Les textes sacrés, sont des textes inspirés ; ils renferment de multiples sens que nous ne percevons que lorsque nous y sommes prêts.
Dans le « Notre Père » la phrase : « donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien » semble limpide et concerner l’indispensable besoin de s’alimenter pour survivre.
Mais lorsque nos survies sont assurées, d’autres pains nous sont donnés pour nourrir les différents corps.
Régulièrement, la vie nous présente les mêmes épreuves pour que nous puissions les résoudre, en prendre acte et ne plus tomber dans les mêmes ornières !
Combien de fois, avons-nous pensé, face à telle ou telle situation, que l’on ne nous y reprendrait plus ?
Et combien de fois, celles ci nous ont été resservies sans que nos attitudes se modifient!
Éternel recommencement, tant que l’expérience n’est pas intégrée, tant que les leçons ne sont pas tirées. « Notre pain quotidien » concerne alors, les situations à gérer, à dominer, à comprendre pour que celles-ci ne nous engloutissent plus, et que nous puissions alors exercer notre discernement.
Pendant des siècles nous avons mis l’accent sur le mot pain, alors que c’est sur la portée quotidienne de ce que nous demandions qu’il fallait nous pencher.
Nous avons été exaucés au delà de nos attentes !!
Quotidiennement, le jour se lève et quotidiennement nous avons l’occasion de surmonter les mouvements de l’émotionnel, jusqu’à ce que se développe notre entendement.
Cela est vrai des épreuves dont nous devons sortir vainqueurs, mais aussi des qualités fondamentales du monde, qu’il nous faut révéler.
Tous les jours et de tous temps, ces qualités nous sont présentées, et nous y restons parfois, souvent, toujours, étrangers, selon notre degré de réceptivité.
La beauté, la bonté, la vérité, nous sont chaque jour présentées sous une forme ou sous une autre, et nous n’avons pas toujours les yeux pour les voir ; les mots pour les dire ; l’oreille pour les entendre, ni le goût pour les découvrir et les sentir, trop occupés à cultiver nos aveuglements.
C’est notre regard, et avec lui, notre compréhension, qui engendre notre capacité à les intégrer, à les révéler, et à les faire ainsi exister.
La beauté de la nature apparaît croissante à mesure que notre sensibilité augmente.
La beauté des relations, l’intelligence du vivant nous sont offertes tous les jours, la percevons nous ?
Plus nous serons capables de percevoir cette beauté, cette intelligence à travers tout ce qui est, plus le sentiment d’appartenance au Tout qui nous contient et auquel nous sommes reliés, se manifestera.
Après le pain fait de blé, le pain fait de qualités, nous est offert à chaque instant, pour que nous puissions ensemble dévoiler ce qui est présent, de tous temps, mais que nous n’avons pas encore perçu dans toutes ses dimensions.
Les expériences nous sont présentées jusqu’à ce que nous dépassions nos limites et que nous soyons aptes à créer un monde nouveau.
Alors la vie nous présentera des occasions de délier le vrai du faux, le juste de l’injuste, le bien du mal, et nous permettra de rejoindre les berges de l’intuition.
Et progressivement, en nous donnant notre pain quotidien, « Notre Père » nous amènera à être parfait, comme Il est parfait …
A terme !