronée et insidieusement douloureuse.

    Dans l’optique d’une spiritualité objective, l’identification est l’un des concepts clés des Enseignements Traditionnels et une notion primordiale en termes de connaissance et d’observation de soi. Celle-ci doit être étudiée de près et profondément comprise, car elle est la cause principale de nos toutes émotions négatives parasitaires et donc d’une quantité considérable d’énergie gaspillée qui ne nous est plus accessible pour notre développement.

    Nous conviendrons aisément que de s’identifier à un bol de céréales ne nous mène à rien qui vaille, mais c’est pourtant ce que nous faisons constamment. Nous en avons la preuve lorsque le chat vide ce bol de son lait pendant que nous avons le dos tourné et que nous nous mettons en colère. Comme le disait Vernon Howard : « Vous vous levez le matin et vous vous énervez pour une tasse de café renversée. Il n’est pas étonnant que vous soyez épuisés avant la fin de la journée! ».

     

    Notre propension à l’identification est sans bornes : elle est constante et en tout.

     

    L’identification est un état étrange dans lequel l’homme passe plus de la moitié de sa vie. Il « s’identifie » à tout : à ce qu’il dit, à ce qu’il éprouve, à ce qu’il croit, à ce qu’il ne croit pas, à ce qu’il désire, à ce qu’il ne désire pas, à ce qui l’attire, à ce qui le repousse. Tout l’absorbe et il ne peut se séparer de l’idée, de l’émotion ou de l’objet qui l’absorbe. Ceci signifie que, en état d’identification, l’homme est dans l’incapacité d’observer impartialement l’objet de son identification. Il est difficile de trouver la plus petite chose avec laquelle l’homme ne puisse « s’identifier ». [...] Des manifestations telles que le mensonge, l’imagination, l’expression des émotions négatives, le bavardage incessant exigent l’identification. Elles ne peuvent exister sans identification. Si l’homme pouvait se libérer de l’identification, il pourrait se défaire de nombre de manifestations inutiles et stupides. [2]

     

    - P.D. Ouspensky

     

    Prenons l’exemple d’un roman ou d’un film. Si nous n’étions pas en constant état d’identification, nous n’adhérerions pas à l’histoire qui nous est présentée puisque celle-ci n’a, en soi, rien de réel : ce ne sont que des mots ou des images et des sons sans lien aucun avec notre existence intrinsèque et ces derniers n’ont, à proprement parler, aucune valeur. Le succès des romans et des films ne repose donc que sur notre perpétuel état de « transe hypnotique » par laquelle le « je » disparaît au profit de l’objet de notre attention. Il en va de même pour les jeux vidéo, l’art, les sports, la morale, la politique, la religion, etc. Pratiquer l’une ou l’autre de ces activités en état de détachement complet (de non-identification) est une toute autre expérience que celle que nous vivons habituellement.

    Observer une foule en délire dans un stade olympique peut nous en apprendre beaucoup sur nous-mêmes ainsi que sur la société en général : de l’euphorie à la rage en passant par l’attente anxieuse, la déprime ou les sentiments de supériorité, nous avons là un exemple parfait de la totale mécanicité de l’être humain soumis à la « Loi Génerale », c’est-à-dire aux influences externes. Dans un tel état d’identification, nous pouvons dire adieu au noble et beau concept de libre arbitre – littéralement.

    Regardez les gens dans les magasins, les théâtres ou les restaurants. Voyez comment ils s’identifient avec les mots quand ils discutent ou essaient de prouver quelque chose, particulièrement quelque chose qu’ils ne connaissent pas. Ils ne sont plus que désir, avidité, que paroles : d’eux-mêmes, il ne reste rien. [...] Tant qu’un homme s’identifie ou est susceptible de s’identifier, il est l’esclave de tout ce qui peut lui arriver. La liberté signifie avant tout de se libérer de l’identification. [3]

    - Gurdjieff

     

    Vers une non-identification

    La pratique de la non-identification (souvent appelée détachement) permet une plus grande objectivité de l’observation et de la compréhension que nous avons de nous-mêmes et du monde qui nous entoure. Mais nous libérer de l’identification, dans la majorité des cas, est une tâche impossible car nous ne nous apercevons tout simplement pas de notre état, « de nous, il ne reste rien« . L’allégorie suivante nous servira à illustrer ce constat et en déduire un enseignement utile :

    L’histoire raconte qu’un voyageur avançait péniblement sur son chemin avec une grosse roche dans une main et une large brique dans l’autre. Il portait, sur son dos, un sac de terre et, attaché autour de la taille, un long pied de vigne qui traînait derrière lui. Il avait aussi, en équilibre sur sa tête, une lourde citrouille.

     

    Sur son chemin, il rencontra un villageois qui lui demanda : « Voyageur fatigué, pourquoi t’encombres-tu de cette grosse roche? »

     

    « C’est étrange, » répondit le voyageur, « mais je ne l’avais jamais remarquée auparavant ». Il laissa alors la roche derrière lui et se sentit plus léger.

     

    Plus tard, un autre villageois s’enquit : « Dites-moi, pauvre voyageur, pourquoi vous fatiguer à transporter cette lourde citrouille? »

     

    « Je suis content que vous me l’indiquiez, » répondit le voyageur, « parce que je ne m’apercevais pas de ce que je m’imposais ». Alors il déposa la citrouille et continua son chemin d’un pas beaucoup plus léger.

     

    C’est ainsi que, un à un, les villageois lui firent prendre conscience de ses fardeaux inutiles. Et c’est ainsi que, un à un, il les abandonna. Au final, il était un homme libre et voyageait désormais sans soucis. [4]

     

    C’est notre ignorance de ce qui est qui nous empêche de réellement avancer. Et n’eût été des villageois rencontrés, notre voyageur n’aurait pas voyagé très longtemps. Ceci nous mène à une déduction qui peut nous être d’une aide importante : par « les autres », nous pouvons être informés sur notre état d’identification lorsque ceux-ci nous rappellent et nous font prendre conscience du fardeau que nous portons sans nous en rendre compte. Et par « les autres », il faut se rappeler que cela inclut aussi le bol de céréales et la tasse de café ;) Comment les acteurs de notre environnement externe nous rappellent-ils de nos fardeaux inutiles d’identification? Lorsqu’ils suscitent en nous des émotions négatives. Quand la colère, la tristesse, la frustration, la haine et l’irritation surgissent en nous, c’est que nous sommes en état d’identification et ce rappel brutal à l’ordre est une opportunité sans pareil pour observer, comprendre et en déjouer les mécanismes.

    Et bien que nombre de sentiments positifs soient aussi le fruit d’une identification, nous ne serons jamais en mesure de nous en rendre compte tant que nous n’aurons pas travaillé longtemps à en comprendre le mécanisme à l’aide des « chocs » nécessaires au rappel de soi via les émotions négatives.

     

    En conclusion

    Cafés renversés, paroles blessantes et problèmes insolubles sont autant de « villageois » sur notre parcours de « voyageur » de la vie pour nous rappeler que nous nous identifions à la roche et à la citrouille au prix d’une dépense énergétique inutile qui ampute notre développement, et nous avons tout intérêt à nous en servir comme levier au rappel de soi.

     

    -Webmestre Zone-7

     


    NOTES :

    [1] David Bruce Hughes, Healing the Pain, traduction libre Zone-7.

    [2] Cinq conférences de P.D. Ouspensky.

    [3] G.I. Gurdjieff cité dans Fragments d’un enseignement inconnu, Éditions Stock, p. 219.

    [4] Howard Vernon, Psycho-pictography, New Life Foundation, p. 32, traduction libre Zone-7

     


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